Rechercher
Rechercher

Société - Législatives

« Rejoignez-nous contre la classe au pouvoir », lancent 16 groupes de la thaoura aux mouvements de l’opposition

Deux conditions sont nécessaires pour faire partie de ce front uni : adopter une coloration nationale non sectaire et faire front contre l’ensemble de la classe politique sans exception.

« Rejoignez-nous contre la classe au pouvoir », lancent 16 groupes de la thaoura aux mouvements de l’opposition

Les représentants des 16 mouvements et partis de l’opposition issus de la thaoura du 17 octobre 2019. Photo tirée du compte Twitter du Bloc national

Un an seulement nous sépare des prochaines élections législatives et municipales, prévues en mai 2022. Et pour avoir toutes les chances d’écarter, au moins en partie, la caste au pouvoir responsable de la faillite de l’État, de l’effondrement du niveau de vie de la population, de l’explosion du 4 août dernier… quoi de mieux que de bâtir un front d’opposition uni et solide? Un front qui se retrouverait sur un certain nombre de constantes, en dépit des différences. C’est dans ce sens que seize regroupements issus de la contestation populaire du 17 octobre 2019 et de l’opposition politique ont lancé hier un appel à l’ensemble des parties et des mouvements aspirant au changement, dans une invitation à les rejoindre pour mener ensemble le combat contre la classe au pouvoir, à un an des échéances électorales.

L’événement a pris la forme d’une conférence de presse, diffusée depuis le siège du parti politique du Bloc national (BN) à Beyrouth, conjointement avec des groupes comme Beirut Madinati, Tahalof Watani, Minteshreen, ou al-Marsad el-Chaabi Limouharabit el-Fasad fondé par l’activiste Wassef Haraké, de même que divers regroupements des régions. Une conférence au cours de laquelle se sont succédé à la tribune Pierre Issa (secrétaire général du BN), l’ancienne députée Paula Yacoubian (indépendante) et Nada Sehnaoui (Beirut Madinati), pour détailler l’initiative de sauvetage du pays envisagée par la coalition et démontrer l’incurie de la caste au pouvoir. Pour rappeler surtout que cette même classe politique responsable de la guerre civile qui a fait 150 000 morts, des milliers de blessés et de disparus est aujourd’hui responsable de la crise qui paralyse le pays. Et qu’en dépit de cela, elle s’accroche aux rênes du pouvoir. « Sans un front solide capable de remporter les élections, nul doute que cette même caste reviendra au pouvoir », ont-ils affirmé dans une mise en garde aux électeurs. « Nous appelons la résistance populaire et le public des partis à la faire échouer », ont-ils ajouté.

Comment faire front commun malgré les différences ?

Sauf qu’un défi de taille se pose aux groupes issus de la contestation populaire. Sauront-ils s’unir et faire front commun tout en préservant leurs différences, sachant qu’entre eux, des divergences notables ont éclaté sur les dossiers politiques ? « Cet appel lancé aujourd’hui (hier) est une preuve de la capacité de mouvements nés de la révolution du 17 octobre, avec une coloration politique et des structures différentes, à prendre la décision de faire front commun dans le seul but de faire chuter cette classe politique », explique à L’Orient-Le Jour Naji Abou Khalil, membre du comité exécutif du BN. Leur revendication principale étant la formation d’un gouvernement de sauvetage indépendant, capable et désireux de mettre en place les réformes, doté de pouvoirs exceptionnels pour préparer le scrutin. Car, explique le responsable, « le problème de la classe politique actuelle, c’est son manque de volonté de mettre en place des réformes qui remettraient en question leur règne qui dure depuis la guerre civile en 1975 ». D’où le choix de la date symbolique du 13 avril (premier jour de la guerre civile libanaise) pour lancer un appel à tous les partis et mouvements qui aspirent à un changement au Liban. « Nous voulons que cette date soit le début d’une lutte politique pour faire tomber la classe au pouvoir », souligne M. Abou Khalil.

