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Économie - Liban

Hausse générale officielle des prix des carburants

Six navires-citernes ont commencé à décharger leur cargaison, annonce Fady Abou Chakra. 

Hausse générale officielle des prix des carburants

Une station-service fermée au Liban, en juin 2021. Photo Joao Sousa

Les prix des carburants ont augmenté mardi de plus de 30% au Liban après une levée partielle des subventions, tandis que des pénuries provoquent depuis des semaines d'interminables files d'attente devant les stations-service dans le pays en plein effondrement. Cette révision des prix constitue une première étape vers une suppression des subventions des carburants par l'Etat, dans un pays englué dans une des pires crises économiques au monde depuis 1850, selon la Banque mondiale.

Jusqu'ici, la Banque centrale fournissait aux importateurs de carburants 85% des dollars nécessaires à leurs activités au taux officiel de 1.507 livres libanaises pour un dollar, un taux bien plus avantageux que celui du marché noir où le billet vert s'échange désormais à plus de 17.000 livres. Ce système de subventions avait jusqu'ici permis de juguler les prix à la pompe et d'atténuer les conséquences de l'effondrement de la livre libanaise. Mais face à l'épuisement des réserves de la Banque du Liban, celle-ci échangera désormais avec les importateurs le dollar contre 3.900 livres, entraînant une hausse des prix des carburants qui va se répercuter sur d'autres secteurs comme les transports ou l'électricité, certains fournisseurs privés ayant déjà prévenu leurs abonnés d'une hausse des tarifs.

Selon le nouveau tarif publié, les 20 litres d'essence 95 octanes sont désormais vendus à 61.100 LL, tandis que l'essence à 98 octanes (qui n'est quasiment plus importée sur le marché local) passe à 62.900 LL. Cela représente respectivement, par rapport aux prix qui avaient été fixés la semaine dernière, une hausse de 15.900 et 16.300 LL. Le mazout est, lui, vendu à 46.100 LL pour 20 litres, en augmentation de 12.800 LL. 

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L’effet domino de la pénurie de carburant s’intensifie

Le nouveau mécanisme avait été approuvé la semaine dernière par les autorités qui avaient précisé qu'il serait observé pour une durée de trois mois. Il aura certainement un impact sur l’ensemble des prix sur le territoire libanais, à un moment où l’inflation bat déjà tous les records (+119,83% en rythme annuel à fin mai). 

Six navires-citernes déchargent leur cargaison
L'adoption de ce nouveau système de subventions, financé à partir des réserves obligatoires en devises des banques auprès de la Banque du Liban, vise selon les autorités à résorber les pénuries de carburant observées dans le pays depuis plusieurs semaines. En raison de ces pénuries, de longues files se formaient dans tout le pays devant les stations-service dont beaucoup, à l'annonce d'un changement de tarifs, avaient carrément fermé leurs portes pendant le week-end écoulé. Parallèlement, le mazout s'est fait de plus en plus rare dans le pays, ce qui a affecté tous les secteurs, ce carburant étant utilisé pour alimenter des groupes électrogènes privés, qui pallient le déficit chronique de la production de courant par le fournisseur public.

Selon les importateurs, les pénuries sont dues à un retard pris par la Banque centrale dans l'ouverture de nouvelles lignes de crédits, les autorités libanaises les attribuant quant à elles au stockage de grandes quantités de carburants par les commerçants et à la contrebande vers la Syrie. Dans la matinée de mardi, de nombreuses stations restaient fermées, dans l'attente de livraisons. Selon le représentant des distributeurs de carburant, Fadi Abou Chakra, six navires-citerne ont commencé à décharger leurs cargaisons dans la nuit de lundi à mardi et le carburant devrait être livré dans la journée dans les différentes régions. 

