
Les présidents français et libanais, Emmanuel Macron (g.) et Michel Aoun, à Baabda, le 1er septembre 2020. Photo d'archives AFP
Le président libanais Michel Aoun s'est entretenu samedi après-midi avec son homologue français, Emmanuel Macron, de la situation au Liban, notamment de la formation du gouvernement. A ce sujet, le chef de l'État français a déclaré "être prêt à aider" Beyrouth, selon un communiqué publié par le palais de Baabda.
Le 1er septembre, lors de sa deuxième visite au Liban en moins d'un mois, Emmanuel Macron avait présenté une initiative pour le redressement économique et financier du pays. Dans cette feuille de route figuraient plusieurs priorités, en tête desquelles la formation d'un "cabinet de mission", dont toutes les formations politiques libanaises s'étaient engagées à faciliter la mise sur pied dans un délai de quinze jours. Près de cinq mois plus tard, et trois mois après la nomination de Saad Hariri, le nouveau gouvernement n’a pas toutefois encore vu le jour en raison des divergences politiques.
"Le président Aoun a reçu un appel de la part du président français et les deux hommes ont discuté de la situation actuelle et de la formation du futur gouvernement", a annoncé le bureau de presse de Baabda dans un communiqué succinct. Emmanuel Macron a "à nouveau affirmé que la France se tient aux côtés du Liban dans les circonstances actuelles et qu'elle est prête à aider dans différents domaines, notamment sur le dossier gouvernemental", ajoute le texte.
Le chef de l'État libanais a remercié M. Macron pour son "soutien constant" et sa détermination à faire évoluer les relations libano-françaises dans tous les domaine. Il a "salué l'initiative française" et affirmé que le président français était le bienvenu au Liban.
L'Élysée n'a de son côté donné aucun détail sur l'entretien entre MM. Macron et Aoun.
Vendredi, le chef de l'Élysée avait annoncé qu'il entendait revenir à Beyrouth pour une troisième visite. Le président français devait initialement se rendre au Liban les 22 et 23 décembre 2020, pour sa troisième visite depuis la double explosion meurtrière au port de Beyrouth, le 4 août 2020. Il devait notamment passer le réveillon avec les militaires français de la Finul, à la frontière avec Israël. Mais sa visite avait été annulée en dernière minute lorsqu’il avait contracté le Covid-19. M. Macron avait néanmoins affirmé que l’initiative française restait en vigueur, dénonçant un "système libanais qui se trouve dans l'impasse du fait de l'alliance diabolique entre la corruption et la terreur", selon des propos rapportés en arabe par la chaîne saoudienne al-Arabiya. "J'adresse ma sympathie au peuple libanais, mais leurs dirigeants ne méritent pas leur pays...", s'était-il alors désolé.
La réaction du CPL
Le nouveau gouvernement libanais est attendu depuis la démission du cabinet de Hassane Diab, le 10 août, suite aux explosions du port de Beyrouth. Il n'a cependant pas encore vu le jour en raison des divergences entre le Premier ministre désigné, Saad Hariri, et le président Aoun, qui se sont transformées en vives tensions entre leurs camps respectifs, marquées par des échanges réguliers d'accusations et de critiques.
Ainsi, plus tôt dans la journée, le Courant patriotique libre (CPL, aouniste) avait estimé que les violences de cette semaine à Tripoli (Nord) au cours de manifestations anti-gouvernementales devaient "pousser le Premier ministre désigné à former rapidement un gouvernement, en accord et en partenariat complet avec le chef de l'État". "Le Premier ministre désigné devrait immédiatement se rendre au palais de Baabda", ont appelé les responsables aounistes, accusant à nouveau Saad Hariri de "perdre son temps en blâmant les autres de ses propres torts". Le CPL a aussi critiqué implicitement le camp haririen qui "essaie de faire bonne figure en disant vouloir préserver les droits des chrétiens alors qu'ils ont refusé de reconnaître la légitimité du plus grand représentant chrétien et ont bloqué pendant deux ans et demi son élection" à la tête de l'État.
Le Courant Futur avait aussitôt réagi : "Le Courant patriotique libre reste dans son état de déni, qui transparaît dans chaque communiqué. Vouloir faire bonne figure est une accusation qui correspond mieux au CPL", a-t-il dénoncé. "Faut-il rappeler qui sont les leaders politiques qui refusent de répondre aux conseils hebdomadaires des chefs spirituels chrétiens", s'est interrogé le parti haririen, en référence aux appels lancés depuis plusieurs dimanches par le patriarche maronite Béchara Raï pour une rencontre de réconciliation entre Michel Aoun et Saad Hariri.
Le président libanais Michel Aoun s'est entretenu samedi après-midi avec son homologue français, Emmanuel Macron, de la situation au Liban, notamment de la formation du gouvernement. A ce sujet, le chef de l'État français a déclaré "être prêt à aider" Beyrouth, selon un communiqué publié par le palais de Baabda. Le 1er septembre, lors de sa deuxième visite au Liban en moins...
commentaires (11)
Il serait temps que le monde se penche sur le vrai problème du Liban en étant conséquent avec ses actes. Il est clair que le noeud gordien du problème est HB. En refusant de respecter la constitution ils défie le monde entier en prenant en otage tous les libanais pour s’en servir comme bouclier humain. Les grandes puissances de ce monde devraient faire entendre leur voix concordante et se prononcer tous pour un liban sans armes illicites et une distanciation des problèmes régionaux et ceci sans aucune condition. Les libanais n’en peuvent plus des guerres qui les touchent de plein fouet alors que les causes qui les génèrent ne les concernent ni de près ni loin. HB empêche toute réconciliation avec Israël et justifie ses armes pour la combattre, alors que les pays arabes et même bientôt la Syrie sont sur le point de devenir ses partenaires. Il est clair que si on laisse faire une milice armée jusqu’aux dents en prétextant ne pas avoir les moyens de l’empêcher de détruire notre pays, cette milice irait jusqu’à anéantir toute sa population sous le regard médisant des grandes puissances qui rejettent la faute sur les citoyens libanais en leur demandant de s’unir alors que le problème réside ailleurs. Les lois de notre pays doivent être respectées par tous et ça n’est pas très difficile de le faire entendre pour que cela soit appliquer lorsque des pays démocratiques et puissants le réclament et œuvrent pour le mettre à exécution.
Sissi zayyat
14 h 20, le 31 janvier 2021