Certes, les différents mouvements ne sont pas d’accord sur tous les sujets. « Tel n’est pas le but. La diversité est une richesse », commente Naji Abou Khalil. Mais l’appel lancé part du diagnostic que « le combat actuel est existentiel » et que « la survie même du Liban est conditionnée par la capacité de l’opposition à faire tomber cette classe politique ».

Tous unis contre le « club des six »

Deux conditions importantes restent toutefois à remplir de la part de tout mouvement souhaitant rejoindre ce front antipouvoir. « Adopter une coloration nationale et non sectaire, afin de s’adresser à l’ensemble des Libanais dans l’objectif de modifier le rapport de forces en notre faveur, souligne l’activiste. Et faire preuve d’une décision irrévocable de faire front sans exception contre l’ensemble des leaders politiques traditionnels libanais, baptisé aujourd’hui club des six. » (Par club des six, on entend les six grands partis au pouvoir, le Hezbollah de Hassan Nasrallah, le mouvement Amal de Nabih Berry, le courant du Futur de Saad Hariri, le Parti socialiste progressiste de Walid Joumblatt, les Forces libanaises de Samir Geagea et le Courant patriotique libre de Michel Aoun et de son gendre, Gebran Bassil, NDLR). « On ne peut prétendre vouloir changer la classe politique au pouvoir en adoptant une position ambiguë envers une des forces politiques au pouvoir », précise Naji Abou Khalil, dans une allusion claire à la position du regroupement vis-à-vis du Hezbollah et de son armement.

Maintenant que l’appel est lancé, la coalition élargit ses contacts pour rallier à sa cause davantage de forces de la contestation populaire. Les craintes sont toutefois fortes d’une annulation ou d’un report des législatives. « Nous craignons fort que les élections ne sautent, souligne Paula Yacoubian. Même notre démocratie est en danger, car le Liban devient une dictature. »

Un an seulement nous sépare des prochaines élections législatives et municipales, prévues en mai 2022. Et pour avoir toutes les chances d’écarter, au moins en partie, la caste au pouvoir responsable de la faillite de l’État, de l’effondrement du niveau de vie de la population, de l’explosion du 4 août dernier… quoi de mieux que de bâtir un front d’opposition uni et solide? Un...

commentaires (17)

Je vous souhaite bonne réussite et bonne courage. Je vous soutiens à fond car on en a marre de cette classe politique qui nous a réduit à néant et détruit ce Liban qui était le pays le plus beau et plus moderne du moyen Orient et qui est devenu grâces à tous ces imbéciles voleurs et assassins qui nous gouvernent le plus le plus sale et le plus pourri du monde entier

Assoun F

14 h 59, le 16 avril 2021

Tous les commentaires

Commentaires (17)

  • Je vous souhaite bonne réussite et bonne courage. Je vous soutiens à fond car on en a marre de cette classe politique qui nous a réduit à néant et détruit ce Liban qui était le pays le plus beau et plus moderne du moyen Orient et qui est devenu grâces à tous ces imbéciles voleurs et assassins qui nous gouvernent le plus le plus sale et le plus pourri du monde entier

    Assoun F

    14 h 59, le 16 avril 2021

  • Bon courage.J aimerais croire en une opposion qui vise le changement radical ,la lutte contre ceux qui occupent le pouvoir depuis de nombreuses années et laissent le liban s enliser dans la pauvreté . Bonne continuation..

    Christiane Besson

    18 h 56, le 15 avril 2021

  • Bon courage et persévérez. Surtout évitez tout accroc au sein de ce nouveau front, ainsi que toute confrontation avec d’autres rassemblements d’oppositions. Il est grand temps de dépasser l’individualisme et d’essayer le travail en groupe. Ceci nécessitera beaucoup de sacrifices, au niveau personnel, mais au final atteindra le but fixé Bonne chance

    Paul Chammas

    19 h 54, le 14 avril 2021

  • OK pour écarter le club des 6 mais le oint principal sans lequel tout le reste n'est que voeux pieux est le désarmement du Hezbollah. Si ce sujet est évité par peur de discordes entre les mouvements d'opposition, c'est une erreur fondamentale. Il faut construire autour de la souveraineté autant que de la gouvernance, ce sont les deux jambes d'un même corps.

