Des centaines de personnes dans le village de Adloun, au Liban-Sud, ont fait samedi leur dernier adieu au jeune Mohammad Tahhan, membre du Hezbollah âgé de 21 ans, tué vendredi par l'armée israélienne lorsqu'il avait franchi la frontière sud avec un groupe de manifestants venus protester contre les attaques israéliennes à Gaza.
Mohammad Tahhan, en habit civil, avait été blessé au côté d'un autre manifestant par des tirs de chars israéliens. Il a succombé vendredi soir à ses blessures, après avoir été admis à l'hôpital Cheikh Jarrah. Samedi, en début d'après-midi, son cercueil, recouvert d'un drapeau du Hezbollah, a été porté par une foule venue le ramener à son village natal. Des photos de la victime, ainsi que des drapeaux libanais, du parti chiite et de la Palestine, ont été brandis lors de la procession.
Mourir en "martyr"
A l'arrivée du cercueil dans le village, quelques tirs ont été entendus alors que les femmes lançaient des confettis. Un peu plus tard, plusieurs d'entre elles veillaient sur le corps de la victime dans une salle, raconte notre journaliste sur place Lyana Alameddine.
"Mohammad était le plus jeune de ses deux frères, il était toujours serviable, ne nous refusait aucune demande", se souvient son frère Taha, interrogé par notre journaliste. "Il est mort en défendant la cause palestinienne. Depuis tout jeune, il était courageux", affirme-t-il. "Si Dieu le veut, nous irons prier à Jérusalem", lance Taha, la voix émue.
"Mohammad a suivi plusieurs formations militaires et a pris part aux combats contre les takfiris (les jihadistes sunnites, ndlr) en Syrie", raconte le père de Mohammad, Kassem, recouvert d'un keffieh palestinien. "Hier, il m'a dit : je vais avec mes amis pour prendre part à une marche en soutien à la Palestine", se rappelle-t-il. Ces mots seront les derniers échangés entre eux. "Depuis tout jeune, Mohammad voulait mourir en martyr", affirme un autre proche de la victime.
Des convois de motocyclettes et des scouts sont aussi venus faire leurs adieux à Mohammad Tahan, avant le début de la procession funèbre à 16h. Le cheikh Nabil Kaouk, membre du Conseil central du Hezbollah, et qui a pris part aux funérailles, a affirmé que "l'assassinat de Mohammad Tahhan est un assassinat contre tout le Liban".
Hommages de la classe politique
Des responsables et dirigeants politiques du pays ont également rendu hommage au jeune homme tué. La ministre sortante de la Défense, Zeina Acar, a ainsi condamné "un nouveau crime contre des civils libanais et palestiniens", exhortant la communauté internationale à y mettre un terme. "Il y a peu de condamnations face à ces scènes horribles, au martyre du jeune Mohammad Tahan et aux autres blessés", a constaté Mme Acar. Le leader druze Talal Arslane, proche du Hezbollah, a lui aussi rendu hommage au jeune homme tué. "Nous adressons nos plus sincères condoléances aux Libanais en général et à la famille du héros martyr Mohammad Tahan", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse samedi. Le Parti socialiste progressiste de son rival druze Walid Joumblatt a lui aussi rendu hommage au jeune membre du Hezbollah. Le président du Parlement, Nabih Berry, a de son côté contacté par téléphone la famille de la victime pour lui exprimer ses condoléances. La veille, c'est le président de la République, Michel Aoun, et le Premier ministre sortant, Hassane Diab, qui ont condamné l'agression israélienne qui a coûté la vie à Mohammad Tahhan.
La tension était montée d'un cran dès jeudi soir entre le Liban et l'État hébreu, trois roquettes ayant été tirées ce jour-là vers Israël depuis un secteur proche du camp de réfugiés palestiniens de Rachidiyé, dans le sud du Liban. Les projectiles sont tombées en Méditerranée et une source proche du Hezbollah avait indiqué que le parti n'était pas impliqué dans ces tirs. Des manifestations de soutien au peuple palestinien ont ensuite eu lieu vendredi à travers le pays, dont l'une à la frontière israélienne, durant laquelle Mohammad Tahan a été tué. Des rassemblements ont également été signalés samedi au Liban-Sud, où des convois de manifestants pro-palestiniens ont convergé des quatre coins du pays. Mais l'armée libanaise a mis en place un dispositif de sécurité strict, empêchant ces protestataires de s'approcher de la frontière.
Les manifestants dénoncent les violents bombardements israéliens contre l'enclave palestinienne de Gaza pour le sixième jour consécutif et la répression pratiquée par l'État hébreu dans la Ville sainte de Jérusalem, notamment dans la Mosquée al-Aqsa, troisième lieu saint de l'islam.
commentaires (10)
il avait franchi la frontière sud avec un groupe de manifestants venus protester contre les attaques israéliennes à Gaza. TOUS LES PAYS NE SONT PAS LE LIBAN .ILS PROTEGENT LEURS FRONTIERES . Depuis tout jeune, Mohammad voulait mourir en martyr" CE LAVAGE DE CERVEAU DE LA PART DE HEZBOLLAH SUR CERTAINES JEUNESSES LIBANAISES POUR L'ENVOYER FAIRE LA GUERRE EN SYRIE , AU YEMEN OU AILLEURS EST LA RAISON DE LA MORT DE CE LIBANAIS desole de dire qu'Israel n'est en rien responsable de sa mort car les soldats defendaient leur patrie comme le Liban devrait le faire avec notre voisin du Nord pour arretter le flot de marchandise paye par les avoirs des Libanais dans leurs banques auquels ils n'ont plus acces LA VERITE: COMME IL A ETE RECONFORTANT DE VOIR ENFIN L'ARMEE LIBANAISE ETRE A LA FRONTIERE SUD ET EMPECHE LES MANIFESTATIONS TRES PRES DU MUR DE DIVISION AVEC ISRAEL POUR SAUVER DES VIES DE LIBANAIS ENCORE SOUS L'EMPRISE D'UN LAVAGE DE CERVEAU IMMONDE
LA VERITE
16 h 17, le 17 mai 2021