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Société - Covid-19 au Liban

La propagation du variant Delta inquiète dans un contexte de crise du secteur hospitalier

Sans se vouloir alarmistes, les experts de la santé mettent en garde contre les rassemblements et le relâchement des mesures sanitaires.

La propagation du variant Delta inquiète dans un contexte de crise du secteur hospitalier

Le variant Delta inquiète les experts, qui craignent un nouveau relâchement des mesures sanitaires comme en décembre dernier. Photo d’archives Marc Fayad

Le variant Delta du Covid-19, originaire d’Inde et connu pour être hautement transmissible, est désormais présent au Liban. Après l’entrée via l’Aéroport international de Beyrouth de plusieurs cas ces derniers jours, plus de 30 nouvelles contaminations de ce variant ont été détectées au cours du week-end écoulé. Résultat : on comptait hier plus de 207 nouveaux cas de coronavirus au Liban (en hausse par rapport aux chiffres antérieurs) et deux décès, portant à 545 570 le nombre total de contaminations avérées depuis le début de la pandémie et à 7 861 le nombre de morts des suites du virus. « Le variant Delta circule déjà au sein de la population libanaise et dans quasiment tous les mohafazats, confirme à L’Orient-Le Jour le conseiller du ministre de la Santé pour les affaires médicales, le professeur Mohammad Haïdar. Et ce depuis que l’aéroport a repris son activité normale en cette période d’arrivée massive des émigrés pour les vacances. » Non seulement il se propage rapidement, « car il est 60 fois plus transmissible que le variant britannique », mais il risque d’être à l’origine d’une montée fulgurante des hospitalisations, alors que seulement 20 % de la population du Liban a reçu une première dose de vaccin anti-Covid-19 et 10 % est totalement vaccinée. « Hospitalisations dont on constate déjà l’augmentation », affirme-t-il, sans pour autant être alarmiste.

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Car en cette période estivale durant laquelle se retrouvent familles et amis, les Libanais ont tendance à tomber le masque, à oublier les gestes barrières et à se rassembler à la plage, dans les pubs ou les restaurants. « Il est pourtant primordial de continuer à se protéger pour protéger les autres, autrement dit privilégier la distanciation en extérieur et le masque à l’intérieur pour éviter un rebond incontrôlé des contaminations et des morts », met en garde le Dr Haïdar, en référence au « laxisme » observé dans les lieux publics.

80 % des plus de 60 ans sont vaccinés

À cette réalité s’ajoutent les craintes des experts de santé publique pour un secteur médical en plein effondrement en raison du blocage politique et de la crise économico-financière. Car pour soigner ce nouveau variant, les hôpitaux doivent être bien équipés en matériel ou personnel soignant, et bien achalandés en médicaments. Ce qui est loin d’être le cas au vu de la pénurie de médicaments et de matériel, et de la fuite des cerveaux vers des pays qui proposent de meilleures conditions de vie et de travail. « Notre inquiétude vient du fait que le secteur hospitalier s’effondre, alors que le variant indien est hautement transmissible et risque d’entraîner des symptômes plus graves », avertit le Dr Assem Araji, président de la commission parlementaire de la Santé, qui a mis en garde contre « un effondrement marqué par le manque d’équipement, la pénurie de médicaments et les départs en masse pour l’étranger d’un personnel soignant qui a vu ses revenus fondre depuis la dépréciation de la livre libanaise ». D’où la nécessité pour la classe au pouvoir « de former rapidement un gouvernement », car « le seul moyen de maintenir à flot le secteur sanitaire dans ce contexte de crise aiguë est de lui assurer le soutien financier de la communauté internationale ».

Sauf qu’aujourd’hui, une nouvelle menace met encore plus en danger un secteur à bout de souffle. Le rationnement électrique et les coupures de courant à cause de la pénurie aiguë de carburant sont désormais si sévères, près de 21 heures par jour, qu’ils constituent « la principale préoccupation des hôpitaux du Liban », déplore sur son compte Twitter le directeur de l’hôpital gouvernemental Rafic Hariri de Beyrouth, le Dr Firas Abiad. « Pour la plupart des hôpitaux du Liban, la principale préoccupation n’est ni le variant Delta ni les pénuries de matériel médical, le souci majeur est désormais l’électricité, sans laquelle les équipements médicaux ne peuvent pas fonctionner », a-t-il affirmé.

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Seule bonne nouvelle dans ce sombre tableau, 95 % des personnes de plus de 75 ans et 80 % des plus de 60 ans sont désormais vaccinées au Liban, les deux catégories les plus à risque au sein de la population, révèle le Pr Haïdar. « Et si les personnes vaccinées au Pfizer/BioNTech sont protégées à 95 % contre le nouveau variant, celles vaccinées à l’AstraZeneca sont protégées à 79 %. » Mais c’est loin d’être suffisant, d’où l’engagement des autorités à se mobiliser pour importer un million de doses supplémentaires du vaccin Pfizer.

Le variant Delta du Covid-19, originaire d’Inde et connu pour être hautement transmissible, est désormais présent au Liban. Après l’entrée via l’Aéroport international de Beyrouth de plusieurs cas ces derniers jours, plus de 30 nouvelles contaminations de ce variant ont été détectées au cours du week-end écoulé. Résultat : on comptait hier plus de 207 nouveaux cas de...

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