Les jeunes se font vacciner, plus de 400 nouveaux cas de coronavirus enregistrés

Alors qu'un marathon de vaccination ciblant les jeunes a été organisé vendredi au Liban afin d'accélérer l'immunisation face aux craintes d'une propagation rapide du variant Delta, deux décès et 404 nouveaux cas de coronavirus ont été enregistrés au cours des 24h dans le pays. Selon le bilan publié dans la soirée, 40 des nouveaux cas proviennent de l'étranger. Ces chiffres portent à 547.170 le nombre de cas cumulés depuis février 2020, date de l'apparition de la pandémie dans le pays. Parmi ces cas, on dénombre un total de 7.871 décès et 534.069 guérisons. Pour ce qui est des cas toujours actifs, 114 patients sont hospitalisés, dont 55 sont admis aux soins intensifs. Le taux de positivité par rapport au nombre de tests de dépistage effectués ces quatorze derniers jours est, lui, de 2.2  %, un chiffre qui connaît une hausse rapide ces derniers jours après avoir plafonné autour de 1,3 % pendant plusieurs semaines semaines.

C'est pour mieux faire face à cette hausse que le ministère de la Santé a souhaité accélérer la cadence de vaccination, qui demeure peu élevée dans le pays, via l'organisation de deux marathons de vaccination vendredi et samedi.  Dans ce cadre, plus de 18.940 personnes se sont jusqu'à présent fait vacciner au cours de la journée, avec le produit anti-Covid de Pfizer dans les centres prévus à cet effet, dans le cadre d'un marathon à destination des 25-29 ans inscrits sur la plateforme Covax, à condition qu'ils aient pris au préalable un rendez-vous sur la plateforme grabajab.com. Ce marathon se poursuivra également demain, parallèlement à une seconde initiative ciblant les personnes âgées de 30 à 49 ans qui pourront recevoir le vaccin AstraZeneca. Le ministère de la Santé rappelle en outre que le vaccin Pfizer est accessible sans rendez-vous aux plus de 50 ans.

Selon les chiffres publiés vendredi, 22.3 % des personnes éligibles ont reçu depuis mi-février une première dose de vaccin, et 11.9 % les deux injections nécessaires pour atteindre une immunité la plus complète possible avec les produits Pfizer, AstraZeneca, Spoutnik-V ou Sinopharm. Ces chiffres sont toujours considérés comme bas, et les experts insistent sur l'importance de la vaccination, en plus du respect des mesures sanitaires, pour éviter un nouveau pic épidémique dû au variant Delta. La présidente de la commission nationale chargée du suivi du Covid-19, Petra Khoury, a ainsi mis en garde vendredi contre "une vague de contaminations en septembre", appelant toutes les personnes résidant au Liban à prendre les deux doses du vaccin d'ici la fin de l'été.

"Effondrement imminent"
C'est dans ce contexte de crise que le directeur de l'hôpital gouvernemental Rafic Hariri de Beyrouth, Firas Abiad, s'est inquiété de ce que "la propagation du variant Delta", à l'origine de la hausse du nombre de cas de coronavirus au Liban, ne cause un "effondrement imminent" d'un système de santé déjà en proie à des pénuries d'équipements médicaux, de médicaments et même de personnel soignant, émigrant en masse. "Les cas de coronavirus sont en augmentation, suite à la propagation du variant Delta. Les hôpitaux continuent de souffrir de sévères coupures de courant et d'autres pénuries. Les soignants, ployant sous des conditions de travail et de vie qui se dégradent, n'ont pas de répit", a-t-il affirmé. "Est-ce qu'un effondrement imminent peut être évité ?", s'est interrogé le médecin. "Les ressources disponibles sont insuffisantes, surtout en prenant en considération les crises multiples dans d'autres secteurs qui exigent que l'on s'y attelle immédiatement. Nous avons besoin d'aide et la première étape devrait être d'arrêter l'hémorragie et de retrouver une certaine stabilité", a jugé M. Abiad. Le médecin ne s'est toutefois pas étendu sur les moyens de mettre fin à cette crise.