Dans ce contexte tendu, une station-service de la localité de Mouhammara, dans le Akkar (Liban-Nord), a été vandalisée dans la nuit. Selon l'Agence nationale d'Information (Ani, officielle), les contestataires en colère avaient appris que le propriétaire de cet établissement disposait encore de stocks d'essence qu'il n'avait pas commercialisé afin de le vendre après l'adoption des nouveaux tarifs. Près de la station-service d'el-Kilani, sur la corniche maritime de Saïda, au Liban-Sud, des coups de feu en l'air ont en outre été signalés à la suite d'une dispute autour du plein d'essence, alors que les automobilistes sont excédés par les files d'attente interminables dues aux pénuries. Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), le tireur suspect a été arrêté.

"Ce qui s'est passé ces derniers jours devant les stations essence est inacceptable, c'est une humiliation pour les citoyens", a indiqué mardi le président Michel Aoun. A l'occasion d'une réunion du Conseil supérieur de défense qu'il présidait, il a estimé que la nouvelle grille des tarifs devrait "alléger la crise".

Les prix des carburants ont augmenté mardi de plus de 30% au Liban après une levée partielle des subventions, tandis que des pénuries provoquent depuis des semaines d'interminables files d'attente devant les stations-service dans le pays en plein effondrement. Cette révision des prix constitue une première étape vers une suppression des subventions des carburants par l'Etat, dans un pays...

commentaires (9)

Le vol continue et le peuple s'en accommode... c'est ca le drame!

CW

17 h 18, le 29 juin 2021

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Commentaires (9)

  • Le vol continue et le peuple s'en accommode... c'est ca le drame!

    CW

    17 h 18, le 29 juin 2021

  • Il était, malheureusement, grand temps que les prix soient révisés à la hausse, cela permettra de ralentir à défaut de stopper complètement la fourniture de l'essence vers la syrie, parce-qu'auparavant nos hautes autorités n'avaient pas mandat pour en décider autrement.

    C…

    11 h 56, le 29 juin 2021

  • Si on veut être positif,peut être que ça diminuera les fuites en Syrie.??

    Lina Daher

    11 h 38, le 29 juin 2021

  • Même a ce prix là l'essence reste très bon marché, qu'en sera t'il lorsque l'essence sera au vrai prix???

    camel

    11 h 36, le 29 juin 2021

  • L’acharnement contre la population continue et ne s’arrêtera pas tant que les libanais acceptent d’être volés et maltraités. Qu’on mette les biens de ces voleurs aux enchères et qu’on récupère notre argent pour retrouver notre dignité et qu’on arrête le massacre. L’exemple de la banque en est la meilleure preuve tant qu’on subit ils continuent leur surenchère et leur despotisme mais aussitôt que nos voix s’élèvent ils finissent par trouver une solution qui convient en premier aux citoyens tellement ils tiennent à leurs postes du pouvoir. Alors pour chacune de leur action destructrice, une réaction du peuple à la hauteur de leurs actes c’est la seule solution. Nous ne devons pas mourir en silence, il faut qu’ils entendent nos cris et pour cela il faut être nombreux puisqu’ils sont durs de la feuille. Si les cris ne suffisent pas il faut agir plus fort et être impitoyable, eux ne se gênent pas alors pourquoi pas le peuple.

    Sissi zayyat

    11 h 18, le 29 juin 2021

  • Messieurs les politiciens préparez vos valises, la révolution de la faim va très bientôt frapper à vos portes. Soit une petite valise pour la prison soit une grande valise pour l’exil. Vous connaissez déjà, n’est ce pas !

    Lecteur excédé par la censure

    11 h 17, le 29 juin 2021

  • ET LE VOL CONTINUE.

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 10, le 29 juin 2021

  • Curieusement, dans le Nord, toutes les stations, fermées depuis plusieurs semaines, ont, comme par miracle, rouvert ce matin, livrant de l'essence, sans aucune restriction (au prix de 61 000 LL, bien sûr!). Bravo pour les importateurs et les compagnies de distribution qui ont réussi à accomplir toutes les formalités, décharger les tankers et ravitailler plusieurs dizaines ( ou centaines) de stations , le tout en une seule nuit!

    Yves Prevost

    09 h 59, le 29 juin 2021

  • ....TOUS des voleurs et nous tuent a petits coups toujours.

    Marie Claude

    09 h 41, le 29 juin 2021

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