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Politique - Crise politique

Front anti-Aoun : une première réunion discrète pour lancer l’offensive

Les discussions, selon l’un des participants, se sont tenues au domicile de Tammam Salam en présence de Fouad Siniora, Nagib Mikati et Walid Joumblatt.

Front anti-Aoun : une première réunion discrète pour lancer l’offensive

Les trois anciens Premiers ministres Nagib Mikati, Fouad Siniora et Tammam Salam réunis en octobre 2019. Photo d’archives Dalati et Nohra

La vidéo qui a fuité sur la réunion entre le président de la République Michel Aoun et le chef du gouvernement démissionnaire Hassane Diab, dans laquelle le chef de l’État accuse le Premier ministre désigné Saad Hariri d’être un menteur, a aggravé les divisions au sein de la classe politique tout en donnant une impulsion aux opposants à Baabda.

Un ancien Premier ministre affirme à L’Orient-Le Jour qu’il est désormais clair que le président Aoun ne veut pas de Saad Hariri au Sérail, sauf selon ses conditions qui imposent au Premier ministre désigné d’accepter toutes les concessions nécessaires pour permettre au chef de l’État de tout contrôler. Pour cet ancien Premier ministre, la position du président Aoun est claire : actuellement, c’est lui qui gouverne, et non pas Hassane Diab, et si Saad Hariri forme son cabinet, c’est lui qui doit rester aux commandes.

Face à cette attitude intransigeante du président, qu’elles estiment inconcevable, plusieurs personnalités politiques ont récemment tenu une réunion discrète pour préparer le lancement d’un front politique qui s’opposerait aux agissements de Michel Aoun et de son camp. Les contours de ce front anti-Aoun avaient déjà commencé à se dessiner il y a quelques semaines, comme l’avait révélé L’Orient-Le Jour. Avec cette première réunion, les opposants à la politique de Baabda lancent l’offensive. Surtout que ces personnalités estiment que le président Aoun et son camp (le Courant patriotique libre de Gebran Bassil, notamment) se sont mis à dos toutes les composantes politiques du pays, du courant du Futur au mouvement Amal, en passant par le Parti socialiste progressiste, les Forces libanaises, les Kataëb et les Marada... à l’exception du Hezbollah, qui reste en retrait, maintenant d’un côté son appui au président et au CPL, ses alliés, mais ménageant dans le même temps Nabih Berry et Sleiman Frangié, et évitant toute confrontation avec Saad Hariri.

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La réunion, selon l’un des participants, s’est tenue au domicile de l’ancien chef de gouvernement Tammam Salam en présence des anciens Premiers ministres Fouad Siniora et Nagib Mikati, et du chef du PSP Walid Joumblatt. Les discussions ont porté sur la préparation d’une feuille de route politique dont les grandes lignes sont la préservation de l’accord de Taëf, le respect de la Constitution, le retour aux principes du partenariat (« charaka ») et le rétablissement des équilibres politiques. Des constantes qu’ils ont tenu à réitérer pour également couper court aux tentatives du chef du CPL et gendre du président, Gebran Bassil, de proposer une nouvelle formule de pouvoir ou un changement du système politique (question que Gebran Bassil a abordée dans son dernier discours dimanche), qu’il s’agisse d’une décentralisation élargie qui mènerait à un fédéralisme ou d’une nouvelle formule de partage de pouvoir dite des trois tiers – chrétiens, sunnites et chiites –, au lieu de la parité chrétiens/musulmans actuellement en vigueur et que défendent ces personnalités.

