Rechercher
Rechercher

Économie - Corruption

Procédure visant la BDL : le Liban et la Suisse appellent à laisser la justice travailler

Procédure visant la BDL : le Liban et la Suisse appellent à laisser la justice travailler

Riad Salamé s’est déjà entretenu la semaine dernière avec le procureur général près la Cour de cassation, Ghassan Oueidate, saisi du dossier. Photo João Sousa

Le ministre libanais sortant des Affaires étrangères, Charbel Wehbé, et l’ambassadrice de Suisse à Beyrouth, Monika Schmutz Kirgöz, ont conjointement appelé hier à laisser le champ libre à la justice et à respecter le secret de la procédure judiciaire lancée par le Ministère public de la Confédération helvétique (MPC) pour « blanchiment d’argent aggravé en lien avec de possibles détournements de fonds au préjudice de la Banque du Liban ». Tous deux s’exprimaient en marge d’une réunion à Beyrouth consacrée à plusieurs dossiers notamment relatifs aux droits de l’homme – Beyrouth était appelé à comparaître la semaine dernière devant le Conseil des droits de l’homme de l’ONU à Genève pour une révision périodique de ses engagements, alors que les ONG locales et internationales relèvent régulièrement les manquements des autorités libanaises dans ce domaine.

S’agissant du dossier relatif à la BDL, le chef de la diplomatie libanaise a indiqué « ne pas avoir consulté le contenu » de la demande d’entraide judiciaire envoyée la semaine dernière par la Suisse à la ministre sortante de la Justice, Marie-Claude Najm. Mme Schmutz Kirgöz a de son côté indiqué « ne pas avoir de commentaire » sur cette question qui relève du ministère de la Justice et du procureur général suisses.

« Calomnions »

De fait, aucun élément du dossier n’a été officiellement communiqué, ni par Berne ni par Beyrouth. Si certaines sources évoquent des transferts incriminés de 240 ou 400 millions de dollars vers la Suisse, des montants qui auraient été gelés par les autorités helvétiques, le gouverneur de la BDL, Riad Salamé, a rejeté à plusieurs reprises depuis mardi dernier toute implication et estime qu’il s’agit d’une campagne lancée pour lui porter préjudice. Dans un nouveau communiqué publié hier par son service de presse, le gouverneur a rétorqué que toutes les transactions visées dans ce dossier ont été dûment « documentées », ponctuant ses propos par une traduction en arabe d’un proverbe attribué tantôt à Beaumarchais, tantôt au philosophe Francis Bacon : « Va ! calomnie hardiment, il en reste toujours quelque chose ! » Riad Salamé s’est déjà entretenu la semaine dernière avec le procureur général près la Cour de cassation, Ghassan Oueidate, saisi du dossier selon la procédure prévue dans le cadre d’une demande d’entraide judiciaire de ce type, et aurait décidé de répondre directement aux autres questions posées par les autorités suisses, selon certaines sources.

Dans Le Commerce du Levant

Affaire Riad Salamé : « La coopération des autorités libanaises n’est pas nécessaire pour que l’enquête se poursuive »

La surprise de la journée d’hier est à mettre au crédit du député de Baalbeck Jamil es-Sayyed, qui a demandé officiellement à être entendu comme témoin volontaire par la justice suisse dans l’affaire visant la Banque du Liban, via un communiqué de son bureau de presse. Ce dernier a précisé avoir soumis une demande officielle en ce sens à Ghassan Oueidate. Le texte précise que le député souhaite « fournir des informations en sa possession ou qui pourraient être demandées dans l’enquête menée par les autorités suisses sur les transferts d’argent du gouverneur de la BDL et d’autres personnes ». Jamil es-Sayyed prétend également pouvoir fournir des informations concernant « les lois et décisions de la BDL ». Il a par ailleurs reproché au gouverneur ses « déclarations publiques répétées dans lesquelles il appelait les Libanais à déposer leurs fonds en dollars au Liban au moment même où celui-ci transférait son argent à l’étranger », dénonçant « un abus de la fonction publique et une violation des lois relatives à la corruption et l’enrichissement illicite ».

Jamil es-Sayyed, qui a dirigé la Sûreté générale libanaise de 1998 à 2005, est lancé depuis des mois dans une croisade à l’encontre de Riad Salamé, qu’il accuse régulièrement de corruption. Riad Salamé est, lui, gouverneur de la BDL depuis 1993, son mandat ayant été renouvelé pour la cinquième fois en 2017.


Le ministre libanais sortant des Affaires étrangères, Charbel Wehbé, et l’ambassadrice de Suisse à Beyrouth, Monika Schmutz Kirgöz, ont conjointement appelé hier à laisser le champ libre à la justice et à respecter le secret de la procédure judiciaire lancée par le Ministère public de la Confédération helvétique (MPC) pour « blanchiment d’argent aggravé en lien avec de...

commentaires (3)

biensur c est à salamé de repondre à la question du transfert de l argent il faut le croire . d ailleurs depuis le debut de son mandat il raconte toute la verité sinon l état financiere du Liban serait encore pire ............

youssef barada

13 h 09, le 26 janvier 2021

Tous les commentaires

Commentaires (3)

  • biensur c est à salamé de repondre à la question du transfert de l argent il faut le croire . d ailleurs depuis le debut de son mandat il raconte toute la verité sinon l état financiere du Liban serait encore pire ............

    youssef barada

    13 h 09, le 26 janvier 2021

  • deux interrogations, et pas des moindres : 1- le transfert en question daterait de 2016 .SI cela est vrai, pourquoi soulever la question 4-5 ans apres?PS.surtout ne pas pretexter par des sornettes. 2-l'ambassadrice de suisse etait elle en droit d'agir comme elle l'a fait sans passer par les AE?tt droit a la ministre najm ? SI NON, pourquoi taire cette derogation aux lois/us et coutumes par les AE ?

    Gaby SIOUFI

    11 h 15, le 26 janvier 2021

  • On ne peut que blâmer Salamé pour avoir caché surtout les dernières années, la réalité des réserves en devises de la BDL. Au lieu d'écouter les conseils des instances internationales, notamment le fond monétaire international et la banque mondiale, il a continué à travailler à contre-courant. Concernant son affaire avec la justice suisse, la réalité ne tardera pas à éclater au bon moment. On attend la suite.

    Esber

    09 h 19, le 26 janvier 2021

Retour en haut