La menace de mesures de pression sur des responsables libanais qu’a fait planer l’Union européenne en début de semaine n’a toujours pas été concrétisée. Aucune annonce concernant le Liban, enlisé dans une impasse politique et plongé dans une crise socio-économique aiguë, n’a été faite lors du sommet virtuel des Vingt-Sept, jeudi, auquel a participé le président américain Joe Biden. Et lundi, lors de la réunion des ministres des Affaires étrangères européens à Bruxelles, le Liban était présent à la table des discussions, mais aucune décision ferme en matière de sanctions à prendre contre des responsables politiques n’a été prise. Avant la réunion, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, avait pourtant demandé d’utiliser des « leviers » contre la classe libanaise pour qu’un gouvernement soit formé et des réformes lancées dans ce pays « dans la dérive », dans une claire allusion à la mise en place de sanctions. « Je veux que l’on puisse échanger sur les leviers qui nous permettent de faire pression auprès des autorités libanaises », avait-il déclaré en amont des débats.
La menace de sanctions européennes, brandie depuis plus d’une semaine, n’a pas suffi pour le moment à faire bouger les choses et à débloquer la formation du gouvernement tant les divergences politiques entre les protagonistes sont importantes. Selon une source française qui suit de près ce sujet, le pays du Cèdre était certes à l’ordre du jour de la réunion de Bruxelles lundi et du sommet virtuel de jeudi, mais les participants, qui examinaient une série de dossiers à travers le monde, « n’ont pas eu le temps » de plancher sur le cas libanais. La France ne lâchera pas pour autant ce dossier, a ajouté la source sans toutefois dire quel sera le prochain rendez-vous au cours duquel le Liban sera de nouveau à l’ordre du jour des débats européens ou quelle est la procédure qui pourrait être adoptée à l’avenir. « L’adoption des sanctions nécessite un vote à l’unanimité des membres et ne peut être décidée par un ou quelques pays », note une source informée. Rappelons qu’à l’issue de la réunion de lundi, le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, avait laissé entendre, lors d’un point de presse, que l’Europe pourrait recourir à plusieurs moyens si les pressions politiques n’aboutissaient pas. « Nous avons eu l’occasion de dire à la France que nous partageons ses préoccupations. Le Liban s’effondre. La situation est catastrophique et le moment n’est plus aux querelles politiques », avait-il dit. « Si les pressions politiques ne suffisent pas, il faudra réfléchir à ce qui peut être fait, et nous avons demandé au service pour l’action extérieure un rapport sur les autres possibilités », avait-il ajouté, sans toutefois prononcer le mot sanction.
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Ceux qui veulent agir ne menacent pas, ils agissent. Un chien ou bien aboie et grogne ou bien il mord tout de suite
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11 h 05, le 28 mars 2021