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Campus - DISTINCTION

Les lauréates de MT180 mettent leurs recherches au service de la société

Rania Kassir, Sandra Chidiac et Marguerite el-Asmar Bou Aoun ont raflé respectivement le premier, deuxième et troisième prix de la finale nationale du concours Ma thèse en 180 secondes, organisé le 2 juin par l’AUF Moyen-Orient, en collaboration avec le CNRS-Liban et Dawrek’n.

Les lauréates de MT180 mettent leurs recherches au service de la société

Sandra Chidiac. Photo Rayana Bou Harb

Le concours interuniversitaire Ma thèse en 180 secondes (MT180) vise à encourager les chercheurs à développer leurs compétences afin de pouvoir vulgariser, en langue française, leurs travaux de recherche dans le but de communiquer leur savoir au plus grand nombre. Focus sur les trois lauréates de l’édition 2021.


Rania Kassir. Photo Agnès Robini

Rania Kassir : Déterminer les réseaux neuronaux impliqués, au niveau du cerveau, dans la pratique de chaque langue parlée

Persuadée que la nouvelle génération doit s’engager pour faire évoluer la recherche afin d’aider les personnes qui souffrent à mieux vivre, Rania Kassir s’est lancée, il y a deux ans, dans des études doctorales en neuropsychologie et neurosciences cliniques. « Après avoir fait de nombreux stages cliniques en neuropsychologie, et en travaillant plus tard avec des adultes atteints des maladies d’Alzheimer et de Parkinson ou ayant eu des accidents vasculaires cérébraux, j’ai remarqué que la prise en charge orthophonique de ces patients est assez limitée », souligne la doctorante qui détient une licence en orthophonie de l’Université Saint-Joseph et un master en neuropsychologie et neurosciences cliniques de l’Université Lyon II. La jeune femme a souhaité s’engager dans la recherche dans le but, explique-t-elle, « de déterminer les interactions entre fonctions exécutives et bilinguisme chez des locuteurs qui maîtrisent deux langues, étant donné que de nombreuses difficultés langagières trouvées chez ces patients ont pour origine des fonctions exécutives telles que l’attention, la mémoire, la flexibilité cognitive et l’inhibition ». Rania Kassir, qui prépare son doctorat en cotutelle entre l’USJ et l’Université Picardie Jules Vernes d’Amiens, mène sa recherche sous la supervision des professeurs Halim Abboud et Olivier Godefroy, chefs des services de neurologie à l’Hôtel-Dieu de France et au CHU d’Amiens-Picardie. Son objectif est de pouvoir déterminer, par le biais d’une technique d’analyse spécifique de l’imagerie cérébrale, quels sont les réseaux neuronaux impliqués au niveau du cerveau dans la pratique de chaque langue parlée. « La finalité de mon travail de recherche est d’inspirer de nouvelles approches thérapeutiques pour stimuler ces réseaux neuronaux afin d’avoir de meilleurs résultats lors des prises en charge orthophonique et neuropsychologique chez les patients ayant eu des accidents vasculaires cérébraux. Pour les patients atteints de la maladie d’Alzheimer, il s’agit de permettre le maintien de leurs capacités à s’exprimer le plus longtemps possible », précise la doctorante. En dédiant d’innombrables heures à la recherche, Rania Kassir ambitionne de développer les programmes de prise en charge des patients bilingues par le biais de la création de matériel spécifique pour les orthophonistes, les neuropsychologues et psychomotriciens. « J’ai hâte de pouvoir exposer mon travail de recherche lors de la finale internationale de Ma thèse en 180 secondes pour laquelle je me prépare avec le soutien inconditionnel de l’AUF et du CNRS-L », confie, enthousiaste, la jeune orthophoniste qui défendra les couleurs du Liban à Paris en septembre 2021.

