Rechercher
Rechercher

Moyen-Orient - Iran

Téhéran accuse Israël d'avoir saboté un centre nucléaire et crie "vengeance"

"Toute tentative de saper les discussions en cours à Vienne doit être rejetée", affirme l'UE.

Téhéran accuse Israël d'avoir saboté un centre nucléaire et crie

Un ingénieur iranien dans la centrale nucléaire de Natanz, dans une image d'une vidéo publiée par les autorités le 10 avril 2021. Photo AFP / HO / IRANIAN PRESIDENCY

Téhéran a accusé lundi Israël d'avoir saboté la veille son usine d'enrichissement d'uranium de Natanz et a promis de se venger et d'intensifier ses activités atomiques alors que des efforts diplomatiques ont lieu pour remettre sur les rails l'accord international sur le nucléaire iranien. Plus de 24 heures après les faits, les circonstances de l'attaque, son mode opératoire et l'étendue des dégâts causés restaient flous.

L'Union européenne et la Russie, qui participent à ces efforts diplomatiques, ont dit espérer que ceux-ci ne soient pas réduits à néant par l'"incident" de Natanz.

Le porte-parole de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique (OIEA) Behrouz Kamalvandi a semblé minimiser l'événement en déclarant lundi que "le centre de distribution d'électricité" de l'usine de Natanz, dans le centre du pays, avait été touchée par une "petite explosion", vers "cinq heures du matin" (00H30 GMT) dimanche. Il a fait état de dégâts "rapidement" réparables et présentés comme mineurs contrastant avec des propos du chef de l'OIEA, Ali-Akbar Saléhi, rapportés plus tôt par l'agence Fars, et selon lesquels "le système électrique de secours" de l'usine avait dû être mis en marche lundi.

Le porte-parole de la diplomatie iranienne Saïd Khatibzadeh avait déclaré lundi matin qu'il était encore "trop tôt" pour évaluer les dégâts de ce qu'il avait qualifié d'acte de "terrorisme" israélien ayant endommagé un certain nombre de centrifugeuses dites de première génération utilisées pour enrichir de l'uranium.

De son côté, le New York Times a cité des responsables au sein des renseignements israéliens et américains selon lesquels "Israël a joué un rôle" dans ce qu'il s'est passé à Natanz où, selon ces sources, "une forte explosion" aurait "totalement détruit (...) le système électrique interne alimentant les centrifugeuses qui enrichissent de l'uranium sous terre".

L'usine d'enrichissement située au sein du complexe nucléaire de Natanz est celle là-même où Téhéran a mis en service ou a commencé à tester samedi de nouvelles cascades de centrifugeuses avancées.

"Centrifugeuses plus puissantes" 
Ces machines offrent à l'Iran la possibilité d'enrichir plus vite et en plus grande quantité de l'uranium, dans des volumes et à un degré de raffinement interdits par l'accord censé encadrer le programme nucléaire iranien conclu en 2015 à Vienne.

Lire aussi

Entre Israël et l’Iran, la guerre maritime se poursuit

M. Khatibzadeh a accusé indirectement Israël de saborder les discussions en cours à Vienne pour tenter de faire revenir Washington à l'accord international de 2015 et de lever les sanctions américaines contre Téhéran. "La réponse de l'Iran sera la vengeance contre le régime sioniste au moment et à l'endroit opportun", a-t-il affirmé.

Selon Fars, M. Saléhi a promis que "dans quelques jours, les centrifugeuses endommagées (seraient) remplacées par des centrifugeuses plus puissantes".

Irna a cité des députés selon lesquels le ministre des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif aurait "insisté (...) sur la nécessité de ne pas tomber dans le piège tendu par les sionistes". "Mais nous ne permettrons pas" qu'Israël fasse dérailler les discussions de Vienne, aurait-il déclaré lors d'une réunion à huis clos au Parlement.

Ces pourparlers ont lieu entre les Etats encore parties à l'accord de Vienne (Allemagne, Chine, France, Royaume-Uni, Iran et Russie), sous l'égide de l'Union européenne. Washington y est associée mais sans contact direct avec les Iraniens. Les Etats-Unis, sous la présidence de Donald Trump, ont dénoncé unilatéralement en 2018 l'accord international de 2015, rétablissant les sanctions américaines qui avaient été levées en vertu de ce pacte. En riposte, l'Iran s'est affranchi depuis 2019 de la plupart des engagements clés limitant ses activités nucléaires qu'il avait pris à Vienne. Joe Biden, qui a succédé à M. Trump en janvier, a signalé son intention de réintégrer l'accord.
L'Allemagne a jugé lundi que l'annonce par Téhéran de l'intensification de ses activités d'enrichissement d'uranium à Natanz n'était "pas une contribution positive" aux négociations.

"Saper les discussions" 
"Toute tentative de saper les discussions en cours à Vienne doit être rejetée", a indiqué l'UE, plaidant pour que "les circonstances" de ce qu'il s'est passé à Natanz "soient clarifiées très vite".
Moscou a dit espérer "que ce qu'il s'est passé (à Natanz) ne sapera pas les consultations qui prennent de l'ampleur".
Le Qatar, émirat arabe entretenant de bonnes relations avec Téhéran, a condamné "fermement" ce qu'il a qualifié de "dangereux acte de sabotage".

Téhéran a toujours nié vouloir la bombe atomique mais le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu l'accuse de chercher à s'en doter.

En juillet 2020, une usine d'assemblage de centrifugeuses perfectionnées à Natanz a été gravement endommagée par une mystérieuse explosion, un "sabotage" d'origine "terroriste", selon Téhéran.

"Je n'autoriserai jamais l'Iran à obtenir la capacité nucléaire qui lui permettrait de mener à bien son objectif génocidaire d'éliminer Israël", a déclaré M. Netanyahu lundi, sans faire de lien avec ce qu'il s'est passé à Natanz.

Téhéran a accusé lundi Israël d'avoir saboté la veille son usine d'enrichissement d'uranium de Natanz et a promis de se venger et d'intensifier ses activités atomiques alors que des efforts diplomatiques ont lieu pour remettre sur les rails l'accord international sur le nucléaire iranien. Plus de 24 heures après les faits, les circonstances de l'attaque, son mode opératoire et l'étendue...

commentaires (4)

"M. Khatibzadeh a accusé indirectement Israël de saborder les discussions en cours à Vienne ". Ce sont les iraniens qui sabotent les négociations en lançant en grande pompe de nouvelles centrifugeuses interdites par l'accord.

Yves Prevost

07 h 50, le 13 avril 2021

Tous les commentaires

Commentaires (4)

  • "M. Khatibzadeh a accusé indirectement Israël de saborder les discussions en cours à Vienne ". Ce sont les iraniens qui sabotent les négociations en lançant en grande pompe de nouvelles centrifugeuses interdites par l'accord.

    Yves Prevost

    07 h 50, le 13 avril 2021

  • Tout ce qui écorche un peu l'arrogance de ces conquérants barbus me fait plaisir, peu en importe l'origine

    M.E

    19 h 12, le 12 avril 2021

  • Et peut être une erreur humain ?

    Eleni Caridopoulou

    18 h 05, le 12 avril 2021

  • ET CRIE VENGEANCE. HAHAHAHA ! VENGEANCE POUR QUELLE ATTAQUE DES CENTAINES EXECUTEES JUSQU,AUJOURD,HUI CONTRE VOUS ET VOS ACCESSOIRES PAR ISRAEL ?

    LA LIBRE EXPRESSION

    13 h 00, le 12 avril 2021

Retour en haut