Parmi les participants à la réunion, si tous sont farouchement opposés à Michel Aoun, le plus déterminé dans l’optique d’une l’escalade est le chef druze Walid Jomblatt qui estime que le président tire sa force de l’appui du Hezbollah qui lui dicte sa position maximaliste. Fouad Siniora est également en faveur de l’ouverture d’une bataille politique contre Michel Aoun pour préserver Taëf, alors que Tammam Salam estime qu’il faut éviter d’aggraver les divisions politiques et confessionnelles, tandis que Nagib Mikati a ses propres calculs. L’objectif de cette feuille de route est de s’opposer aux agissements du président Aoun et de constituer une force de pression face au chef de l’État pour qu’il cesse de faire fi des institutions et des usages, selon un participant. La réunion ne visait pas à un créer nouveau rassemblement du 14 Mars, soulignent également des sources proches de Walid Joumblatt, mais à gagner le plus grand nombre possible de forces et de personnalités à leur côté. À commencer par Saad Hariri qui, jusqu’à présent, veut éviter l’escalade. L’un des moyens de lui forcer la main pourrait être d’annoncer cette feuille de route politique pour qu’il soit contraint de s’y rallier.

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Les participants à la réunion ne veulent absolument pas embarrasser le président du Parlement Nabih Berry, d’autant que ce dernier est en désaccord avec le président Aoun sur beaucoup de sujets et s’irrite des tentatives du chef de l’État de porter atteinte aux prérogatives du Parlement. Ils veulent, au contraire, obtenir l’appui de M. Berry, mais aussi de Sleiman Frangié ainsi que d’autres parties chrétiennes, pour ne pas donner à leur front un caractère confessionnel. Les personnalités qui se sont réunies veulent également veiller à ne pas irriter le Hezbollah en évitant d’aborder des sujets sensibles, comme l’armement de la formation pro-iranienne ou d’autres questions stratégiques qui pousseraient le Hezb à se ranger du côté du président. Au contraire, en gardant la question dans les limites politiques et constitutionnelles, elles veulent pousser le Hezbollah à faire pression sur son allié, le président Aoun, pour qu’il assouplisse sa position.

Les participants mettront également l’accent, dans leur ouverture en direction des parties chrétiennes, qui refusent jusque-là d’appeler clairement à la démission du président ou d’ouvrir la bataille menant à sa chute, sur la nécessité de préserver la formule de Taëf de partage du pouvoir entre les différentes communautés. Ces personnalités veulent enfin adresser un signal aux pays arabes et à la communauté internationale qui commencent à désespérer de la classe politique du Liban.

La vidéo qui a fuité sur la réunion entre le président de la République Michel Aoun et le chef du gouvernement démissionnaire Hassane Diab, dans laquelle le chef de l’État accuse le Premier ministre désigné Saad Hariri d’être un menteur, a aggravé les divisions au sein de la classe politique tout en donnant une impulsion aux opposants à Baabda.Un ancien Premier ministre affirme à...
commentaires (21)

Tout ça est une manigance de la milice Iranienne, les Perses voient loin n’ont ils pas inventé le jeux d’Échecs. Le but est clair pousser le président et le CPL à des positions maximalistes tout en veillant à rester dans l’ombre. On fait monter les enchères jusqu’à ce que les prétendus opposants acceptent bon gré mal gré une candidature Franjieh en ayant l’impression d’avoir gain de cause en écartant Aoun et Bassil. La milice aura fait semblant d’apaiser tout le monde en s’assurant un candidat selon sa lignée et élu pour 6 ans Madame la marquise. Il faut que nous évitions de tomber dans le piège LA PRIORITE EST DES ELECTIONS LEGISLATIVES et un nouveau parlement représentatif qui élira le Président. Toute élection d’un nouveau président par ce parlement là sera une grosse catastrophe.

Liban Libre

20 h 42, le 14 janvier 2021

Tous les commentaires

Commentaires (21)

  • Tout ça est une manigance de la milice Iranienne, les Perses voient loin n’ont ils pas inventé le jeux d’Échecs. Le but est clair pousser le président et le CPL à des positions maximalistes tout en veillant à rester dans l’ombre. On fait monter les enchères jusqu’à ce que les prétendus opposants acceptent bon gré mal gré une candidature Franjieh en ayant l’impression d’avoir gain de cause en écartant Aoun et Bassil. La milice aura fait semblant d’apaiser tout le monde en s’assurant un candidat selon sa lignée et élu pour 6 ans Madame la marquise. Il faut que nous évitions de tomber dans le piège LA PRIORITE EST DES ELECTIONS LEGISLATIVES et un nouveau parlement représentatif qui élira le Président. Toute élection d’un nouveau président par ce parlement là sera une grosse catastrophe.

