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Culture - Événement

La musique se fête dans la rue, « un pas de plus vers la liberté »

Après l’avoir célébrée sur le balcon « 3al-balcon » l’an dernier en raison du confinement, voilà qu’en 2021 la fête de la Musique descend dans la rue « 3al-tarik ». Du 18 au 21 juin, en présentiel et en ligne, l’Institut français organise une célébration au format hybride. Bénédicte Vigner, attachée culturelle à l’ambassade de France au Liban depuis 2018, fait part à « L’Orient-Le Jour » du programme des festivités.

La musique se fête dans la rue, « un pas de plus vers la liberté »

Bénédicte Vigner : « La pandémie nous a ouvert des possibilités créatives qui vont se déployer à l’avenir. » Photo Michel Sayegh

Après un long confinement, qui a brimé les artistes et muselé les talents, la fête de la Musique revient en 2021 en format hybride. Comment s’est déroulée la version 2020?

Mise en place en moins d’une semaine, la fête de la Musique 2020 avait récolté un énorme succès. Les Libanais, confinés depuis des mois, avaient partagé une centaine de vidéos. La région du nord du Liban avait été très prolifique et des jeunes, des enfants, même des familles avec un fond de paysage de montagnes libanaises ont participé à cette aventure. Les Libanais avaient besoin de se réapproprier la fête de la Musique. Cette année, nous faisons un pas de plus vers la liberté.

L’affiche de la fête de la Musique 2021.

On passe du balcon à la rue...

Le déconfinement mis en place, la route est enfin à portée de tout le monde. L’année dernière, nous avions beaucoup travaillé sur la notion d’espace public pour permettre aux Libanais de se réapproprier leur architecture. Faire de la musique sur les toits, sur les terrasses, sur les balcons, dans les jardins, c’était mettre à l’honneur l’architecture, car l’architecture appartient à tout le monde, elle est un paysage commun. C’était aussi soulever la problématique de l’évolution de cet urbanisme agressif qui s’encombre de plus en plus de tours sans ouvertures et l’occasion de nous poser la question s’il convient réellement à ce pays de culture méditerranéenne. L’idée cette année était d’élargir cette notion d’espace public à la notion de patrimoine dans son ensemble et de permettre aux Libanais de le redécouvrir, d’en être fier. Nous avons en parallèle lancé un projet « Art et territoire », pour inciter les Libanais à revisiter leurs sites archéologiques. Ce pays regorge d’endroits sublimes en matière de patrimoine naturel, nous avons ainsi voulu les encourager à visiter des sites méconnus.

À Zouk, Saïda, Tyr, Zahlé, Baalbeck, Deir el-Qamar, Tripoli ou Beyrouth, des concerts seront organisés dans les jardins, sur les places ou les sentiers de randonnée... Quelles sont les grandes lignes du programme ?

Le programme en présentiel s’étant mis en place en moins de deux semaines, nous avons gardé la programmation en ligne pour permettre à ceux qui veulent se produire à partir de chez eux de pouvoir le faire et participer aussi à cette fête qui reste ouverte à tous les professionnels mais aussi aux amateurs désireux de partager leurs talents. L’Institut français a collaboré avec des partenaires libanais pour le choix des groupes musicaux et des artistes. La musique étant un patrimoine culturel, une grande variété musicale sera à l’honneur, de la dabké au reggae remixé en passant par le hip-hop et l’électro. Le public pourra danser au rythme percutant de Walkabout Drum Circle – à Tyr, place du port, le 18 juin à 19h, à Zahlé, jardin Memshiyé, le 19 juin à 19h, et le 20 juin à Baalbeck, place de l’archevêché, à 21h – ou sur les doux accords de Carina Lyrique (le 19 juin dès 16h) à Deir el-Qamar.

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La pop remuante de Police Voleur sera aussi au rendez-vous à Beyrouth le 21 juin à 20h30 au musée Sursock, qui accueille également de 19h30 à 23h30 Loopstache, Joy Fayad et Duboin. La chorale Fayhaa qui offre une musique traditionnelle sera présente le 17 juin à partir de 17h à la Foire internationale Rachid Karamé à Tripoli. Le programme (disponible sur les réseaux sociaux de l’Institut français) comprend aussi un itinéraire avec des promenades musicales notamment dans le Chouf ainsi que des ateliers de percussions qui seront mis à la portée du public. L’Institut Ffrançais animera la fête en partageant les vidéos tout le long de ce week-end festif sur les réseaux sociaux : Facebook @Fete de la musique-Liban ainsi que Instagram @fdlm_liban. Deux groupes libanais seront à l’affiche de la programmation professionnelle en ligne : Élias Élias (chanson française, le 20 juin à 20h) et Pomme Rouge (électro, le 21 juin à 18h, filmé à partir de Batroun). Quant au concert du groupe français Lulu Van Trapp (synth-rock rétro), il sera diffusé en ligne le 19 juin à 12h.

Est-ce que la pandémie nous a rendus plus créatifs ou a restreint nos horizons ?

La pandémie nous a ouvert des possibilités créatives qui vont se déployer à l’avenir. On ne pourra plus jamais réfléchir comme avant. Ce Covid raconte quelque chose sur les frontières. Alors si on est négatif, on peut parler de contamination, mais aussi on peut penser à une contamination positive, comme une sorte d’échange qui s’est opérée en faisant fi de toutes les contraintes et de toutes les frontières. Les artistes ont besoin de retrouver leur public, besoin de solidarité et de soutien. Et on retient que cette fête est sous le signe du partage de la solidarité et du patrimoine mis à l’honneur.

Participez en ligne !

Tous les Libanais, amateurs et professionnels, sont invités à réinvestir l’espace public, les balcons et les jardins pour faire résonner la musique à travers tout le Liban et la partager avec le public en postant des vidéos sur les réseaux sociaux avec les hashtags #FDLMLiban et #3altarik. L’Institut français du Liban partagera vos vidéos tout le week-end sur Facebook @Fête de la Musique – Liban et Instagram

@fdlm_liban. Une programmation d’artistes professionnels sera également diffusée sur les réseaux sociaux lors de l’événement.

Après un long confinement, qui a brimé les artistes et muselé les talents, la fête de la Musique revient en 2021 en format hybride. Comment s’est déroulée la version 2020?Mise en place en moins d’une semaine, la fête de la Musique 2020 avait récolté un énorme succès. Les Libanais, confinés depuis des mois, avaient partagé une centaine de vidéos. La région du nord du Liban avait...

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