Le ministre libanais sortant de la Santé, Hamad Hassan, a signé dimanche matin la version finale du contrat avec la société américaine Pfizer pour l'achat de plus de 2.100.000 vaccins anti-coronavirus Pfizer-BioNTech qui doivent progressivement arriver au Liban à partir du début du mois de février, rapporte l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), alors que la pandémie fait rage dans le pays du Cèdre, actuellement confiné.
"Ce contrat s'ajoute à l'accord signé en octobre dernier avec la plateforme mondiale Covax parrainée par l'Organisation mondiale de la santé pour sécuriser 2.700.000 (autres) vaccins de plusieurs sociétés internationales qui arriveront successivement au Liban", affirme le communiqué du ministère de la Santé. "Nous sommes sur le point de sécuriser, en coopération avec le secteur privé, deux millions de vaccins Astrazeneca et Sinopharm, à partir de février prochain", a en outre fait savoir le ministère. Vendredi, le Parlement a adopté à l’unanimité la loi autorisant l’importation et l’inoculation dans l’urgence de vaccins anti-Covid-19.
Alors que les hôpitaux sont débordés et les unités de soins intensifs saturées, le ministère de la Santé a annoncé avoir reçu 18 respirateurs (ICU ventilators) qui seront distribués aux services de soins intensifs pour les patients gravement malades. Il s'agit du dernier lot dans le cadre d'équipements achetés par le ministère en mars dernier, grâce à un don de la Banque mondiale. Le ministère explique le retard dans la livraisons à des "problèmes de transfert d'argent aux importateurs". Des appareils d'oxygénothérapie nasale à haut débit vont aussi être répartis entre hôpitaux privés et publics. "Un lot supplémentaire de lits de soins intensifs et de respirateurs achetés auprès de l'Organisation mondiale de la santé seront distribués selon la même méthodologie aux hôpitaux gouvernementaux et privés", ajoute le communiqué.
Hôpital de campagne
En outre, l'un des hôpitaux de campagne fournis par le Qatar et qui devait initialement être installé à Tyr, au Liban-sud, sera finalement installé à Beyrouth, suite à une requête du président du Parlement, Nabih Berry, a affirmé Hamad Hassan, qui est actuellement contaminé par le coronavirus. Cet hôpital devrait être mis sur pied près de l'hôpital gouvernemental Rafic Hariri, ou la Cité sportive. Les travaux concernant l'installation de deux autres hôpitaux de campagne octroyés par le Qatar se poursuivent à Tripoli et Sir el-Denniyé, dans le nord du pays, a en outre affirmé le ministère et des équipements sont en cours de transfert depuis la Cité sportive. Les hôpitaux de campagne offerts par le Qatar étaient arrivés en novembre à Beyrouth. Ils n'ont toutefois toujours pas été montés pour des raisons d’ordre logistique et financier, même si les tiraillements politiques entrent également en jeu.
Pour sa part, la présidente de la commission parlementaire des femmes et des enfants, la député Inaya Ezzeddine, a appelé les autorités à "fournir aux hôpitaux de Tyr et de sa région les équipements médicaux nécessaires, tells que des respirateurs et des lits de soins supplémentaires, pour leur permettre d’augmenter leurs capacités à faire face à la pandémie".
Egalement débordé, l'hôpital gouvernemental de Bouar dans le Kesrouan a appelé dimanche infirmiers, infirmières et aides soignants à lui prêter main-forte pour accroître les capacités de cet établissement qui accueille des patients contaminés par le coronavirus. L'hôpital demande aux candidats d'envoyer urgemment leur CV à l'adresse mail suivante : hgfk-bouar@hospitals.gov.lb
Il y a quelques jours, le directeur de l'hôpital de Bouar, André Kozaïly, expliquait déjà que les équipes médicales étaient contraintes de traiter des patients Covid-19 dans leur voiture en raison de la saturation de l'établissement.
"Taux d'effondrement à 90%"
Face à cette situation sanitaire dramatique, le chef de la commission parlementaire de la Santé, le député Assem Araji, a estimé qu'"un confinement total de dix jours n'était pas suffisant pour limiter la propagation du virus". "Le taux d'effondrement dans le secteur de la santé a atteint 90%. Le taux de mortalité va augmenter en raison d'une croissance du nombre de cas modérés traités à domicile et de cas qui arrivent à l'hôpital", a-t-il averti. "Le pays doit plutôt être fermé pendant une période de trois semaines comme recommandé par l'Organisation mondiale de la santé", a-t-il estimé, tout en soulignant qu'un tel bouclage impliquerait de fournir une aide aux gens qui sont privés de revenus pour leur permettre de survivre".
Quant au directeur de l'hôpital gouvernemental Rafic Hariri de Beyrouth, le docteur Firas Abiad, il a jugé que "malheureusement, les propos du président du Syndicat des hôpitaux privés concernant la saturation des lits réservés aux patients atteints du Covid-19 dans les hôpitaux, y compris les services d'urgence, sont une description précise de la réalité, en particulier à Beyrouth, au Mont Liban et à Nabatiyeh (Liban-sud).
Commande de vaccin en retard, hôpitaux de campagne inutilisés, etc, etc… : ce pauvre pays est géré en majorité par une bande de corrompus et/ou incapables qui font passer leurs intérêts personnels et partisans avant tout !!!
18 h 09, le 17 janvier 2021