    Bachir Karim

    12 h 51, le 14 avril 2021

  • UNE QUESTION QUI DEMANDE UNE REPONSE POURQUOI BERRY NE FAIT PAS LES ELECTIONS PARTIELLES POUR LES 10 DEPUTES QUI ONT DEMISSIONNES OU SONT MORTS? LA LOI C'EST LA LOI DONC ILS DEVRAIENT ETRE FAIT DANS LES DEUX MOIS APRES LA DEMISSION OU LE DECES D'UN DEPUTE LA VERITE ILS CRAIGNENT TOUS QUE LE RESULTAT MONTRE A QUEL POINT ILS NE REPRESENTENT PLUS RIEN ET PRESAGE DES MAINTENANT LEUR FIN . MR LE PRESIDENT AOUN, OUI MOI LE GENERAL MICHEL AOUN MONTREZ NOUS COMMENT VOUS AVEZ A COEUR VRAIMENT LA CONSTITUTION ET ORDONNER CES ELECTIONS LEGISLATIVES IMMEDIATES MEME SI LE APRTI DE VOTRE BEAUFILS , QUI EST CELUI QUE VOUS AVEZ FORME CONNAITRA LA PIRE ELECTION DE SON HISTOIRE ET VOUS MR BERRY CESSEZ DE JOUER AU PLUS FIN ET ORDONNER IMMEDIATEMENT CES NOUVELLES ELECTIONS DE 10 MEMBRES CAR VOUS CRAIGNEZ LE RESULTAT CI HAUT MEME SI AUCUN DE VOS PROCHES N'EST DANS CES ELECTIONS MAIS LE TREND SERA CLAIR ALLEZ COURAGE.....

    LA VERITE

    12 h 48, le 14 avril 2021

  • Quelle est la classe au pouvoir? Celle des pauvres, celle de la classe moyenne, celle des banquiers et des très riches ? Ne pas répondre à cette question c'est laisser un flou qui va permettre à ceux qui ont le pouvoir de le garder. Les libanais ne sont pas les premiers à tenter une révolution.

    NASSER Jamil

    12 h 17, le 14 avril 2021

  • CECI IMPLIQUE AUSSI NE PLUS CRAINDRE LES ARMES DE KHAMENAI AU LIBAN MAIS LE METTRE AU DEFI , SURTOUT NE PAS RETOMBER DANS LE PIEGE PAREIL A CELUI DE 1969/ACCORD DU CAIRE NI CELUI DE FEV 2006 A MAR MIKHAEL, au defi parce que hezbollah ne voudra jamais resoudre un conflit avec les libanais pour defendre aoun,pti gendre ou meme hariri , ni aucun autre kellon, sera OBLIGE d'ecouter les nouveaux venus dans l'arene politique

    Gaby SIOUFI

    11 h 13, le 14 avril 2021

  • ...""Sans un front solide capable de remporter les élections, nul doute que cette même caste reviendra au pouvoir..."" ci-haut est LE SEUL MOYEN D'ABOUTIR, MAIS SURTOUT LES PRÉPARATIFS AUX ELECTIONS LEGISLATIVES DE 2022 ET/OU CEUX PREVOYANT SON AJOURNEMENT AINSI QUE CELUI DES ELECTIONS PRESIDENTIELLES AJOURNEMENT A CRAINDRE FORTEMENT.

