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Lifestyle - Un peu plus

L’appel du 18 juin des Libanais

L’appel du 18 juin des Libanais

Photo d’illustration Bigstock

« Les chefs qui, depuis de nombreuses années, sont à la tête des armées françaises ont formé un gouvernement. (...) Mais le dernier mot est-il dit ? L’espérance doit-elle disparaître? La défaite est-elle définitive ? Non ! (...) Quoi qu’il arrive, la flamme de la résistance française ne doit pas s’éteindre et ne s’éteindra pas. » Il y a 81 ans, jour pour jour, Charles de Gaulle lançait, depuis Londres, son appel à la résistance. La France était en guerre.

18 juin 2021, le Liban est en guerre. En guerre contre une classe politique corrompue, mafieuse et criminelle. Une classe politique composée du club des six, de leurs complices et de leurs supporters. Une classe politique qui s’applique à faire mourir tout un peuple. À l’humilier chaque jour qui passe. À l’empêcher de vivre, de survivre quasiment. Le Liban est en guerre et seule la résistance pourra le sortir de cet enfer dans lequel il est plongé depuis de longs mois. Nous sommes en guerre. Une guerre épuisante où nos défaites passées ont été cuisantes. Où la peur est devenue notre pain quotidien. Une guerre dans laquelle nous avons épuisé nos forces.

Mais si nous avons perdu de nombreuses batailles, cette guerre, nous la gagnerons un jour. Parce que nul n’est invincible, nul n’est éternel. Nous sommes la résistance, la vraie. Nous, citoyens libanais. Quels que soient notre confession, notre milieu social, notre pays de résidence. Notre résistance n’est pas une, elle a plusieurs visages. Elle a plusieurs formes. Et chaque Libanais, chaque Libanaise peut résister à sa façon. Résister face à ces bourreaux que rien n’arrête. À ces bourreaux dont la seule limite est non pas le ciel, mais l’enfer. Nous nous devons de résister. En nous rassemblant quand on le peut, sur les places des grandes villes ou celles des villages quand emprunter sa voiture n’est pas/plus une option. Se rassembler dans les rues. Que l’on soit 2, 10, 450 ou 10 000, ensemble, nous sommes plus forts. En nous érigeant comme des remparts devant les institutions publiques, la BDL, les ministères, les banques et les domiciles de ces criminels, pour les empêcher d’entrer et de sortir. Pour leur rappeler qu’ils ont notre sang et nos larmes sur les mains. En portant plainte auprès des Nations unies pour crime contre l’humanité et non-assistance à un peuple en danger. En intentant des procès auprès de tribunaux internationaux et indépendants pour vol, corruption, fuite de capitaux, malversations. Pour que le secret bancaire soit levé. Pour qu’on sache comment sortent encore des millions de dollars du pays, et sur ceux qui profitent des intérêts qu’ils prélèvent pour les envoyer ailleurs. Pour que des noms tombent et que leurs biens soient enfin confisqués. En demandant que la vérité soit faite sur la double explosion de Beyrouth. Pour connaître le nom des responsables et des États impliqués, même si c’est une tâche incommensurable. Pour que les familles des victimes puissent accomplir leur deuil et que justice soit faite. Pour que le peuple libanais puisse guérir de cet immense trauma.

Nous nous devons de résister en votant en masse aux élections. Toutes les élections. Celles du Parlement, des municipalités, des syndicats, des universités. Pour évincer cette mafia de tous les pouvoirs. Nos voix sont nos armes. Et même s’ils veulent soudoyer les plus démunis, il faut permettre à ces derniers de ne pas glisser leurs listes dans les urnes. Il faut non seulement les aider à joindre les deux bouts, mais leur expliquer pourquoi il est temps de sanctionner leurs agissements. Agissements qui ont, depuis plus de trente ans, appauvri les Libanais.

Nous nous devons de résister en formant des mouvements, des associations et des partis. Les partis du changement, les partis de la résistance. Le Liban regorge de gens extraordinaires et, ensemble, nous formons une grande équipe. Nous nous devons de résister. En ne payant pas certains impôts. En faisant désobéissance civile et de façon générale. Pour ne plus remplir les caisses de l’État. État qui n’en est pas un. En ne jouant pas le jeu des changeurs, mais en faisant nos transactions entre nous, si tout du moins il nous reste quelques dollars. En boycottant les entreprises, les restaurants et autres sociétés appartenant à la classe politique. En faisant grève, en se tenant la main, en sortant sur les balcons.

Restons le plus possible pacifistes, même si la colère gronde en nous. Rebellons-nous intelligemment. Le destin du Liban est là.

