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Économie - Classement

Sans réelle surprise, le Liban continue de descendre les échelons du bonheur mondial

Classé 123e pays le plus heureux au monde, ce constat euphémique du « Rapport mondial du bonheur » pour l’année 2021 se base sur les données récoltées pour le Liban en 2018 et 2019, aucun sondage n’y ayant été effectué en 2020.

Sans réelle surprise, le Liban continue de descendre les échelons du bonheur mondial

Le Liban a perdu 35 places en deux ans dans le classement du bonheur mondial sponsorisé par les Nations Unies. Peinture murale dans le quartier de Gemmayzé (Beyrouth). Photo J.R.B.

Pas de chiffres porte-bonheur pour le Liban cette année, classé 123e pays le plus heureux au monde (sur 149) et 13e dans la région (sur 17), selon le « Rapport mondial du bonheur » pour l’année 2021, une étude sponsorisée par les Nations Unies et basée sur les sondages compilés entre 2018 et 2020 par l’institut américain Gallup. Un classement quelque peu euphémique pour un pays qui perd 12 places en un an et, respectivement, 32 et 35 places par rapport à 2019 (91e) et 2018 (88e), derniers classements en date produits après consultation directe de la population libanaise. Aucune enquête n’a, en effet, été réalisée au Liban au cours de l’année 2020, à l’instar de 55 autres pays, et les chiffres reposent donc sur les sondages effectués auprès d’un échantillon de 1 000 Libanais en 2018 et 2019.

Publié le 20 mars, à l’occasion de la « Journée mondiale du bonheur », le « World Happiness Report » vise à quantifier chaque année la satisfaction individuelle grâce à des sondages axés sur le bien-être individuel ainsi que la prise en compte du PIB et des perceptions des niveaux de solidarité, de liberté individuelle ou de corruption, entre autres. Lancée en 2012, cette étude s’inspire du Bonheur national brut (BNB) créé par le gouvernement bhoutanais, un indice inscrit dans la Constitution en 2008 et servant à mesurer le bonheur et le bien-être de la population du Bhoutan, et donc son niveau de vie, de manière plus globale que ne le fait le PIB, selon ce pays.

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Si la méthodologie est parfois sujette à controverses, ce rapport demeure chaque année un baromètre du bonheur international, dopant souvent les secteurs touristique et commercial du pays élu en capitalisant sur ce titre. Sacrée « pays le plus heureux au monde » pour la quatrième année consécutive, la Finlande précède le Danemark et la Suisse sur le podium de cette année, tandis que le Rwanda, le Zimbabwe et l’Afghanistan terminent le classement. Le Liban, lui, suit la Tunisie et devance la Namibie au niveau international et se positionne entre la Tunisie et les Territoires palestiniens au niveau régional. Sur la plus haute marche du podium régional se trouve Israël, qui s’inscrit à la 12e place des pays les plus heureux au monde, soit un gain de deux places par rapport au classement précédent.

Un score et des prévisions déjà au plus bas

Pour cette étude, les personnes consultées doivent répondre à une série de questions sur la perception de leur qualité de vie sur une échelle de 0 (« la pire vie possible ») à 10 (« la meilleure »). Compilant les résultats récoltés au Liban lors des sondages de 2018 et 2019, le rapport indique que le niveau salarial individuel est la première jauge pour le bonheur des citoyens libanais avec un score de 23 % (soit le 68e plus haut résultat internationalement). S’ensuivent le soutien social et la solidarité (19 %), une vie saine et la santé (13 %), la liberté individuelle (4 %), la générosité et la charité (3 %) et la perception de la corruption (0,6 %, 14e plus bas résultat à l’international).

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Avec un score total de 4 584 points pour la période 2018-2019, le Liban enregsitre là son résultat le plus bas, selon le Lebanon This Week de Byblos Bank. Sans enquête réalisée auprès des citoyens libanais en 2020, le déclassement du bonheur au Liban risque de perdurer, alors qu’en novembre dernier l’indice de la négativité de l’institut Gallup annonçait déjà que « la tristesse a plus que doublé au Liban par rapport à 2018, passant de 19 à 40 %, dans un pays traversant des montagnes russes émotionnelles ». Avec des niveaux de colère, de stress, d’inquiétude et de douleur physique explosant aussi les compteurs de cet institut entre 2018 et 2019, ce dernier formalisait « qu’aucun autre pays dans le monde n’a vu de tels taux de négativité s’accumuler » en un an.

Et ce, également, en l’absence de données chiffrées pour cet indicateur en 2020, alors que le Liban a poursuivi l’année dernière sa chute libre dans ce que sont devenus les abysses de son économie et de ses finances, et que le Covid-19 continue de se propager dans le pays malgré les mesures prises par les autorités. Parmi elles, des confinements successifs, notamment interrompus par la double explosion au port de Beyrouth du 4 août dernier, dévastant des quartiers entiers de la capitale, tuant plus de 200 personnes, en blessant près de 6 500 et en déplaçant quelque 300 000 autres. Sans compter une pauvreté et une insécurité grandissantes en raison des crises économique et politique, tandis que se fait toujours attendre, huit mois après la démission de Hassane Diab, la formation d'un cabinet capable de lancer les réformes requises par la communauté internationale pour relever le Liban en banqueroute et aider un peuple dont 55 % sont dorénavant passés sous le seuil de pauvreté en 2020 selon une étude de la Banque mondiale datant d’août dernier. Autant de points de mauvais augures pour le classement de l’année prochaine...

Pas de chiffres porte-bonheur pour le Liban cette année, classé 123e pays le plus heureux au monde (sur 149) et 13e dans la région (sur 17), selon le « Rapport mondial du bonheur » pour l’année 2021, une étude sponsorisée par les Nations Unies et basée sur les sondages compilés entre 2018 et 2020 par l’institut américain Gallup. Un classement quelque peu euphémique pour un pays...

commentaires (2)

Je suis d'accord que c'est du charabia! Dans quel autre pays au monde, pardon dans l'univers, a-t-on régulièrement et par toutes les voies possibles: électroniques, affiches, radios etc et bientôt satellitaires - grâce à nos illustres mages maîtres iraniens - des apparitions de nos chers tortionnaires forts et/ou barbus!?? Quand même il faut aussi apprécier gendre et compagnie qui nous donnent régulièrement des leçons de patriotisme et liberté mais surtout à la taiefée chrétienne (en lettres majuscules dans le texte).

Wlek Sanferlou

18 h 26, le 04 avril 2021

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Commentaires (2)

  • Je suis d'accord que c'est du charabia! Dans quel autre pays au monde, pardon dans l'univers, a-t-on régulièrement et par toutes les voies possibles: électroniques, affiches, radios etc et bientôt satellitaires - grâce à nos illustres mages maîtres iraniens - des apparitions de nos chers tortionnaires forts et/ou barbus!?? Quand même il faut aussi apprécier gendre et compagnie qui nous donnent régulièrement des leçons de patriotisme et liberté mais surtout à la taiefée chrétienne (en lettres majuscules dans le texte).

    Wlek Sanferlou

    18 h 26, le 04 avril 2021

  • je ne suis pas d'accord mais alors pas du tout ! c'est que de la mauvaise foi , du charabia,de l'intox. avec papa a baabda le libanais ne peut esperer un meilleur niveau de vie, baigner dans un bonheur inegale.

    Gaby SIOUFI

    11 h 07, le 04 avril 2021

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