« Les mesures unilatérales libanaises auront évidemment pour réponse des mesures unilatérales israéliennes. » C’est du tac au tac et par la voix du ministre israélien de l’Énergie, Yuval Steinitz, qu’est venue hier la réponse de l’État hébreu à la signature par le ministre sortant des Transports et des Travaux publics, Michel Najjar, puis par la ministre de la Défense, Zeina Acar, d’un projet de révision de la frontière maritime méridionale libanaise. Le ministre israélien, repris par Reuters, a ajouté que l’initiative libanaise « détournera les pourparlers au lieu de contribuer à aboutir à une solution commune ».
Autrement dit, les négociations entre le Liban et Israël sur le tracé de leur frontière maritime commune sont en péril. Ce qui pourrait représenter un revers pour un pays du Cèdre fragilisé, qui a urgemment besoin d’exploiter ses ressources gazières offshore. Interrompues depuis le mois de décembre 2020 pour cause de différends entre les deux États sur la superficie à considérer, elles risquent fort de ne pas reprendre vu la surenchère libanaise. Car les autorités libanaises ont pris acte des appels répétés des négociateurs libanais et du commandement de l’armée à corriger par amendement du décret 6433 la carte transmise à l’ONU en 2011, en y ajoutant une superficie supplémentaire de 1 430 km2 qu’ils estiment revenir de droit au Liban. Mais la révision de la frontière maritime semble loin d’être acquise, des obstacles internes ayant visiblement surgi.
Une affaire loin d’être conclue
La balle est désormais dans le camp du chef de l’État, Michel Aoun, qui doit ou non approuver le projet, sachant que celui-ci n’a pas été signé par le Premier ministre sortant, Hassane Diab. À l’issue de la signature par les deux ministres du projet de décret, M. Diab a donc transféré le document au président Aoun, pour son « approbation exceptionnelle ». En l’absence d’un Conseil des ministres opérationnel, il déroge ainsi à la règle qui consiste à présenter préalablement le dossier au gouvernement. Ce dernier recevra toutefois le dossier, après approbation du président Aoun, suivie de la signature du Premier ministre. Lequel Hassane Diab avait il y a quelques jours insisté sur la nécessité « d’un consensus interne sur la question », tout en invitant « à accélérer la résolution » du dossier.
Sauf que l’affaire semble loin d’être conclue, selon notre correspondante au palais de Baabda, Hoda Chédid. Et le consensus interne pas atteint. En ne signant pas le décret, mais en évoquant plutôt son approbation dans l’attente de l’approbation exceptionnelle du chef de l’État, « le Premier ministre se décharge de toute responsabilité », dit-on dans les milieux aounistes. De son côté, le président Aoun pourrait fort bien juger que l’amendement d’un décret de cette importance nécessite le feu vert du Conseil des ministres réuni. Un appel auquel pourrait refuser de se plier le Premier ministre Diab, ajoute Hoda Chédid. Une façon pour les deux pôles essentiel du pouvoir de se cacher derrière des considérations constitutionnelles.
L’initiative libanaise intervient sur fond de litige à la frontière sud avec Israël autour de l’exploitation des hydrocarbures offshore, après quatre rounds de négociations entamées en octobre 2020. La première signature a eu lieu hier matin à l’issue d’une réunion au ministère des Travaux publics entre le ministre Najjar, des officiers de l’armée libanaise impliqués dans les négociations ainsi que des responsables au sein de la Direction des transports terrestre et maritime. Quant à la seconde, elle s’est déroulée dans l’après-midi.
Polémique et pressions
Ce projet de décret avait tourné à la polémique ces derniers jours, le ministre des Transports ayant été accusé par certains de vouloir tergiverser sur la question après avoir demandé du temps pour examiner le projet. Lors d’une conférence de presse, Michel Najjar a rejeté ces accusations, estimant que la polémique visait la formation politique à laquelle il appartient, le courant Marada du leader chrétien Sleiman Frangié, allié du Hezbollah. « On m’a accusé de vouloir tergiverser, mais il n’en est rien, a-t-il ajouté, réfutant les accusations lancées dans les médias et répondant au hashtag #Signe_Najjar sur Twitter l’invitant à signer l’amendement du décret présidentiel 6433. » « Toute question qui a trait à la souveraineté du Liban est sacrée. Nous avons simplement insisté à obtenir une étude de l’armée et une autre de la Direction des transports terrestre et maritime », s’est défendu M. Najjar. Et d’ajouter que la polémique « a pour but de mettre dans l’embarras le courant politique auquel (il) appartient, celui des Marada dirigé par Sleiman Frangié ». « Cette polémique occulte le vrai problème : nous avons besoin d’un nouveau gouvernement », a-t-il conclu.
C’est à la veille de la visite du haut responsable américain, David Hale, sous-secrétaire d’État pour les Affaires politiques, attendu cette nuit à Beyrouth, qu’interviennent ces développements. Une visite qui doit permettre notamment d’évoquer le dossier avec les dirigeants du pays. Assurément, l’amendement par le Liban de ses frontières maritimes n’est pas pour plaire au parrain américain des pourparlers. Se pose alors la question de savoir si le Liban entend mécontenter les États-Unis.
AU NORD NOTRE LIGNE VA VERS LE NORD AU SUD NOTRE LIGNE VA VERS LE SUD NOUS VOULONS TOUT MAIS NE FAISONS RIEN POUR CELA ET NOUS PERDRONS TOUT EVIDEMENT CAR BERRY NASRALLAH ET AOUN N'ONT AUCUN INTERET A FAIRE CES CONCESSIONS, L'UN POUR NE PAS INDISPOSER LA SYRIE, L'AUTRE POUR NE PLUS AVOIR RAISON DE CONTINUER A FAIRE LA GUERRE AVEC ISRAEL SI UN ACCORD FORMEL EST SIGNE ET QUI PEUT CREER UN PRECEDENT AVEC ISRAEL, ET LE TROISIEME, DU HAUT DE SON PALAIS VEUT ANNULER LES SANCTIONS AMERICAINES CONTRE SON BIEN AIME BEAU FILS , LE SURNOMME " ON NE M'A PAS LAISSER " LA VERITE TOUT CE MONDE M'ECOEUR CAR AUCUN NE PENSE AU LIBAN MAIS UNIQUEMENT A SES INTERETS PERSONNELS ALLEZ DEGAGER ET AUJOURDH'UI AVANT DEMAIN
13 h 15, le 14 avril 2021