    Liban Libre

    20 h 42, le 14 janvier 2021

  • Une réunion de loisir sous l'hégémonie du Hezb. Ils s'ennuient et ils n'ont plus rien a gratter. Ça va les occuper.

    Citoyen

    20 h 02, le 14 janvier 2021

  • Haro sur le baudet ! Prenez garde messieurs les premiers ministres, ne forcez pas sur la corde, un deuxième sextenat pourrait vous être imposé !

    Un Libanais

    18 h 46, le 14 janvier 2021

  • Super! Finalement du cinéma, apparement gratos, pour nous pauvre peuple, assis devant nos taudis délabrés, parmi les ordures, essayant de manger notre manouché à travers notre masque vieux de 6 mois! Le spectacle: HHééénorme Confrontation entre Les monstres sous la surveillance placide du hezb qui les tiens en ordre sous l'avertissement d'une bastonnade potentielle s'ils passent outre ses directives.... Hani' an lana bihaza el watan...

    Wlek Sanferlou

    15 h 44, le 14 janvier 2021

  • Il ne faut pas irriter le Hezbollah !!!

    Eleni Caridopoulou

    12 h 44, le 14 janvier 2021

  • Un front pour hâter l'audit de la BDL? Un jour le seul problème c' est le Hezbollah, un autre jour c' est M. Bassil puis c'est le Président de la République. Quid de la BDL et de son président? Quid des déposants spoliés?

    NASSER Jamil

    12 h 31, le 14 janvier 2021

  • Ca se moque de soi meme avant de se moquer de la credibilite des libanais ! En voulant arrondir comme d’habitude les angles et les 4 coins du carre leur bla bla commence sérieusement a lasser ! Tels des Pantins a la solde de l’Occident ou de l’Iran, chacun attend les instructions de ses commanditaires. Et entretemps la Ronde Infernale Destructrice continue ... A vomir !

    Cadige William

    12 h 25, le 14 janvier 2021

  • Mon pauvre Liban !

    Walid Jabri

    11 h 50, le 14 janvier 2021

  • Ces trois Messieurs ont oublier de mettre devant eux un échiquier ( d'origine Perse : inventé bien après Alexandre le Grand ) Il y a l’Inutile qui manque dans ce portrait : les mousquetaires étaient Trois plus Un .

    aliosha

    11 h 29, le 14 janvier 2021

  • Cette réunion soit disant de l’opposition n’augure rien de positif pour notre pays. S’ils partent du principe qu’ils ne doivent heurter ni HB ni Berry ni parler du fond du problème qui sont la présence d’une milice vendue et de ses armes sur notre territoire et s’allient avec tout le monde pour se partager le pouvoir n’a rien d’une solution bien au contraire. Leurs alliés futurs étant Frangié comme futur président alors que tout le monde sait pour qui il roule, avec la bénédiction des vendus, cela s’appelle plutôt un complot contre le pays. Un de plus qui est censé le sauver. De qui se moque t-on? Ces gens marchent sur la tête et comme d’habitude se lancent dans des projets sur un coup de tête qui anéantira pour sûr ce qui reste de notre pays. Comment les libanais surtout toutes les élites acceptent que le sort des citoyens et celui de leur pays soient tenus par des séniles et des enfants gâtés qui les saignent à blanc sans réagir? Depuis quand avons nous été impressionnés par des milices armées? Que peuvent ces vendus contre un peuple qui veut libérer son pays? Il n’y a qu’une solution à notre problème existentiel, l’union sacrée de tout le peuple libanais pour nous débarrasser de ces mafieux, ou alors la soumission et la mort du pays et de ses citoyens.

