Des appels à manifester aujourd’hui à 14 heures, place Riad el-Solh à Beyrouth, ont massivement circulé hier sur les réseaux sociaux, à l’heure où le taux de change de la livre libanaise par rapport au dollar continue de graviter autour des 10 000 LL. Une marche est également prévue au même moment de Riad el-Solh jusqu’à la Banque du Liban, dans le secteur de Hamra. Hier, des dizaines de personnes ont encore crié leur colère face à la dégradation de la situation et bloqué des routes dans plusieurs régions du pays pour la 4e journée consécutive.
« Nous appelons les gens à manifester aujourd’hui sur l’ensemble du territoire libanais ainsi qu’à Beyrouth », déclare le militant et journaliste Samir Skaff à L’Orient-Le Jour. Il précise que les invitations à manifester qui circulent en ligne dernièrement ont été lancées par des groupes d’activistes engagés depuis le 17 octobre 2019. « Nous ne savons pas combien de personnes pourraient nous rejoindre. Mais nous continuerons à bloquer certains axes routiers, en guise de protestation », ajoute M. Skaff. D’autres appels ont été lancés pour la tenue de sit-in aujourd’hui à 11h à Damour, au sud de la capitale, et à Abadiyé (caza de Baabda). Un militant beyrouthin contacté par L’OLJ indique craindre, pour sa part, que les gens ne répondent pas en masse aux appels à manifester durant le week-end. « Certains ont encore peur du Covid-19, tandis que d’autres redoutent l’instrumentalisation politique de la rue », estime ce militant sous couvert d’anonymat. « Dernièrement, il y a de nouveaux groupes et individus qui se sont mis à manifester de manière spontanée. Certains ont été motivés par le discours du patriarche samedi dernier », estime pour sa part un autre activiste qui demande à ne pas être identifié. « Ce sont souvent des habitants du quartier qui sont excédés par la situation et qui se retrouvent pour manifester sans coordonner avec qui que ce soit », ajoute-t-il.
Les protestations continuent
La colère des Libanais face à la dépréciation de la livre n’a pas manqué de se manifester à nouveau hier, alors que les protestataires n’ont pas pris de pause depuis mardi. Des centaines de personnes ont ainsi bloqué des routes en banlieue de Beyrouth, à Tripoli, dans le Sud et dans la Békaa pour le quatrième jour consécutif. En journée, des contestataires ont organisé des sit-in devant les domiciles des principales figures politiques de Tripoli. Selon plusieurs médias locaux, les manifestants ont brûlé des pneus devant la résidence de Fayçal Karamé, député de la ville, et Talal Hawat, ministre sortant des Télécoms, également originaire de Tripoli. Un autre groupe a bloqué l’autoroute dite de Palma qui relie Beyrouth à la capitale du Nord.
Le croisement dit de « Chevrolet », en banlieue est de la capitale, a été fermé par des protestataires en début d’après-midi, ainsi que la route au niveau de l’intersection dite de Cola. Plus tard dans l’après-midi, des manifestants ont brûlé des pneus au niveau du tunnel de Salim Salam. Plus au sud, des pans de l’autoroute passant à Khaldé, Naamé et Barja ont été fermés par des manifestants. À Saïda, un rassemblement a lieu sur la place Élia, où des contestataires en colère ont appelé les habitants à descendre dans la rue, rapporte notre correspondant dans le Sud, Mountasser Abdallah. En début de soirée, des manifestants ont par ailleurs bloqué des pans de l’autoroute passant au niveau de Jal el-Dib et Zouk au moyen de pneus incendiés.
Dans la Békaa, selon notre correspondante Sarah Abdallah, plusieurs manifestants ont coupé l’autoroute de Chtaura, brandissant des pancartes pour dénoncer la détérioration de la situation économique. D’autres ont bloqué la route de Brital. De même dans la localité de Ferzol.
commentaires (4)
Il ne faut pas crier votre colère sous les fenêtres des citoyens, Ils ne sont que trop informer quand à votre détresse puisque nous sommes dans la même mouise. il faut aller la crier devant les domiciles des voleurs qui ont été placés grâce à vos votes et leur promettre de plus jamais vous faire faire prendre à leur jeu en le leur jurant. Il ne faut pas qu’ils puissent sortir de chez eux jusqu’à ce qu’ils déclarent leur démission publiquement et qu’ils lâchent la politique de ce pays à jamais. Il faut qu’ils comprennent que nous ne voulons plus d’eux ni maintenant ni dans une autre vie.
Sissi zayyat
19 h 08, le 06 mars 2021