Rechercher
Rechercher

Économie - Conjoncture

Le Liban, pire pays arabe en termes de croissance en 2021, selon l’Escwa

Les auteurs du rapport soulignent que le Yémen devrait connaître une contraction de son PIB moins élevée que celle du pays du Cèdre. 

Le Liban, pire pays arabe en termes de croissance en 2021, selon l’Escwa

Les Libanais risquent d’être sevrés de véritables bonnes nouvelles pendant encore quelque temps. C’est en tout cas ce qui ressort d’un rapport publié jeudi par la Commission économique et sociale des Nations unies pour l’Asie occidentale (Escwa) sur la conjoncture post-Covid en 2021 dans 22 pays arabes et qui confirme les mauvaises dispositions du pays du Cèdre, en crise depuis près de deux ans et sans gouvernement de plein pouvoir depuis août dernier.

Le principal enseignement de ce rapport annuel, intitulé « Realities and Prospects in the Arab Region », est que le Liban, dont le PIB s’est effondré de 31,2 % en 2020 selon les données de l’Escwa, fait partie avec le Yémen des deux seuls pays retenus qui ne devraient pas renouer avec la croissance cette année, peu importent les scénarios pris en compte. L’Escwa anticipe en effet que le PIB libanais se contractera de 4,6 ou de 6,6 % en 2021 selon le prix moyen du baril de pétrole, soit respectivement 53 ou 65 dollars, contre une moyenne régionale (calculée, elle, quel que soit le cours du brut) de 4,3 % sur le même exercice (-6 % en 2020).

Lire aussi

PIB libanais : un panel d’économistes de plus en plus pessimistes

À titre de comparaison, l’Escwa s’attend à ce que le PIB yéménite, qui s’était contracté de 5,2 % en 2020, affiche un recul marginal de 1,1 % ou de 0,8 % en 2021 en tenant compte des deux prix des barils précités. Le rebond le plus spectaculaire est attendu par l’Escwa du côté de la Libye, qui passerait d’une contraction de son PIB de 68,9 % en 2020 à une croissance de 92,8 ou 92,4 % selon le prix du baril. À noter enfin que l’Égypte est le seul des 22 pays retenus qui affichait un PIB en hausse en 2020 (+0,2 %), et ce malgré la pandémie (l’Escwa table sur une croissance de 5,4 % en 2021, là aussi quel que soit le cours du brut). Les pays du Conseil de coopération du Golfe (GCC), également touchés par la pandémie, passeraient, eux, d’une contraction globale moyenne de 4,6 % en 2020 à une croissance de 3,5 % (pour un baril à 53 dollars) ou 3,6 % (65 dollars) cette année.

Vaccination dans les pays développés

Dans un entretien publié le jour de la publication de l’étude, le responsable de la section de la modélisation et des prévisions à l’Escwa, Mohammad Hedi Bchir, a expliqué que l’organisation avait revu à la hausse ses estimations initiales pour les 22 pays arabes étudiés (ces dernières ne dépassaient pas 3,5 % en 2021, selon lui). « Ce sont les bons résultats atteints en termes de vaccination dans les pays développés, y compris parmi les pays arabes, qui ont positivement affecté la reprise économique », a-t-il précisé.

Lire aussi

Le Liban 169e sur 174 dans le classement risque pays

Aussi négatives soient-elles par rapport à celles des autres pays arabes, les prévisions de croissance de l’Escwa concernant le Liban pour 2021 restent plus relevées que celles publiées ces derniers mois par la Banque mondiale et le Fonds monétaire international (FMI), qui tablent sur des baisses de respectivement 9,5 et 9 %. Les 11 économistes et analystes interrogés en juin, dans le cadre du dernier sondage trimestriel de Bloomberg sur l’évolution de la conjoncture dans le pays, avaient, eux, misé sur une contraction de 5,6 %. Le Liban n’a pas encore mis à jour ses chiffres officiels concernant la croissance.

L’Escwa conditionne une éventuelle amélioration de la situation au Liban à la formation d’un nouveau gouvernement et à l’adoption d’un ensemble de réformes structurelles qui soient approuvées par le FMI et d’autres donateurs internationaux. Une perspective compromise le jour même de la publication du rapport par la récusation du Premier ministre désigné Saad Hariri, qui n’a pas été en mesure de former un nouvel exécutif plus de 11 mois après la démission du précédent.

Lire aussi

Crise économique : qui pilote « l’avion Liban » ? (I/III*)

Parmi les autres indicateurs-clefs concernant le Liban, l’Escwa table sur un ratio déficit public/PIB de 47,2 ou 45,9 % en fonction des scénarios précités, contre 52,6 % en 2020. Le rapport relève que le ratio libanais, aussi important soit-il, fait partie de ceux qui ont baissé d’un exercice à l’autre. Au niveau régional, le déficit public/PIB est passé de 9,4 % en 2020 à 11,2 ou 11,8, en fonction des scénarios précités.

Autres indicateurs surprenants, les taux de pauvreté et de chômage libanais devraient, pour l’Escwa, tous deux baisser en 2021 pour atteindre respectivement 47,4 % (au lieu de 57,9 en 2020) et 25,8 % (contre 40). Au niveau des pays arabes retenus, le taux de pauvreté moyen est de 8,8 % en 2021 (contre 8,9 en 2020), alors que le taux de chômage moyen prévu est de 11,3 % en 2021, contre 12 en 2020.

Enfin, l’inflation est estimée entre 20,9 et 22,5 % pour 2021, un taux largement inférieur à celui de l’année précédente (74,1 %), conséquence de la forte dépréciation de la livre libanaise enclenchée il y a presque deux ans. Contactée par L’Orient-Le Jour, l’Escwa indique que cette baisse s’explique par le fait qu’une « grande partie de la pression inflationniste s’est déjà matérialisée en 2020 ». En revanche, ce taux « ne tient pas compte de la très récente crise politique qui peut déprécier encore plus la livre et donc augmenter l’inflation ». Le dernier indice mensuel des prix à la consommation (IPC), celui de mai, était équivalent à 119,83 % en glissement annuel.

Les Libanais risquent d’être sevrés de véritables bonnes nouvelles pendant encore quelque temps. C’est en tout cas ce qui ressort d’un rapport publié jeudi par la Commission économique et sociale des Nations unies pour l’Asie occidentale (Escwa) sur la conjoncture post-Covid en 2021 dans 22 pays arabes et qui confirme les mauvaises dispositions du pays du Cèdre, en crise depuis...

commentaires (1)

Le Liban, pire pays arabe en termes de croissance en 2021, selon l’Escwa à la vitesse ou on va le pire n est encore arrivé, les libanais sont plus attachés à leurs Zaim qu a leur pays

barada youssef

10 h 22, le 17 juillet 2021

Tous les commentaires

Commentaires (1)

  • Le Liban, pire pays arabe en termes de croissance en 2021, selon l’Escwa à la vitesse ou on va le pire n est encore arrivé, les libanais sont plus attachés à leurs Zaim qu a leur pays

    barada youssef

    10 h 22, le 17 juillet 2021

Retour en haut