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Culture - Édition

Napoléon à la tête d’un empire... de livres

Le « héros romantique par excellence » est mort il y a 200 ans, et depuis, ses biographes dressent « un portrait changeant au gré des courants politiques dominants ».

Napoléon à la tête d’un empire... de livres

De nombreux ouvrages sont parus récemment sur Napoléon, marquant le 200e anniversaire de sa mort.

Napoléon, s’il a fini par perdre son empire, en laisse un autre fait de mots, grâce à la fascination d’auteurs de tous bords et tous temps, et au nombre ahurissant de livres qui lui sont consacrés.

« La figure passionnera toujours parce que c’est un destin individuel d’exception qui exprime tout ce que la Révolution a permis », souligne la professeure d’histoire de l’Université d’Avignon Natalie Petiteau, interrogée par l’AFP.

Celui qu’elle qualifie de « héros romantique par excellence » est mort il y a 200 ans, et depuis, souligne-t-elle, ses biographes dressent « un portrait changeant au gré des courants politiques dominants ».

En 2014, l’historien Jean Tulard avançait le nombre (invérifiable) de 80 000 ouvrages écrits sur l’empereur, soit plus d’un par jour depuis sa naissance à Ajaccio.

Lui-même en a signé plus d’une cinquantaine, dont le dernier, paru en mars, sur une bataille décisive en 1800, Marengo, ou l’étrange victoire de Bonaparte.

Il est incontournable puisqu’il préface, arrivés en librairie au même moment, Napoléon et Dieu de Philippe Bornet et Le Grand Atlas de Napoléon aux éditions

Glénat et Atlas.

Mythes savamment entretenus

Une recherche dans le catalogue de la Bibliothèque nationale de France donne plus de 18 000 livres avec « Napoléon » dans le titre, y compris ceux sur son neveu Napoléon III.

Les origines humbles, l’audace alliée au génie, la proximité avec le petit peuple, la gloire d’une France en pointe contre des monarchies rétrogrades sont des mythes qu’a savamment entretenus Bonaparte lui-même au fil de sa carrière militaire et politique.

Ils se perpétuent encore aujourd’hui.

Mais d’après Éric Anceau, qui fait reparaître sa biographie Napoléon (1769-1821), le genre ne cesse de se renouveler : « On a toujours découvert de nouvelles choses. Je ne me fais donc pas de soucis sur ce point. »

« Le bicentenaire a été l’occasion de mettre l’accent sur les nombreuses fois où Napoléon a échappé à la mort, sur l’exil à Sainte-Hélène, sur son décès et sur sa mémoire », résume-t-il.

Ce maître de conférences à la Sorbonne a aimé le Napoléon à Sainte-Hélène (l’île de l’Atlantique Sud où l’ancien empereur s’est éteint le 5 mai 1821), publié par Pierre Branda en janvier, et le Napoléon : les derniers témoins racontent de David Chanteranne, paru en mars.

Roman graphique, dictionnaire...

« Napoléon étant complexe, il ne peut que susciter des images contrastées. Vous avez donc aujourd’hui comme hier ceux qui le détestent, ceux qui l’adulent, et entre les deux, des historiens universitaires soucieux d’objectivité qui peinent souvent à se faire entendre face aux historiens grand public », d’après Natalie Petiteau.

Le très populaire André Castelot par exemple avait fait un best-seller de son diptyque Bonaparte (1967) et Napoléon (1968). La très officielle Fondation Napoléon la recommande toujours aux parents qui veulent « tenter d’intéresser leur préadolescent amoureux d’histoire à celle de l’empereur ».

Mais peut-être les jeunes lecteurs d’aujourd’hui préféreront-ils le roman graphique Moi Napoléon de Vincent Mottez et Bruno Wennagel, récemment paru.

Le sérieux de l’ouvrage, où l’empereur parle à la première personne, est garanti par une préface de Thierry Lentz, directeur de la fondation qui a sorti en septembre un Napoléon, dictionnaire historique d’un millier de pages, qui fera date, et en mars, un plaidoyer Pour Napoléon.

En BD, Casterman réédite l’intégrale de Napoléon Bonaparte par Davoz, Jacques Martin et Jean Torton.

Pour ceux qui apprécient peu un homme qu’ils qualifient de despote, les livres de l’historien suisse Henri Guillemin, sorti de l’oubli ces dernières années par YouTube, sont une référence fréquente, mais pas rééditée récemment. Les éditions H&O ont ressorti début avril une biographie satirique de Cavanna, Les Aventures de Napoléon.

Enfin, si on l’on veut oublier la controverse, les affres de la politique et de la guerre, on se replongera dans la correspondance avec Joséphine de Beauharnais où « le lecteur découvre certaines des plus belles pages de la littérature amoureuse », selon la maison qui la réédite, Le Passeur.

Hugues HONORÉ/AFP

Napoléon, s’il a fini par perdre son empire, en laisse un autre fait de mots, grâce à la fascination d’auteurs de tous bords et tous temps, et au nombre ahurissant de livres qui lui sont consacrés.« La figure passionnera toujours parce que c’est un destin individuel d’exception qui exprime tout ce que la Révolution a permis », souligne la professeure d’histoire de...

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Il y a aussi le livre de Ala Hlehel (voir https://www.lorientlejour.com/article/1220425/le-conquerant-le-despote-et-saint-jean-dacre.html ) le titre en francais c'est "Bon vent Bonaparte".

Stes David

18 h 34, le 19 avril 2021

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Commentaires (1)

  • Il y a aussi le livre de Ala Hlehel (voir https://www.lorientlejour.com/article/1220425/le-conquerant-le-despote-et-saint-jean-dacre.html ) le titre en francais c'est "Bon vent Bonaparte".

    Stes David

    18 h 34, le 19 avril 2021

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