Sandra Chidiac : Développer un indice de qualité de l’eau

Intéressée dès son plus jeune âge par l’écologie et soucieuse de contribuer à la résolution des problèmes environnementaux, Sandra Chidiac devient, en 2019, ingénieure agronome diplômée de l’Université Saint-Esprit de Kaslik. Inscrite, depuis la rentrée académique 2020-2021, en première année de doctorat à l’USEK, la jeune femme se spécialise en hydrologie, hydrochimie et environnement. « Mon domaine d’études est, en quelque sorte, relégué au second plan, alors que la gestion et la préservation des ressources en eau sont d’une importance capitale », regrette-t-elle. En s’engageant dans la recherche, l’ingénieure agronome souhaite se rendre utile à la société parce que, rappelle-t-elle, « les problèmes de pollution, de pénurie et de dégradation de la qualité de l’eau s’accroissent au fil des années, surtout au Liban où il est temps d’agir pour protéger les ressources ». Dirigé par la Dr Désirée el-Azzi, le travail de la jeune chercheuse porte sur le développement d’un indice de qualité de l’eau afin de surveiller celle du Nahr Ibrahim au Liban. En œuvrant pour identifier les sources de pollution des cinq stations qui délimitent le bassin du fleuve, Sandra Chidiac a pour objectif de créer un outil qui permet de mieux contrôler la qualité de l’eau des rivières. « Il n’est pas toujours facile de s’engager dans la recherche, surtout au Liban où il s’avère parfois compliqué de trouver le financement nécessaire et où il manque certaines données locales », remarque la jeune femme qui passe beaucoup de temps à faire des analyses en laboratoire. Sandra Chidiac, qui a souhaité participer à la compétition MT180 afin de sensibiliser le public à la richesse et à l’importance de l’eau, espère pouvoir publier prochainement des articles traitant des sciences du sol et de l’eau afin de participer au développement des études sur l’environnement.


Marguerite el-Asmar Bou Aoun. Photo Georges Bou Aoun

Marguerite el-Asmar Bou Aoun : Prouver le besoin de croire

Assoiffée de culture, Marguerite el-Asmar Bou Aoun s’intéresse très tôt aux sciences humaines et décide de se spécialiser en philosophie de la religion afin d’approfondir ses réflexions existentielles en accord avec le raisonnement philosophique. « Le besoin de croire m’intéresse particulièrement parce que, depuis mon enfance, je me pose des questions liées au sens de la vie et à la finitude », explique cette mère de trois enfants qui obtient, en 2002 et 2004, une licence et un master en sciences religieuses de l’USJ et, en 2007, une licence en philosophie de l’Université libanaise. En 2014, Marguerite el-Asmar Bou Aoun débute ses études doctorales en philosophie de la religion à l’Université de Strasbourg, en cotutelle avec l’USJ. « Cette discipline, confie-t-elle, me passionne car elle comprend, d’une part, la rationalité, la réflexion pertinente, la recherche de la vérité et le raisonnement logique et, d’autre part, les objets de la religion, la foi, la ritualité, le sens de la vie qui sont d’un grand intérêt pour l’humain. » Le travail de la doctorante, dirigé par les professeurs Philippe Capelle-Dumont et Gabriel Hachem, porte sur le besoin de croire et les problèmes de philosophie de la religion. « Je cherche à interpréter le croire et sa nécessité, comment les diverses religions répondent à ce besoin et ce qu’elles pensent de la croyance, et quels sont les raisons, les causes et les motifs de celle-ci selon la philosophie et l’épistémologie, mais aussi la psychologie, l’anthropologie, les neurosciences et la science politique », résume Marguerite Bou Aoun. Enseignante vacataire et formatrice dans les domaines de la philosophie, la méthodologie et les outils numériques de la recherche, elle a souhaité prendre part à la compétition MT180 dans le but de s’entraîner, auprès d’une équipe de professionnels, à vulgariser le discours philosophique. « Je cherche aussi à intéresser le plus grand nombre de personnes à la philosophie de la religion parce que j’ai remarqué que la plupart des gens négligent l’importance de ce type de questionnement », poursuit la chercheuse. À l’issue de six ans de travail, Marguerite el-Asmar Bou Aoun a soutenu sa thèse, avec succès, le 17 juin. « Je suis ouverte à toutes les opportunités de recherche dans le domaine de la philosophie de la religion, des sciences religieuses ou des disciplines que j’ai traitées dans ma thèse et que j’ai déjà mentionnées, dans des universités ou centres de recherche francophones ou anglophones », souligne la jeune femme qui espère faire carrière dans l’enseignement universitaire et la recherche.



Le concours interuniversitaire Ma thèse en 180 secondes (MT180) vise à encourager les chercheurs à développer leurs compétences afin de pouvoir vulgariser, en langue française, leurs travaux de recherche dans le but de communiquer leur savoir au plus grand nombre. Focus sur les trois lauréates de l’édition 2021.Rania Kassir. Photo Agnès Robini Rania Kassir : Déterminer les...

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