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Culture - Littérature

Les sept finalistes du Goncourt à portée de clic

Dans le cadre du Mois de la francophonie, l’AUF Moyen-Orient, en partenariat avec l’Académie Goncourt et les Instituts français de la région, organise depuis le 15 mars et jusqu’au 25 du mois courant une série de sept webinaires, animés par Salma Kojok, sur le thème « Parcours littéraires – La francophonie proche » autour des auteurs de la deuxième sélection du Prix Goncourt 2020.

Les sept finalistes du Goncourt à portée de clic

Les sept auteurs finalistes du Goncourt 2020 participent à des webinaires à l’occasion du Mois de la francophonie. Photo DR

L’Agence universitaire de la francophonie-Moyen Orient en collaboration avec l’Académie Goncourt et l’Institut français du Liban ainsi que ceux de la région propose une série exceptionnelle de webinaires littéraires présentés sur sept jours (15-25 mars) portant sur le thème « Parcours littéraires, la francophonie proche ». Ils sont animés par Salma Kojok, présidente du jury du Choix Goncourt de l’Orient (mention spéciale du prix Phénix 2019 pour son roman Le dérisoire tremblement des femmes) et ils accueillent les auteurs de la deuxième sélection du Goncourt à échanger autour de leur roman, des thématiques, et de leur travail d’écriture avec des invités de choix. Ces mêmes auteurs ayant figuré également dans la sélection du Choix Goncourt de l’Orient. « Ces webinaires sont en quelque sorte une prolongation des activités autour du Choix Goncourt de l’Orient 2020 qui mobilise des étudiants de 29 universités de 10 pays : Arabie Saoudite, Djibouti, Égypte, Irak, Iran, Jordanie, Liban, Palestine, Soudan, Syrie », affirme Salma Kojok.

Quand les étudiants font leurs choix

Jusqu’à ce jour, trois webinaires ont été déjà présentés. Le premier, autour du roman Héritage de Miguel Bonnefoy (éditions Rivages), avec la participation de Philippe Claudel, représentant l’Académie Goncourt. « On y suit le parcours de personnages d’une même lignée familiale », résume la présidente. L’histoire débute par Lonsonier, un vigneron qui quitte la France à la fin du XIXe siècle lorsque ces cépages sont dévastés par le phylloxera. Ruiné, il cherche à se rendre aux États-Unis, en Californie, et embarque sur un navire pour la France, traverse l’Atlantique et arrive presque par hasard, par accident de parcours pourrait-on dire, en Amérique latine, au Chili. « Le roman déploie la lignée des descendants de Lonsonier, des histoires individuelles et familiales qui croisent les tragédies du XXe siècle : Lazare le fils du premier migrant Lonsonier qui s’engage dans la Grande Guerre en France, Margot la fille de Lazare et sa passion pour l’aviation qui la mènera au cœur de la Seconde Guerre mondiale en Europe, et Ilario Da, le fils de Margot, révolutionnaire chilien, qui connaîtra la torture dans les geôles de Pinochet. Dans cette histoire transgénérationnelle, certains piliers font lien, telle la maison de la rue Santo Domingo à Santiago qui incarne une forme de continuité dans la lignée, avec ses citronniers, sa volière et sa baignoire », ajoute l’écrivaine.

Le second roman est celui Camille de Toledo avec son roman Thésée, sa vie nouvelle (éditions Verdier). Le webinaire s’est déroulé avec la participation de Paule Constant, représentant l’Académie Goncourt. « L’histoire de Thésée commence avec des morts, rappelle Kojok. Son frère Jérôme, au cœur de la trentaine, se suicide en se pendant à une corde. Peu de temps après, sa mère meurt puis c’est le tour de son père. Thésée décide donc de fuir la ville de sa famille. Pour oublier cette vie tragique, il décide de mettre plusieurs kilomètres et une frontière avec son lieu de vie originel. Ainsi arrivera-t-il peut être à oublier et à ouvrir une nouvelle page de vie. Il quitte la ville de l’Ouest où vivait sa famille (Paris) et se dirige vers une vie nouvelle vers l’Est (Berlin). Il se rend vers des lieux différents, une langue étrangère, une histoire qu’il croit/espère autre. Il pense en moderne (nous dit le récit) qu’en traversant la frontière il oubliera les traumatismes familiaux. Dans le train qui le mène vers l’Est, il emporte quand même avec lui trois cartons d’archives qu’il n’a jamais vraiment consultées. Dans la ville de l’Est, Thésée ne trouve pas réellement l’apaisement qu’il escomptait et c’est par son corps que s’exprime d’abord ce malaise. Thésée tombe malade, “tombe” dans le sens littéral du mot, il ne tient plus sur ses jambes. Il est accablé par un mal concentré dans le dos, il est piégé par son corps, en moderne », comme dit le texte.

