Le président du Rassemblement des agriculteurs et paysans de la Békaa, Ibrahim Tarchichi, a reproché hier à l’opérateur privé qui gère le terminal conteneur du port de Beyrouth (Beirut Container Terminal Consortium ou BCTC) de ne pas avoir encore réparé les grues géantes dont cette infrastructure est équipée et dont une partie a été endommagée lors de la double explosion qui a ravagé le port de Beyrouth le 4 août dernier, tuant plus de 200 personnes.
Selon lui, seuls 4 portiques de manutention sur les 16 installés fonctionneraient encore, ce qui contraint les navires qui passent par la capitale à rester « 3 à 4 jours » sur place au lieu d’un passage qui ne devrait pas dépasser une journée. Le syndicaliste s’est étonné que BCTC n’effectue pas les réparations pour des motifs financiers en assurant que les importateurs et exportateurs « payaient les frais de chargement et de déchargement en dollars frais ». Il a ensuite déploré le fait que les difficultés liées aux grues incitaient « de nombreuses compagnies maritimes » à modifier leurs itinéraires, ainsi que les répercussions négatives des retards sur les relations entre les agriculteurs locaux et leurs clients à l’étranger, à un moment où la voie maritime est la seule fenêtre dont la filière disposait encore pour commercer avec l’étranger.
Près d’un an après le 4 août, la zone portuaire de Beyrouth est toujours en grande partie détruite et l’enquête devant déterminer les responsabilités de cette tragédie est toujours en cours. Si plusieurs projets de réhabilitation de la zone ont été présentés, aucun appel d’offres n’a encore été lancé. Les déclarations d’Ibrahim Tarchichi font écho à celles du syndicat des agents maritimes et de la Chambre internationale de navigation de Beyrouth, qui avaient toutefois communiqué un nombre différent de grues encore en marche (6 selon la Chambre et 5 selon le syndicat). Selon une source au port contactée hier, 5 portiques de manutention seraient en effet toujours opérationnels.
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