Le taux de contamination continue d'augmenter, deux décès déclarés en 24h

Le Liban a enregistré au cours des dernières 24 heures deux décès et 400 nouveaux cas de coronavirus, dont 7 en provenance de l'étranger, selon le bilan quotidien publié jeudi par le ministère de la Santé. Ces chiffres portent à 546.766 le nombre de cas cumulés depuis février 2020, date de l'apparition de la pandémie dans le pays. Parmi ces cas, on dénombre un total de 7.869 décès et 533.932 guérisons. Pour ce qui est des cas toujours actifs, 99 patients sont hospitalisés, dont 47 sont admis aux soins intensifs. Le taux de positivité par rapport au nombre de tests de dépistage effectués ces quatorze derniers jours est, lui, de 2,1 %, un chiffre qui connaît une hausse rapide ces derniers jours après avoir plafonné autour de 1,3 % pendant plusieurs semaines semaines.

L'arrivée au Liban du variant Delta, cette nouvelle mutation du coronavirus originaire d'Inde qui inquiète les experts en raison de sa propagation beaucoup plus rapide et sa dangerosité, fait craindre le pire dans un pays en plein effondrement socio-économique et financier, et dont le système hospitalier est au bord du gouffre. L'été dernier et suite aux fêtes de fin d'année, les flux importants de voyageurs à l'aéroport de Beyrouth avaient provoqué une explosion des cas et une saturation des hôpitaux. Les experts de santé craignent que le même épisode ne se répète cette année d'une manière encore plus sévère.

Commentant cette situation épidémiologique à l'issue d'une réunion technique au ministère, le ministre sortant de la Santé, Hamad Hassan, a mis en garde contre la possibilité d'un "retour aux souffrances de l'été 2020", lorsque le Liban avait connu un pic de contaminations et que les hôpitaux du pays s'étaient retrouvés surchargés. Il a dans ce cadre appelé à une "conscientisation plus élevée" et à un suivi "responsable" des cas positifs. Pour ce faire, M. Hassan a demandé aux laboratoires de publier le plus rapidement possible les résultats des tests, dans les 24h, et indiqué que la réunion avait pour objectif de "réactiver" tous les comités d'urgence et chambres d'opération chargés du suivi de la pandémie aux niveaux municipal et régional et dans les ministères concernés. Le ministre Hassan a exhorté les arrivants au Liban à "s'assurer qu'ils ne deviennent pas une source de contamination pour leur famille", les invitant à prendre toutes les mesures de prévention requises. "Nous espérons que nous pourrons tirer les leçons des expériences passées afin de ne pas être obligés de revenir à des mesures extrêmes", a-t-il poursuivi.

Quarantaine pour certains voyageurs
Face aux cas importés du variant Delta et à la circulation plus rapide du virus ces derniers jours, la direction de l'Aviation civile a annoncé jeudi que les passagers en provenance des Émirats arabes unis, d'Éthiopie, de Zambie, du Liberia, du Sierra Leone, du Malawi, du Kenya et de Gambie, en plus de ceux venant du Royaume-Uni, du Brésil et de l'Inde, soient munis d'une réservation d'hôtel à leurs propres frais pour une durée de trois nuits (quatre jours) afin de s'isoler. Six hôtels à Beyrouth sont proposés par les autorités. Plusieurs exceptions à cette mesures sont prévues, notamment pour les voyageurs qui ont reçu une première dose de vaccin contre le Covid-19 depuis plus de deux semaines, ou encore les mineurs de moins de 18 ans, et les passagers arrivant à l'AIB et qui se rendent par voie terrestre en Syrie. Par ailleurs, la direction de l'Aviation a rappelé que tous les passagers, à l'exception de ceux de moins de douze ans, devaient présenter un test PCR négatif à leur arrivée, sauf ceux qui sont complètement vaccinés depuis plus de deux semaines.  En outre, ils devront en effectuer un autre à l'aéroport de Beyrouth.

Lors d'une visite à l'AIB avec son collègue du ministère de la Santé, le ministre sortant des Transports Michel Najjar a toutefois annoncé l'annulation de la décision de fermer les halls de départ et d'arrivée à toute personne ne disposant pas d'un titre de voyage. Un ou deux proches des personnes arrivant à l'aéroport peuvent désormais entrer dans le bâtiment, a souligné le ministre, indiquant que l'interdiction préalablement en vigueur avait conduit à une affluence excessive devant l'AIB et sur les parkings.

La campagne de vaccination
Pour éviter une catastrophe sanitaire, les experts insistent sur le respect des mesures de prévention, comme le port du masque et la distanciation, et surtout sur l'importance de la vaccination. Le nombre de personnes vaccinées au Liban reste en effet peu élevé. Selon les chiffres publiés jeudi, 22 % des personnes éligibles ont reçu depuis mi-février une première dose de vaccin, et 11,6 % les deux injections nécessaires pour atteindre une immunité la plus complète possible avec les produits Pfizer, AstraZeneca, Spoutnik-V ou Sinopharm.

Pour accélérer la cadence, le ministère de la Santé a annoncé jeudi l'organisation de deux marathons de vaccination au cours des prochains jours. Le premier sera effectué avec le produit Pfizer, vendredi et samedi prochains, à destination des 25-29 ans inscrits sur la plateforme Covax, à condition qu'ils prennent au préalable un rendez-vous sur la plateforme grabajab.com. Le ministère rappelle en outre que le vaccin Pfizer est accessible sans rendez-vous aux plus de 50 ans. Le second marathon sera organisé samedi et ciblera les personnes âgées de 30 à 49 ans, qui pourront recevoir le vaccin AstraZeneca. 

Le comité exécutif pour la vaccination avait indiqué mercredi soir que "les citoyens ayant reçu le vaccin en dehors du cadre de la plateforme officielle ne pourront pas obtenir le certificat de vaccination". Certains s'étaient plaints de ne pas avoir de certificat, ayant reçu le vaccin Pfizer dans des centres qui violaient le processus établi par le ministère de la Santé. A ce sujet, le ministère a précisé que le certificat serait accessible à toute personne ayant reçu les deux doses d'un vaccin administré au Liban, via un message SMS contenant un lien vers la plateforme. Ce certificat ne devra pas être validé ni signé par le ministère de la Santé pour être considéré comme officiel. Au besoin, une certification pourra toutefois être donnée par le centre de vaccination concerné. Vu que la pandémie de Covid-19 continue de se propager dans le monde, le certificat sera nécessaire pour pouvoir voyager ou pour d'autres mesures de prévention.