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Nos Lecteurs ont la Parole

« Jérusalem, ma maison... »

« Jerusalema ikhaya lami

Ngilondoloze

Uhambe nami

Zungangishiyi lana... »

Ces paroles de Nomcebo Zikode marquent le confinement de toute une jeunesse. Nous avons tous vibré au rythme de Master KG depuis nos chambres ou lors des soirées idylliques qui marquent un bref moment de rupture avec la réalité extérieure. Ces soirées parfois clandestines, souvent rongées par un sentiment de culpabilité d’avoir profité d’une courte parenthèse de fête pendant que l’humanité fait face à une catastrophe. Ces soirées aigres-douces, à l’image de Jérusalem.

Cette chanson, interprétée en langue zouloue, nous nous y sommes attachés sans la comprendre. Nous l’avons aimée mystérieusement, comme nous aimons Jérusalem que nous ne connaissons pas et que nous sommes condamnés à aimer sans connaître à cause du passeport que nous détenons, de ce bout de papier qui définit notre place et notre périmètre de circulation sur cette planète.

Cette petite merveille musicale qui unit toute une foule autour de Jérusalem en une fraction de seconde vient de très loin, de l’Afrique du Sud. Elle porte un message universel de paix, de fraternité et d’espoir que toute une jeunesse s’approprie par le chant et par la danse. Elle fait cohabiter des genres musicaux d’ordinaire très éloignés, mais qui parviennent tous à trouver entièrement et égalitairement leur place dans ce morceau, à l’image de la ville de Jérusalem où deux nations et trois religions monothéistes, aussi différentes qu’elles soient, ont vocation à cohabiter pacifiquement.

Ce morceau n’est que la parfaite reconstruction de l’idéal qu’incarne Jérusalem. Rien et simplement qu’un idéal. En une nuit, les rêves d’une jeunesse dansante s’interrompent par une réalité tout autre. Alors que cette jeunesse vit et partage des instants de bonheur au nom de Jérusalem, la ville et ses habitants sont privés de vie et du moindre signe de bonheur.

« Jerusalema ikhaya lami… » : « Jérusalem, ma maison... » Visiblement, le droit de prononcer ces paroles n’appartiendrait pas à tout le monde. Cette chanson, qui n’avait aucune vocation à exploser en popularité au tout début, n’aurait donc pas raison d’exister ? Son succès totalement imprévu ne serait pas à tout hasard dû à un acte inconscient collectif d’identification à Jérusalem et à la volonté de toute une génération d’en faire un foyer humain universel ?

Désormais, cette chanson ne résonnera plus de la même manière. Ses propos et ses notes seront dotés d’un grain d’engagement. Continuer à chanter et à danser en hommage à Jérusalem à travers le monde serait la meilleure façon de venger cette ville unique par sa vocation universelle et inclusive, et ses habitants. La musique peut réparer une injustice et sauver des peuples. La jeunesse, quant à elle, a toute sa place pour agir en première ligne par ses propres moyens dans les questions relevant de la haute politique.


Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « courrier » n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue de L’Orient-Le Jour. Merci de limiter vos textes à un millier de mots ou environ 6 000 caractères, espace compris.

« Jerusalema ikhaya lamiNgilondolozeUhambe namiZungangishiyi lana... » Ces paroles de Nomcebo Zikode marquent le confinement de toute une jeunesse. Nous avons tous vibré au rythme de Master KG depuis nos chambres ou lors des soirées idylliques qui marquent un bref moment de rupture avec la réalité extérieure. Ces soirées parfois clandestines, souvent rongées par un sentiment de...

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