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Lifestyle - Coolitude

La fièvre tricoteuse, entre thérapie et humour

Il a suffi que le chanteur anglais Harry Styles apparaisse à la télévision arborant un gros pull en tricot patchwork et que Bernie Sanders enfile des moufles à motif jacquard pour que les aiguilles à tricoter se mettent dans tous leurs états.

La fièvre tricoteuse, entre thérapie et humour

Le chanteur Harry Styles et son fameux cardigan. Photo tirée du compte Instagram @jw_anderson

Il y a plusieurs mois, en se produisant dans l’émission The Today Show avec la chanson Watermelon Sugar, le Britannique Harry Styles a enflammé le public et les réseaux sociaux, plus par son spectaculaire cardigan Kodachrome que par sa performance rock. Une très belle veste oversized en tricot patchwork élaboré portant la signature du désigner anglais J.W. Anderson. Des milliers de suiveurs se sont rapidement mis à l’œuvre pour la reproduire et ont posté leur version, à qui mieux mieux, sur les réseaux sociaux, en particulier sur TikTok.

J.W. Anderson, par qui cette folie tricoteuse a été déclenchée, est connu pour son inspiration polymathe et sa passion pour tout ce qui est artisanal. Ses créations oscillent avec bonheur entre élitisme et mainstream. Naviguant à travers ses collections entre l’histoire de l’art et la culture pop, on le retrouve collaborant aussi bien avec des griffes populaires telles que Topshop, Uniqlo et Converse qu’avec la maison de luxe Versace. Dans cet esprit, voyant le public en train de se débattre joyeusement avec les pelotes de laine et les aiguilles, maniant un point à l’endroit puis un point à l’envers pour copier le cardigan du chanteur britannique, la marque n’a pas hésité à venir à son secours et a publié en détail l’art et la manière de le reproduire par le biais d’une vidéo-guide postée sur YouTube dévoilant tous les secrets de la réalisation, du choix de la laine aux points employés et à l’assemblage de l’ensemble.

Photomontage de Bernie Sanders et Haïfa Wehbé. Photo tirée du site Arab News Lifestyle

Un phénomène culturel

Résultat de l’opération : une multitude d’interprétations se sont retrouvées sous le hashtag #harrystylescardigan qui a reçu plus de 41 millions de visiteurs. On a parlé d’un véritable phénomène culturel, au point que le cardigan originel a été acquis en novembre dernier par le prestigieux Victoria and Albert Museum londonien qui a vu dans le chanteur Styles « l’une des icônes possédant un style très influent parmi sa génération, avec son approche ludique, unisexe et expérimentale de la mode ». Le musée évoque aussi le cardigan devenu viral comme un véritable phénomène culturel « qui reflète le pouvoir de la créativité et des médias sociaux qui arrivent, en dépit de tout, à être fédérateurs en ces temps d’adversité ».

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La créatrice des moufles de Bernie Sanders trouve un fabricant


Le créateur de ce vêtement, J.W. Anderson, s’est exclamé à son tour : « C’est incroyable de voir les gens en train de tricoter ce cardigan à leur manière selon le modèle que nous avons rendu public et de voir les différentes touches des exécuteurs. » Il est vrai que les amateurs de tricot ont toujours été très ingénieux, mais l’actuel éveil de leur talent et leur engouement, visibles sur les réseaux sociaux, doit beaucoup aux circonstances exceptionnelles que le monde traverse.

« L’artisanat fleurit lorsque les gens sont coincés à la maison », a déclaré Abby Glassenberg, présidente et cofondatrice de Craft Industry Alliance. Elle fait aussi remarquer que les schémas-patrons publiés pour copier par exemple les foulards de Harry Potter, le châle du personnage de Meg March incarné par Emma Watson dans Little Women et les peluches Baby Yoda se trouvent facilement sur des sites tels que Ravelry, très populaire pour les tricoteurs et les crocheteurs qui les utilisent pour poster leurs travaux.

Photomontage de Bernie Sanders installé devant la grotte aux Pigeons. Photo @ihatethisshizfr tirée du site www.the961

Le don d’ubiquité de Bernie Sanders jusqu’au Liban

S’adonner aux travaux manuels n’est pas uniquement l’apanage des néophytes et des enthousiasmes du moment qui, en deux temps trois mouvement, se mettent à l’œuvre. Les chevronnés aiment s’y appliquer en prenant leur temps. Ainsi, une jeune femme de 32 ans de la ville de Philadelphie a passé plusieurs mois à reproduire un pull couleur crème en tricot torsadé porté par l’acteur Chris Evans dans le film Knives Out en 2019. Et que dire alors des moufles que le sénateur Bernie Sanders avait enfilées pour lutter contre le froid durant la cérémonie d’investiture du président Joe Biden ? Ces moufles à motif jacquard, devenues mondialement célèbres, autant que le cliché de Sanders, avaient été tricotées par Jen Ellis, une enseignante de l’État du Vermont, fief de l’ancien candidat à la présidentielle. Fabriquées en laine et en fils provenant de bouteilles de plastique recyclées, elles ont été reproduites en moins de 24 heures par Meg Harlan, une scientifique américaine spécialiste du climat vivant à Copenhague, et postées sur son site. De là, une multiplication tous azimuts de ces moufles a proliféré sur les réseaux sociaux. Ce qui a poussé la créatrice originelle, Jen Elli, à produire une autre paire et la mettre aux enchères au bénéfice d’une bonne cause, récoltant ainsi quelques deux millions de dollars cédés à des associations. Refusant au lendemain du buzz les 13 000 demandes d’internautes séduits par ces drôles de moufles, l’enseignante du Vermont a indiqué samedi à l’AFP avoir trouvé un fabricant pour répondre à la demande colossale. « J’ai une super nouvelle ! Je m’associe avec Teddy Bear dans le Vermont pour produire les moufles de Bernie pour tout le monde », a-t-elle indiqué, précisant qu’une partie des gains irait à une œuvre de charité.

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La deuxième grande surprise sur les réseaux sociaux aura été le sénateur octogénaire lui-même qui, outre ses moufles insolites, a volé la vedette aux autres personnalités présentes au Capitole. Un Bernie assis seul, emmitouflé, les bras croisés et qui s’est ainsi retrouvé à la une sans le vouloir, grâce à l’objectif du photographe Brendan Smialowski de l’AFP. S’ensuivra un don d’ubiquité illustré par des mèmes qui l’ont transporté dans le monde entier et d’autres époques. De La Cène de Léonard de Vinci à Yalta, aux côtés de Roosevelt, Churchill et Staline, cet exercice a bien évidemment été récupéré par des Libanais qui l’ont embarqué dans une promenade à la Corniche, à Baalbeck, au Sporting ou au Parlement, où ils se sont plu à installer le sénateur américain à la place de Nabih Berry, avant de fermer la parenthèse de ces rencontres improbables avec Haïfa Wehbé !

Il y a plusieurs mois, en se produisant dans l’émission The Today Show avec la chanson Watermelon Sugar, le Britannique Harry Styles a enflammé le public et les réseaux sociaux, plus par son spectaculaire cardigan Kodachrome que par sa performance rock. Une très belle veste oversized en tricot patchwork élaboré portant la signature du désigner anglais J.W. Anderson. Des milliers de...

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