Et enfin le roman de Jean-Pierre Martin Mes fous, aux éditions L’Olivier, a été présenté avec la participation de l’académicien Philippe Claudel, représentant l’Académie Goncourt. « Ce roman donne voix et corps à ceux que la société souvent rejette et ne veut pas voir, par honte, par gêne ou par peur. Ceux que la société appelle “fous” et que l’auteur nomme avec beaucoup de poésie et d’empathie “des corps errants” », indique Salma Kojok.

Le personnage principal du livre (qui est aussi le narrateur) se nomme Sandor. Il a une obsession permanente : l’impression que les fous le suivent et veulent se confier à lui. Sandor était cadre dans une entreprise, mais un jour ne supportant plus «les masques, les simagrées, les sourires postiches, la mélancolie sous les poses des directeurs de cette entreprise, il est mis en arrêt maladie. Son temps libre, il le passera à arpenter la ville. « Durant ses promenades, il fait des rencontres, toujours différentes, toujours les mêmes d’une certaine manière aussi, ses fous qui lui parlent, du temps qu’il fait, de leur volonté d’enregistrer un album », note l’animatrice des webinaires. Et d’ajouter : « Sandor tire de ses personnages qu’il croise dans les rues de la ville, une galerie de portraits qu’il colle dans son “herbier psychotique”. Le fou météo, le fou politique, l’errant du RER, etc. Il devient ainsi le dépositaire des récits des uns, et des autres. Son carnet de notes en recueille les détails les plus attendrissants et les plus complexes et brossent les portraits psychologique intimes de ces corps éphémères. Il se tourne enfin vers la médecine, consulte toute sorte de spécialistes afin d’apaiser ses longues souffrances. Mais la médecine s’avère incapable. Alors dans une tentative de survie, il ouvre les archives familiales, et plonge dans les cartons qu’il avait emportés avec lui. Il a comme l’intuition que ce qu’il y découvrira pourra éclairer le suicide de son frère Jérôme, qu’il pense être l’origine de son mal-être. Commence alors pour lui un long cheminement qui le mènera vers des découvertes essentielles. »

Les 4 auteurs que le public pourra encore (re)découvrir sont : Djaili Amadou Amal, auteur de Les impatientes (éditions Emmanuelle Collas), avec la participation d’Éric-Emmanuel Schmitt de l’Académie Goncourt, le 22 mars.

« Un livre coup de poing autour des souffrances des femmes qui perdent leur rêve dans le mariage, précise Salam Kojok. L’évocation de leur quotidien continue, longtemps après la lecture à nous interroger ; l’histoire de ces femmes nous bouscule, nous remue profondément. »

Le 23 mars, rendez-vous avec Maël Renouard, auteur de L’Historiographe du Roi ( éditions Grasset), avec la participation de Pierre Assouline de l’Académie Goncourt. Un roman singulier, « une promenade savante dans les arcanes du pouvoir, une langue élégante et, en filigrane, l’exploration de la fonction de la langue ».

Le 24 mars, Mohammed Aïssaoui, auteur de Les Funambules (éditions Gallimard), avec la participation de Paule Constant de l’Académie Goncourt. 

« Ce roman donne la voix aux dominés, aux démunis. Une histoire de générosité et de dignité, d’exil et de partage », dit l’animatrice des webinaires.

Le 25 mars, c’est Hervé le Tellier, auteur de L’anomalie (Éditions Gallimard), Prix Goncourt 2020, avec la participation de Pascal Bruckner de l’Académie Goncourt qui va conclure ces rencontres virtuelles. Un roman qui enthousiasme Salma Kojok : « Une langue jubilatoire, un scénario déconcertant, des personnages époustouflants ! »

Des rencontres qui feront sans aucun doute le bonheur des amateurs de littérature française. À ne rater sous aucun prétexte.

— Diffusions en direct sur la page Facebook de l’AUF-MO.

— De 16h à 17h (heure de Beyrouth)

L’Agence universitaire de la francophonie-Moyen Orient en collaboration avec l’Académie Goncourt et l’Institut français du Liban ainsi que ceux de la région propose une série exceptionnelle de webinaires littéraires présentés sur sept jours (15-25 mars) portant sur le thème « Parcours littéraires, la francophonie proche ». Ils sont animés par Salma Kojok, présidente...

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