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Société - Explosions au port

Des élus britanniques veulent une enquête sur la société soupçonnée d’être impliquée dans le drame

Savaro Ltd. n’a pas divulgué aux autorités britanniques les noms de ses bénéficiaires effectifs, rapporte l’agence Reuters.

Des élus britanniques veulent une enquête sur la société soupçonnée d’être impliquée dans le drame

Un éboueur sur le site du port qui garde toujours les stigmates de la terrible double explosion du 4 août dernier. Joseph Eid/AFP

Deux parlementaires britanniques ont appelé à une enquête sur la société Savaro Ltd., enregistrée à une adresse au Royaume-Uni, vraisemblablement fictive et probablement impliquée dans la gigantesque double explosion meurtrière du 4 août au port de Beyrouth, rapporte l’agence Reuters dans une dépêche datée de samedi et signée Tom Bergin.

Reuters rappelle que la société en question n’avait pas divulgué les noms de ses propriétaires effectifs. « Comme toutes les sociétés britanniques, elle doit fournir au registre des sociétés britanniques, Companies House, les noms de ses propriétaires », écrit l’agence. « Dans un e-mail envoyé à Reuters cette semaine, la femme mentionnée comme la seule propriétaire de la société auprès de Companies House, Marina Psyllou, a affirmé agir en tant qu’agent au nom d’autres propriétaires effectifs dont elle n’a pas divulgué l’identité », précise l’agence. « La personne qui est, et a toujours été, l’ultime propriétaire bénéficiaire de la compagnie est toujours la même. Mais comme vous le savez, nous ne pouvons pas divulguer son nom », a expliqué Mme Psyllou à Reuters sans se justifier.

L’ultime propriétaire bénéficiaire d’une société est la personne qui reçoit les bénéfices des transactions d’une entité et qui détient de manière générale un minimum de 25 % du capital de la société en question, rappelle l’agence.

Une entorse aux lois

« Margaret Hodge, députée britannique et ancienne ministre qui a dirigé la commission parlementaire des Affaires publiques entre 2010 et 2015, qualifie de “scandaleux” l’échec à identifier le bénéficiaire effectif de Savaro Ltd. », rapporte Reuters. « Les autorités britanniques doivent enquêter sur cela, sachant qu’il semble que des informations imprécises ont été fournies (...) », plaide l’élue.

John Mann, membre de la Chambre des lords britannique (...), affirme que cette affaire montre le besoin d’un renforcement des lois sur l’enregistrement des compagnies britanniques. « C’est choquant et très nuisible pour la réputation du Royaume-Uni que Companies House et notre système national d’enregistrement des sociétés puissent être si facilement exploités », a-t-il déploré.

Les élus Hodge et Mann ont ainsi appelé vendredi le ministère britannique des Affaires à enquêter sur ce qui paraît être une entorse aux lois sur l’enregistrement des sociétés. Le ministère en question a refusé de commenter cette affaire, précise l’agence de presse.

Selon un rapport d’enquête de la chaîne locale al-Jadeed, Savaro Ltd. appartiendrait à des hommes d’affaires syriens proches du régime de Bachar el-Assad et qui auraient acheté les 2 700 tonnes de nitrate d’ammonium, à l’origine de la double explosion dévastatrice au port.

L’enquête locale sur ce cataclysme fait toujours du surplace après les remous suscités il y a quelques semaines par la décision du juge d’instruction, Fady Sawan, d’inculper le Premier ministre sortant Hassane Diab, et les anciens ministres Ghazi Zeaïter et Ali Hassan Khalil, alors que les appels à une enquête internationale ont été rejetés par les autorités libanaises. Celles-ci ont toutefois été épaulées par des experts internationaux lors des premières investigations sur le terrain.

Une compagnie restée inactive

« Marina Psyllou a démenti que Savaro Ltd. puisse avoir été liée à l’explosion, affirmant croire que la société n’a jamais eu d’activité à ce jour », rapporte Reuters. « À notre connaissance, la compagnie, depuis qu’elle s’est enregistrée, est restée inactive, sans aucune transaction ou autre activité, ni de comptes en banque, car le projet auquel elle était dédiée n’a jamais été réalisé », explique Mme Psyllou, sans toutefois fournir des informations sur le but de la société.

Deux parlementaires britanniques ont appelé à une enquête sur la société Savaro Ltd., enregistrée à une adresse au Royaume-Uni, vraisemblablement fictive et probablement impliquée dans la gigantesque double explosion meurtrière du 4 août au port de Beyrouth, rapporte l’agence Reuters dans une dépêche datée de samedi et signée Tom Bergin.Reuters rappelle que la société en...

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