Le patriarche maronite Béchara Raï a effectué une visite inopinée à Baabda tôt ce matin, affirmant au président Michel Aoun l'importance de cesser les querelles politiques pour former un gouvernement au plus vite face à l'effondrement du pays. Il a également dénoncé les atteintes à la justice et la contrebande qui a conduit à la suspension par l'Arabie saoudite des importations de fruits et légumes libanais.
Dans une déclaration à la presse à l’issue de l'entretien, le patriarche maronite a souligné la nécessité de voir un gouvernement rapidement constitué et "d'éliminer les obstacles injustifiés" qui entravent sa constitution. "Il n’y a aucune raison fondamentale pour ne pas mettre en place le gouvernement, alors que le pays s’effondre jour après jour. Nous ne devons pas nous rejeter mutuellement la responsabilité, car cela ne fera qu’aggraver le problème", a-t-il dit.
Il a cependant indiqué qu'il ne menait aucune médiation et qu'il parlait avec toutes les parties afin que le cabinet soit formé.
Le prélat a souligné avoir abordé avec le chef de l’État l’aggravation de la pauvreté dans le pays, estimant que "le peuple libanais est actuellement sous le seuil de pauvreté" et que la classe moyenne a été laminée, "ce qui témoigne de l’effondrement du Liban".
L'indépendance de la justice
Il a également souligné avoir soulevé la question de "l'indépendance de la justice" et la nécessité de s’abstenir de toute "ingérence" dans le secteur judiciaire. Il a souligné que les juges ne devraient pas relever d'une partie politique déterminée, dans une critique indirecte des agissements de la procureure Ghada Aoun. "Ce n'est pas possible qu'à chaque fois qu'un conflit judiciaire éclate, on en fait une crise à caractère confessionnel", a-t-il ajouté, cité par notre correspondante Hoda Chédid.
Dimanche, Béchara Raï s'était dit "scandalisé" par le spectacle de la rocambolesque perquisition menée par Mme Aoun, acclamée par des militants du Courant patriotique libre qui l'ont aidée à enfoncer les portes des locaux de la société de convoyage de fonds Mecattaf à Aoukar (Metn).
Le patriarche maronite a par ailleurs dénoncé "la contrebande qui défigure l'image du Liban", estimant que les agriculteurs étaient aujourd'hui "la grande victime" de l'absence de contrôle aux frontières, laquelle a abouti à la décision saoudienne d'interdire l'importation de fruits et légumes libanais, après la découverte d'une cargaison de pilules de Captagon dissimulées dans des grenades.
"Le Liban est devenu un point de passage de la drogue et du Captagon vers le Golfe, via l’Arabie saoudite qui nous a maintenant fermé ses portes", a-t-il dit.
Il a estimé que les services de sécurités de l’État étaient responsables de contrôler ce trafic. Le Liban "ne peut pas devenir un centre de contrebande, et ses frontières orientales et septentrionales (avec la Syrie) rester ainsi ouvertes", a-t-il dit.
Dans son homélie dominicale, Béchara Raï avait déjà appelé hier le royaume wahhabite à ne pas geler les importations de produits libanais et à tenir compte "de la situation du Liban et des agriculteurs honnêtes".
Heureusement que le Patriarche tire la sonnette d’alarme en mettant les points sur les i ! mais à quoi ça sert de parler à un sourd qui ne fait aucun effort pour lire sur les lèvres. Aoun est Tel un Bouda figé qui égrène le temps en observant le levé et le coucher du soleil, qui lui indique quand s’alimenter matin midi et soir . Voilà ce à quoi il s’intéresse. Serait-il juste un tube digestif qui existe grâce et aux frais de la princesse Libnane.
21 h 35, le 26 avril 2021