Dans un Liban confronté à une crise économique, à une propagation hors de contrôle du coronavirus et à une quasi-absence de l'Etat, le Hezbollah a fait part dimanche de la mobilisation de ses troupes sur le front de la pandémie, en énumérant les services qu'il fournit aux populations. Désinfection de quartiers, suivi de patients, fournitures d'aides alimentaires : le parti chiite a fait l'étalage de ses actions, alors qu'il est souvent qualifié par ses opposants d’État dans l’État, notamment en raison du fait qu'il est la seule formation à encore être dotée d'une milice armée depuis la fin de la guerre civile en 1990.
Le "comité sanitaire islamique" du Hezbollah a ainsi annoncé dimanche avoir mené une campagne de désinfection dans les rues de Taamir-Aïn el-Héloué au Liban-sud, "sur demande des habitants" face à une recrudescence des contaminations dans ce quartier. Les "volontaires" du parti chiite ont également distribué du matériel de désinfection et des masques de protection aux habitants.
Chiffres à l'appui, le comité sanitaire du Hezbollah a également énuméré toutes les actions qu'il a entrepris à Saïda, dans le Sud, depuis le début du renforcement du confinement général le 14 janvier. "Accompagnement des mesures de contrôle du respect du confinement avec les autorités municipales et les associations, suivi de patients atteints du coronavirus, transport de patients vers des hôpitaux, examens médicaux, fourniture de médicaments, enterrement de personnes décédées des suites du virus, administration de tests de dépistage PCR, fourniture de machines à oxygène et de plats chauds", sans oublier des "aides financières", font partie de la liste d'actions revendiquées par le parti de Hassan Nasrallah. La formation affirme ainsi avoir aidé 3036 personnes à Saïda et ses banlieues proches.
Dès le début de l'apparition du virus au Liban au printemps dernier, le Hezbollah avait déjà mobilisé ses troupes, avec des ambulances, des secouristes, des techniciens de laboratoires, ainsi que d'autres effectifs, pour pallier l'absence de l'Etat et venir en aide à ses partisans, au moment où plus de la moitié des Libanais vivent dans la pauvreté et que la grogne sociale ne cesse de monter.
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