Des élèves libanais au collège du Sacré-Cœur – Gemmayzé. Photo d’archives Marc Fayad
Le ministère de l'Education a annoncé lundi l'annulation des examens du brevet, qui marque le passage du cycle complémentaire au secondaire et a indiqué réfléchir à la suppression de cet examen pour les années à venir, "pour que les élèves ne soient pas otages des aléas politiques et économiques". Le Liban est actuellement en proie à un effondrement économique et social qui n'épargne aucun secteur et craint une recrudescence des contaminations au coronavirus, avec l'arrivée dans le pays de cas du variant Delta.
Au vu de "la situation délicate que traverse le Liban, il a été convenu d'annuler le brevet cette année dans l'enseignement général", a annoncé le ministère dans un communiqué publié à l'issue d'une réunion présidée par la Premier ministre sortant, Hassane Diab. Les certificats validant les enseignements professionnel et technique pour l'année 2020-2021 ont également été supprimés cette année.
Parmi les raisons évoquées pour justifier cette décision, le ministère souligne notamment le fait que les différentes parties finançant l'enseignement au Liban n'ont pas pu garantir d'indemnités supplémentaires aux enseignants et établissements pour l'organisation de cet examen officiel. L'administration souligne encore que la décision a été prise après une ''évaluation" de l'importance de ce diplôme national, et en raison de la situation sanitaire.
Alors que le pays connaissait une accalmie depuis plusieurs semaines, les indicateurs de la pandémie sont en effet à nouveau à la hausse et le très contagieux variant Delta, détecté la semaine dernière sur le territoire, se propage rapidement.
Suppression définitive envisagée
"Le ministre de l'Éducation nationale et de l'Enseignement supérieur appelle les députés à supprimer définitivement le certificat intermédiaire afin que les étudiants ne restent pas otages des aléas politiques et économiques", a poursuivi le ministère.
La descente aux enfers économique et sociale du Liban hypothèque toute projection dans l'avenir. La dépréciation de la livre libanaise, l'hyperinflation des prix et la perte de pouvoir d'achat a poussé plus de moitié de la population sous le seuil de pauvreté. La chute de la monnaie nationale rend difficile toute importation de matériel, facturé en dollars, dont font partie les fournitures scolaires. En outre, les enseignants sont dans leur immense majorité payés en livres libanaises et ont vu leur salaire se déprécier et par conséquent leur pouvoir d'achat fondre ces derniers mois.
Le Premier ministre sortant a toutefois souligné "l'importance de maintenir le baccalauréat général et les diplômes de l'enseignement professionnel, ainsi que de préserver à tout prix le secteur éducatif comme pilier de la nation".
Cette décision a été saluée par plusieurs mouvements estudiantins qui avaient lancé une campagne ces derniers jours afin d'appeler le ministre sortant de l'Education, Tarek Majzoub, qui insistait pour organiser cet examen, à changer d'avis. "Continuez à faire le nécessaire pour supprimer les examens du baccalauréat pour cette année, ainsi que les examens officiels de l'enseignement professionnel, car les conditions sanitaires, économiques et sociales sont vécues par tous les élèves au Liban", ont demandé ces groupes.
commentaires (2)
Les écoles comme l’éducation de nos enfants sont le cadet des soucis de ces incapables. Ils ont fermé les écoles et ouvert l’aéroport dans les pires moments que traversait le pays avec ce virus alors que que tous les pays touchés comme le nôtre ont donné la priorité à l’éducation. Cela montre la mentalité et le niveau intellectuel de ces incapables qui dirigent le pays
Sissi zayyat
13 h 31, le 06 juillet 2021