    Gaby SIOUFI

    11 h 09, le 14 avril 2021

  • Ce nouveau mouvement tant attendu doit être consolidé par des personnalités compétentes pour pouvoir relayer ces politiques dans le cas où les libanais arriveront à les dégager de force. Aucun vide ne devrait s’installer car c’est le but des vendus d’occuper le terrain une fois le pays privé de ses institutions. Un gouvernement de substitution devrait être déjà prêt pour relayer l’ancien et un nombre de députés suffisant pour instaurer un parlement temporaire en attendant les prochaines élections qui si on n’agit pas immédiatement ne verront jamais le jour. Ce bloc devrait être en béton armé pour empêcher toute infiltration des éléments perturbateurs car les exemples de traitres ne manquent pas dans notre pays d’où une vigilance accrue pour mener à bien ce projet de sauvetage.

    Sissi zayyat

    11 h 07, le 14 avril 2021

  • Belle initiative qui n'ira pas loin tant que le Hezbollah possède des armes même si ce nouveau rassemblement gagne 100% des places au parlement. Il faut comprendre que le Hezbollah a un projet stratégique qui est le Wali el Fakih. Toutes ces actions depuis sa conception sont basées sur des actions qui doivent le conduire a transformer le Liban en une Province islamique a l'image de l'Iran. C'est exactement ce qui allait se passer en 1975 avec les Palestiniens et le Fatah land, l'histoire se répète aujourd'hui avec le Hezbollah. La complexité aujourd'hui est que c'est un parti local cette fois et non des étrangers qui sont derrière un tel projet. Le malheur est que les Chiites ne se rendent pas encore compte de la supercherie du Hezbollah ce qui va les conduire a la catastrophe. En bref, Il faut désarmer le Hezbollah de gré ou de force et cela le plutôt possible. A bon entendeur salut !

    Pierre Christo Hadjigeorgiou

    10 h 27, le 14 avril 2021

  • Votre plus grand probleme ce n'est pas le groupe des 6. Ce sont les employés d'etat qui ont leur poste au gouvernement a cause du groupe des 6. Ces employés d'etat sont un drain aux finances du pays, et sont avec leur familles la garantie du groupe des 6 de rester au pouvoir.

    Tina Zaidan

    10 h 12, le 14 avril 2021

  • Ce mouvement d’unité de l’opposition est cruciale. Mettez vos différences de côté et unissez vous pour les prochaines élections.

    El Khoury,ziad

    09 h 47, le 14 avril 2021

  • SI TOUS ON N,ENVAHIT PAS LA RUE EN UN SOULEVEMENT GIGANTESQUE CE NE SONT ALORS QUE DES PAROLES ET DES VOEUX EN L,AIR.

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 04, le 14 avril 2021

  • Enfin une bonne nouvelle. Basee sur un socle de principes communs, l’union fait la force. Sans organisation et rapprochements entre ses differentes composantes, la thawra ne pourra pas etre representee au prochain parlement. Les politiciens corrompus et criminels actuels risquent d’etre reelus, car ils peuvent compter sur l’abstentionnisme electoral et sur des partisans aveugle’s par l’interet ou le sectarisme religieux. Tous les efforts doivent etre faits pour allonger la liste des participants a ce regroupement, ou meme pour la creation d’autres rassemblements de contestataires, le but final etant d’en finir avec l’association de malfaiteurs politico-financiers, arme’s de surcroit, qui ont detruit notre pays.

    Goraieb Nada

    06 h 47, le 14 avril 2021

  • Sami Gemayel et le parti Kataeb se joindront-ils à cette coalition?

    Fadi MOUSSALLI

    06 h 44, le 14 avril 2021

  • Qui parie que Aoun va les "bloquer"? :-D

    Gros Gnon

    03 h 46, le 14 avril 2021

  • OLJ, can you please a link to the social media accounts of these organizations? I hope the opposition would soon launch a unified platform and form unified electoral lists to counter the parties in power the leaders of which are trying to hijack the opposition movement spawned by the October 17 uprising.

    Mireille Kang

    00 h 30, le 14 avril 2021

Retour en haut