Le Liban a enregistré 40 décès et 3.654 nouveaux cas de Covid-19 au cours des dernières 24h, selon le dernier bilan du ministère de la Santé publié dimanche en soirée. Ces chiffres portent le taux de contamination par rapport au nombre de tests effectués pour les deux dernières semaines à 19,4%, un chiffre en hausse constante. Ces statistiques font grimper à 252.812 le nombre cumulé des contaminations depuis la détection du premier cas du virus dans le pays en février 2020, au nombre desquelles 1.865 décès et 153.038 guérisons. Parmi les cas toujours actifs, 2.014 personnes sont hospitalisées, dont 744 en soins intensifs. Cela équivaut à 34 hospitalisations de plus en 24h, et 29 admissions supplémentaires en soins intensifs.
Dans ce contexte de saturation des hôpitaux, l'hôpital de Bouar a lancé un appel pour recruter des infirmières.
Pas de complaisance
Afin d'enrayer une propagation de la pandémie devenue incontrôlable après les fêtes de fin d'année, les autorités ont annoncé le bouclage total du Liban du 14 au 25 janvier. Durant cette dizaine de jours, un couvre-feu est instauré 24h/24 et l’état d'urgence sanitaire décrété. Il faut désormais remplir un formulaire en ligne ou par SMS pour obtenir une attestation de déplacement pour des motifs précis. Le personnel de santé, les journalistes, les militaires, les employés du secteur alimentaire et d'autres travailleurs jugés essentiels sont toutefois exemptés de ces mesures.
Le bouclage était relativement bien respecté dimanche, notamment en raison du temps froid et orageux qui a entravé la circulation et forcé les citoyens à rester chez eux, dans le sud du pays, à Saïda, Tyr, Nabatiyeh et Jezzine, selon notre correspondant au Liban-sud, Mountasser Abdallah. "Les Forces de sécurité intérieure (FSI) étaient mobilisées, ont établi des barrages et mené des patrouilles pour verbaliser les contrevenants", note-t-il.
Pour tenter de maintenir le respect du confinement, la police a appelé dimanche les citoyens à respecter le bouclage et à ne pas sortir de chez eux, sauf nécessité absolue. Elle a indiqué qu'elle continuera à être mobilisée sur l'ensemble du territoire pour faire appliquer le bouclage. "Nous ne ferons pas preuve de complaisance dans la poursuite des violations, nous établirons des procès-verbaux pour les contrevenants et nous fermerons les établissements incriminés", ont-elles écrit dans leur communiqué, craignant un "relâchement" des citoyens en début de semaine. Des voix s'élèvent déjà pour demander un prolongement du confinement renforcé, au premier rang desquelles celle du chef de la commission parlementaire de la Santé, le député Assem Araji, qui a estimé qu'un confinement total de dix jours "n'était pas suffisant pour limiter la propagation du virus". "Le pays doit plutôt être fermé pendant une période de trois semaines comme recommandé par l'Organisation mondiale de la santé", a-t-il affirmé. Un avis partagé par le ministre sortant de l'Industrie, Imad Hobballah.
Les vaccins
Alors que la pandémie s'étend dans le pays du Cèdre, le ministre sortant de la Santé Hamad Hassan a signé dimanche matin la version finale du contrat avec la société américaine Pfizer pour l'achat de plus de 2.100.000 doses de vaccins anti-coronavirus (Pfizer-BioNTech) qui doivent progressivement arriver au Liban à partir du début du mois de février. "Ce contrat s'ajoute à l'accord signé en octobre dernier avec la plateforme mondiale Covax parrainée par l'Organisation mondiale de la santé pour sécuriser 2.700.000 autres doses de plusieurs sociétés internationales qui arriveront successivement au Liban", affirme le communiqué du ministère de la Santé. "Nous sommes sur le point de sécuriser, en coopération avec le secteur privé, deux millions de doses de vaccins Astrazeneca et Sinopharm, à partir de février prochain", a en outre fait savoir le ministère. Vendredi, le Parlement a adopté à l’unanimité une loi autorisant l’importation et l’inoculation dans l’urgence de vaccins anti-Covid-19.
Par ailleurs, le ministère de la Santé a annoncé "avoir reçu 18 respirateurs (ICU ventilators) qui seront distribués aux services de soins intensifs pour les patients gravement malades" et des appareils d'oxygénothérapie nasale à haut débit à répartir. Le Liban fait face en effet à une pénurie de machines à oxygène. Hamad Hassan a enfin annoncé ce matin que l'un des hôpitaux de campagne fournis par le Qatar initialement prévu pour Tyr, au Liban-Sud, sera finalement installé à Beyrouth, suite à une requête du président du Parlement Nabih Berry.
Pour sa part, le Hezbollah a fait part dimanche de la mobilisation de ses troupes sur le front de la pandémie, en énumérant les services qu'il a fourni, selon lui, à 3036 personnes à Saïda et ses banlieues proches.
Merci Hezbollah pour la mobilisation de vos troupes , qui doit vous bénir le diable ou le Dieu du Hezbollah ? C'est un dilemme
18 h 10, le 18 janvier 2021