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Nos Lecteurs ont la Parole

Le blues du confinement

Aussi étrange que cela puisse paraître, la période de confinement et de couvre-feu aurait eu ses bienfaits et semble aujourd’hui manquer à beaucoup de monde.

Je dis étrange, car le concept de confinement ou de couvre-feu va à l’encontre des principes les plus basiques et fondamentaux de notre liberté, qui a été bafouée et limitée, très limitée même, durant de longs mois.

Et rien de pire pour l’être humain que d’avoir sa liberté compromise.

Mais maintenant que la vie semble reprendre, que le pays rouvre, nous ressentons un léger pincement au cœur et à l’esprit, qui semble nous suggérer qu’après tout cette période sans précédent n’était pas si mal…

Notre vie était en pause, une pause jamais espérée et surtout non accompagnée de mauvaise conscience vu qu’elle nous était imposée à nous mais aussi aux autres.

Et c’est là la magie de ce « freeze » dans le temps.

Cette pause a permis aux gens de se retrouver, de prendre du temps pour eux et de réaliser que la vie n’est pas forcément mieux vécue à 200 kilomètres à l’heure.

Nous avons réalisé, grâce à cette pandémie, l’ampleur du superflu totalement inutile de notre ancienne façon de vivre.

Le travail était en pause, personne ne pouvait exiger quoi que ce soit, car tout le monde était dans le même pétrin et la même situation, et vu combien le travail est apaisant au Liban, avec la crise économique majeure que nous traversons, ce point a une importance capitale.

Cette crise économique aiguë et dramatique était aussi relativement mise en pause vu que nous n’avions ni le besoin, ni l’occasion, ni même la possibilité de dépenser de l’argent… que nous n’avons pas. C’est psychologiquement réconfortant.

Les obligations bureaucratiques étaient décalées, les paiements et autres contraintes fiscales, ce qui a donné une trêve au citoyen.

Le niveau de stress a dramatiquement diminué, à commencer par la source principale et quotidienne de chaque Libanais, les embouteillages dans les rues.

Il flottait aussi comme un sentiment de sérénité, où l’on ne se souciait pas de passer à côté de quoi que ce soit, vu que rien ne se passait nulle part.

Aujourd’hui, on se sent tous un peu FOMO (« fear of missing out ») à ne vouloir rien rater comme sortie, lieu, défoulement, soirées et autres événements mondains.

Nous avions l’excuse en or pour quitter tôt si jamais on s’ennuyait là où nous étions, sans mentionner les avantages pour l’hygiène de vie, car nous dînions à des heures très raisonnables.

Les familles se sont retrouvées, voire se sont découvertes, et nous nous sommes rendu compte que bien d’entre elles ne se connaissaient en fait… pas (il y a même eu certains clashs avec les aides de maison qui ont fait office de « papa et maman » durant toute la vie de l’enfant qui se retrouve subitement, et pour une des rares fois de sa vie, avec ses vrais parents).

Mais cela a eu du bon, car ils ont pu faire connaissance… au point même que les enfants se sont tellement habitués à voir leurs parents tous les soirs à la maison qu’ils sont maintenant étonnés s’ils sortent.

De plus, contrairement aux autres pays où le retour à la vie normale se fait aujourd’hui progressivement avec un essor économique majeur prévu dans les mois à venir, le nôtre se fait avec un retour à une réalité pathétique, notre argent bloqué dans les banques, une crise qui va de mal en pis et un naufrage collectif bien entamé qui s’accélère en crescendo.

Il y a eu donc bien des avantages à cette période de confinement/couvre-feu, mais finalement rien ne vaut notre liberté…

Quoique…

J’ai des doutes…

Quand je vois durant cette ère de postconfinement le retour en force des fashionistas, influenceurs et autres dégénérés à mono neurone des réseaux sociaux avec leurs vidéos et leurs selfies à effet boomerang prises des toilettes du dernier restaurant à la mode où trônent leurs élégants et simples gâteaux d’anniversaire à sept étages… j’ai de gros doutes.

Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « courrier » n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue de L’Orient-Le Jour. Merci de limiter vos textes à un millier de mots ou environ 6 000 caractères, espace compris.

Aussi étrange que cela puisse paraître, la période de confinement et de couvre-feu aurait eu ses bienfaits et semble aujourd’hui manquer à beaucoup de monde.Je dis étrange, car le concept de confinement ou de couvre-feu va à l’encontre des principes les plus basiques et fondamentaux de notre liberté, qui a été bafouée et limitée, très limitée même, durant de longs mois.
Et rien...

commentaires (1)

malheureusement, ce tte meme periode a profite aux voyous qui gerent le Liban.

Gaby SIOUFI

16 h 40, le 04 juin 2021

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Commentaires (1)

  • malheureusement, ce tte meme periode a profite aux voyous qui gerent le Liban.

    Gaby SIOUFI

    16 h 40, le 04 juin 2021

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