Chroniqueuse, Médéa Azouri anime depuis bientôt un an avec Mouin Jaber « Sarde After Dinner », un podcast où ils discutent librement et sans censure d’un large éventail de sujets, avec des invités de tous horizons. Tous les dimanches à 20h00, heure de Beyrouth.

Épisode de la semaine : Najat Saliba.

https://youtu.be/oXUOJFIj7qA 

« Les chefs qui, depuis de nombreuses années, sont à la tête des armées françaises ont formé un gouvernement. (...) Mais le dernier mot est-il dit ? L’espérance doit-elle disparaître? La défaite est-elle définitive ? Non ! (...) Quoi qu’il arrive, la flamme de la résistance française ne doit pas s’éteindre et ne s’éteindra pas. » Il y a 81 ans, jour pour jour,...

commentaires (5)

Le général De Gaulle a lancé un appel au seul peuple français alors que dans notre pays chaque crapule monte à La Tribune pour s’adresser à son peuple selon sa confession. Si au Liban il n’y avait qu’un seul peuple uni on n’en serait pas là. Rien qu’à lire les commentaires on se rend compte de l’absurdité de certains qui défendent encore certains mafieux par ce que le lavage de cerveaux a pris et fait un effet durable sur eux et est alimenté par des piqûres de rappel des mêmes vendus pour les transformer en troupeau de moutons qu’il est en train de sacrifier sans que ces derniers ne se rendent compte du sacrifice qu’il font pour que vive leur boucher. Au prix du kilo aujourd’hui ça vaut la peine de se décarcasser.

Sissi zayyat

11 h 44, le 21 juin 2021

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Commentaires (5)

  • Le général De Gaulle a lancé un appel au seul peuple français alors que dans notre pays chaque crapule monte à La Tribune pour s’adresser à son peuple selon sa confession. Si au Liban il n’y avait qu’un seul peuple uni on n’en serait pas là. Rien qu’à lire les commentaires on se rend compte de l’absurdité de certains qui défendent encore certains mafieux par ce que le lavage de cerveaux a pris et fait un effet durable sur eux et est alimenté par des piqûres de rappel des mêmes vendus pour les transformer en troupeau de moutons qu’il est en train de sacrifier sans que ces derniers ne se rendent compte du sacrifice qu’il font pour que vive leur boucher. Au prix du kilo aujourd’hui ça vaut la peine de se décarcasser.

    Sissi zayyat

    11 h 44, le 21 juin 2021

  • CE N,EST LA RESISTANCE QUI CONSUME DU TEMPS. SEUL UN SOULEVEMENT GENERAL DES MASSES LIBANAISES DE TOUTES LES CONFESSIONS ET COMMUNAUTES PEUT NETTOYER LE PAYS DES CLIQUES MAFIEUSES, CELLE DU SOMMET LA PREMIERE, AVEC SES ALLIES LES MERCENAIRES IRANIENS, ET IMPOSER LE CHANGEMENT RADICAL ASPIRE PAR LE PEUPLE. MAIS HELAS, CONFESSIONS ET COMMUNAUTES... ETC...

    LA LIBRE EXPRESSION

    14 h 45, le 18 juin 2021

  • pour rappel, la seule fois ou les citoyens s'etaient unis contre une situation donnee fut apres l'assassinat de l'un de leurs "zaims" , & a cause de circonstances int'l favorables ,c a d en 2005. esperer les voir s'unir cette fois ci ? je ne vois pas comment ni pourquoi ils le feraient /

    Gaby SIOUFI

    11 h 46, le 18 juin 2021

  • IL y a 81 ans s’est CHARLES DE GAULLE qui lançait un appel OUI - CHARLES DE GAULLE - Au Liban c’est QUI ?? Allez c’est QUI ?? Les JEUNES oui et alors ? Rappelez-vous qu’il y a 53 ans les JEUNES ont fait Mai 68 : résultat BIBI DE GAULLE vivement les KOULONS …..Alors encore une fois c’est QUI Notre DE GAULLE ????

    aliosha

    10 h 34, le 18 juin 2021

  • Ceux qui se sont acharnes a detruire la pays (et qui continuent) ne peuvent en aucun cas le reconstruire. Pour envisager une sortie de crise, les citoyens doivent les virer a coup de pieds dans le cul. Tous. La canaille politichienne, Les crapules bancaires, La racaille du Hezb, Ils ont ete trop loin dans le mensonge, l'arrogance, la corruption, l'incompetence et pour certains le meurtre. Je crains que les Libanais ne puissent malheureusement pas s'en debarasser "pacifiquement".

    Michel Trad

    00 h 38, le 18 juin 2021

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