
Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, à Erbil en juillet 2020. Photo Safin Hamed/AFP
Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a annoncé lundi qu'un "consensus" avait été trouvé entre les Etats membres de l'Union européenne afin de mettre en place "avant la fin du mois" un "cadre juridique" de sanctions visant des responsables libanais. La menace de telles sanctions est brandie depuis plusieurs mois envers les dirigeants du pays du Cèdre qui achoppent depuis onze mois à former un nouveau gouvernement, pourtant crucial pour redresser le pays plongé dans une très grave crise socioéconomique et financière.
Le Liban est sans gouvernement actif depuis août 2020, après la démission du cabinet de Hassane Diab intervenue dans la foulée de la double explosion dans le port de Beyrouth. Saad Hariri avait été désigné en octobre et il est depuis prisonnier d'un imbroglio politico-personnel avec le chef de l'État et son camp politique, dirigé par son gendre Gebran Bassil. La mise sur pied d'un cabinet est pourtant cruciale pour mettre en œuvre des réformes, condition sine qua non à des aides internationales qui permettraient d'aider le Liban à se sortir d'une crise profonde, marquée par une hyperinflation, la paupérisation de la moitié de la population et des pénuries de produits de première nécessité.
"Le Liban est un pays qui est en train de s'autodétruire depuis plusieurs mois, mais il y a maintenant une situation d'urgence majeure pour une population qui est dans la détresse", a déclaré le ministre Le Drian à l'issue d'un Conseil des ministres des Affaires étrangères de l'UE. "Cela fait plusieurs mois que nous répétons aux autorités libanaises la nécessité de former un gouvernement, de faire les réformes nécessaires pour sortir ce pays du drame", a-t-il insisté dans une déclaration à la presse. Il a dans ce cadre annoncé qu'il y avait eu "à l'instant un consensus politique pour mettre en place un cadre juridique de sanctions, avant la fin du mois, c'est-à-dire avant l'anniversaire malheureux de l'explosion au port de Beyrouth". "Ce cadre juridique sera un outil de pression sur les autorités libanaises pour qu'elles avancent et dans la composition du gouvernement, dans cette impérieuse nécessité, mais aussi dans la mise en œuvre des réformes indispensables", a-t-il expliqué.
"L'échec et mat politique se poursuit au Liban et l'UE est manifestement plus préoccupée de cette situation que les dirigeants politiques du pays", a de son côté déploré le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, à l'issue de la réunion à Bruxelles. Il a évoqué un régime de sanctions "équilibré". "Il ne ciblera pas les communautés, mais il sanctionnera des comportements", a expliqué le responsable espagnol.
En visite au Liban fin juin, M. Borrell avait déjà brandi le spectre de sanctions contre ceux qui bloquent le processus gouvernemental. Ces sanctions sont en discussions à l'UE depuis plusieurs mois, à la demande de la France, qui a elle-même déjà adopté des restrictions d'accès au territoire français à l'encontre de personnalités libanaises jugées responsables du blocage, sans dévoiler leur identité. Les 27 étaient jusqu'à présent divisés sur le bien-fondé des sanctions au niveau européen, mais le soutien des deux principales puissances du bloc, Paris et Berlin, à un tel mécanisme, semble avoir été déterminant.
Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a annoncé lundi qu'un "consensus" avait été trouvé entre les Etats membres de l'Union européenne afin de mettre en place "avant la fin du mois" un "cadre juridique" de sanctions visant des responsables libanais. La menace de telles sanctions est brandie depuis plusieurs mois envers les dirigeants du pays du Cèdre qui...
commentaires (12)
Ils s’en fichent bien. Ils savent que vous les menacez, comme un maître d’école, mais ne faîtes et ne ferez rien au final. Vous ne sortez même aucun nom alors qu’ils sont connus. Et puis, depuis le temps que vous agitez l’épouvantail des sanctions ils ont eu le temps d’opacifier les choses et de s’organiser. Pendant ce temps le peuple crève.
JiJii
10 h 07, le 13 juillet 2021