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Nos Lecteurs ont la Parole

Autopsie d’un régime

Les Libanais et Libanaises ne comprennent plus grand-chose. Ils n’ont tort en rien. Le régime s’effondre, mais ne s’effondre pas. La pièce d’Ionesco Le roi se meurt nous rappelle l’immortalité du politique défectueux et cruel.

Des Constitutions qui s’acharnent les unes contre les autres. La Constitution de 1926, le fameux pacte national de 1943, les accords de Taëf de 1989, Doha en 2008. Démocratie majoritaire ou « consensuelle » ? Capitalisme ou cannibalisme ? Un multipartisme raisonnable ou incontrôlable? Une armée nationale capable ou mise au point mort ? La résistance d’une milice contre l’occupation israélienne, légitime ou alors simple aberration ?

Depuis le départ des forces syriennes en 2005, qui formaient les gouvernements par télécommande, le pays se divise. On croyait s’être retrouvés après la libération du Sud en l’an 2000, ou la grande révolte de 2005, rien n’y fait. Assassinats innombrables. Le sang coule. Rien ne l’arrêtera.

De 1926 jusqu’aux accords de Taëf, on passe d’un régime présidentiel à un système dit parlementaire. En vérité, le régime établi depuis 1990 n’est que bâtard. On a voulu faire plaisir à tout le monde, pour se retrouver avec un exécutif mal partagé, un judiciaire on ne peut plus politisé et un législatif qui se reproduit, qui change de couleur de temps à autre, dont le chef gagne en puissance tous les jours.

La crise économique actuelle, principalement due à l’abandon de l’économie nationale à la dérive depuis les années 1990, accompagnée d’une politique monétaire vicieuse, accélère l’effondrement du pays du Cèdre que seule, ironiquement, une corruption viscérale et mercantile arrive à maintenir, à l’artifice.

Un multiconfessionnalisme sableux et mouvant de pair avec un féodalisme corrompu et inébranlable diminuent la lumière d’un pays qui refuse de s’éteindre.

Le droit se meurt, mais ne meurt pas.

Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « courrier » n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue de L’Orient-Le Jour. Merci de limiter vos textes à un millier de mots ou environ 6 000 caractères, espace compris.

Les Libanais et Libanaises ne comprennent plus grand-chose. Ils n’ont tort en rien. Le régime s’effondre, mais ne s’effondre pas. La pièce d’Ionesco Le roi se meurt nous rappelle l’immortalité du politique défectueux et cruel.
Des Constitutions qui s’acharnent les unes contre les autres. La Constitution de 1926, le fameux pacte national de 1943, les accords de Taëf de 1989, Doha...

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