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Trois opposants iraniens devant la justice pour espionnage et "terrorisme"


Trois opposants iraniens devant la justice pour espionnage et

Une femme passe devant une peinture murale à Téhéran. Photo d'archives AFP

Trois dirigeants en exil d'un groupe séparatiste arabe iranien ont plaidé non coupable face aux accusations de "financement et promotion du terrorisme" en Iran et d'espionnage au profit de l'Arabie saoudite lors de l'ouverture de leur procès au Danemark jeudi.

Âgés de 39 à 50 ans, les trois membres du Mouvement arabe de lutte pour la libération d'Ahvaz (ASMLA) sont incarcérés depuis février 2020 et bénéficient d'une protection particulière du fait des menaces qui pèsent sur eux.

L'organisation séparatiste, considérée comme terroriste par l'Iran et dont les dirigeants résident au Danemark et aux Pays-Bas, défend l'autodétermination de la province d'Ahvaz (sud-ouest de l'Iran).

"De l'avis de mon client, ce qu'on leur reproche c'est une résistance légitime face à un régime tyrannique", a expliqué à l'AFP Gert Dyrn, l'avocat du plus âgé des prévenus et leader du groupe, arrivé au Danemark en 2006 comme réfugié. "Ils ne nient pas avoir reçu de l'argent de sources multiples dont l'Arabie Saoudite mais c'est pour aider le mouvement et accomplir son objectif politique", a précisé M. Dyrn. Le procès doit s'achever en décembre. Les trois hommes encourent 12 ans de prison.

D'après l'acte d'accusation, dont l'AFP a obtenu une copie, ils ont reçu quelque 30 millions de couronnes (4 millions d'euros) pour l'ASMLA et sa branche armée, notamment à travers des comptes domiciliés en Autriche et aux Emirats arabes unis.

En outre, le trio a, entre 2012 et 2020, espionné des personnes et des organisations au Danemark et à l'étranger pour le compte d'un service de renseignement saoudien, utilisant le nom de code "MS32". Il est aussi accusé d'apologie du terrorisme et d'avoir "encouragé les activités du mouvement terroriste Jaish Al-Adl, qui opère en Iran, en les soutenant par des conseils, la promotion, la coordination d'attaques".

Les autorités danoises ont commencé à s'intéresser aux activités des trois hommes à l'automne 2018, après l'attentat d'Ahvaz (sud-ouest de l'Iran) qui avait fait 24 morts lorsqu'un commando avait ouvert le feu sur un défilé militaire avant d'être abattu.

Quelques jours plus tard, une gigantesque chasse à l'homme avait paralysé le Danemark une après-midi, les communications étant coupées entre plusieurs parties du pays.

La police cherchait alors à déjouer une tentative d'assassinat sur l'un des trois hommes, pour laquelle un Norvégien d'origine iranienne, accusé d'avoir agi pour le compte de Téhéran en représailles de l'attentat d'Ahvaz, a depuis été condamné par la justice danoise.

L'affaire illustre l'exportation des vives tensions entre Riyad et Téhéran jusque dans un pays d'Europe du Nord.

L'Arabie saoudite sunnite est le principal rival de la République islamique chiite au Moyen-Orient et Téhéran l'accuse régulièrement, tout comme les Etats-Unis et Israël, de soutenir les groupes séparatistes. 

Trois dirigeants en exil d'un groupe séparatiste arabe iranien ont plaidé non coupable face aux accusations de "financement et promotion du terrorisme" en Iran et d'espionnage au profit de l'Arabie saoudite lors de l'ouverture de leur procès au Danemark jeudi.Âgés de 39 à 50 ans, les trois membres du Mouvement arabe de lutte pour la libération d'Ahvaz (ASMLA) sont incarcérés depuis...