    Sissi zayyat

    11 h 23, le 14 janvier 2021

  • Le Liban a son propre TRUMP aussi. Sauf que TRUMP veut diriger un pays puissant avec toute la puissance et fortune même personnelle. Alors qu'au Liban, le(s) TRUMP ( locaux) veulent à tout prix diriger un pays en faillite, en mendicité envers la banque mondiale et la terre entière tout en ayant une faillite de son crédit personnel et un boycott international personnel ainsi qu'envers leurs entourages. Aucun nom n'est nommé mais c'est valable pour chacun de notre classe politique. Chacun retrouvera son bébé dans le lot. Merci pour la publication.

    LE FRANCOPHONE

    10 h 34, le 14 janvier 2021

  • C'est désolant de constater les dégats que peut causer un chef d'Etat qui ne veut pas admettre qu'il n'est plus capable d'accomplir la tâche pour laquelle il a été élu. Et cela vu son âge et état de santé. De même qu'il n'a pas le courage de dire à ceux qui l'ont posé sur le fauteuil pour des raisons qui n'ont rien à faire avec le salut du Liban: " STOP ! à vos manigances pro-iraniennes...le salut de ma Patrie le Liban passe en priorité ! Et si cela ne vous convient plus, vous pouvez aller chez le diable, en enfer ! - Irène Saïd

    Irene Said

    09 h 29, le 14 janvier 2021

  • Pour terminer en paix la période restante de son mandat, le président devrait accepter de cohabiter avec le chef du gouvernement désigné, et respecter ses prérogatives. D'ailleurs, ce dernier n'a l'intention de faire aucune concession, et bien sûr, il n'est pas question pour lui de désister. Autrement, la plupart des forces politiques feraient bloc contre les abus de la présidence, et les choses pourraient mal tourner.

    Esber

    08 h 45, le 14 janvier 2021

  • Chasser Aoun sans mener des législatives anticipées mais au contraire en ouvrant un débat interminable sur la loi électorale, la « laïcité » etc... pour amadouer les révolutionnaires en herbe.. Ainsi on aura Frangié à Baabda, un parlement auto-prorogé ad vitam aeternam, et les groupuscules révolutionnaires en herbe empêtrés dans les débats stériles sur la réforme des institutions... Le piège se referme !

    Citoyen libanais

    08 h 42, le 14 janvier 2021

  • Je rêve d’un pays où la crasse politique dépenserait plus d’énergie pour l’avenir du pays que pour se mettre des bâtons dans trous les uns les autres... Ah zut! Le réveil vient de sonner... bonjour, dure réalité...

    Gros Gnon

    08 h 32, le 14 janvier 2021

  • Obliger Aoun à respecter la Constitution? Faut pas rêver. Autant demander au Hezbollah de mettre le Liban en tête de ses priorités!

    Yves Prevost

    07 h 47, le 14 janvier 2021

  • LE MAINTIEN DE MICHEL AOUN AUX COMMANDES DU PAYS CAUSE UN ENORME TORT AUX LIBANAIS CHRETIENS MAIS AUSSI A D,AUTRES COMMUNAUTES LIBANAISES ET PARTANT A TOUT LE PAYS POLITIQUEMENT, SANITAIREMENT, ECONOMIQUEMENT, FINANCIEREMENT ET SURTOUT EXISTENTIELLEMENT. IL FAUT QU,IL DEGAGE ! LE SAUVETAGE DU PAYS EST PLUS IMPORTANT QUE TOUTE PERSONNE SI HAUT PLACEE SOIT-ELLE. AU JAPON ON FAIT HARA KIRI ET AILLEURS ON DEMISSIONNE.

    LA LIBRE EXPRESSION SE DECONNECTE

    06 h 03, le 14 janvier 2021

  • "... Les personnalités qui se sont réunies veulent également veiller à ne pas irriter le Hezbollah en évitant d’aborder des sujets sensibles, comme l’armement de la formation pro-iranienne ..." - et pourtant c’est le nœud Gordien du futur du Liban.

    Gros Gnon

    02 h 58, le 14 janvier 2021

  • Ces personnalités veulent enfin adresser un signal aux pays arabes et à la communauté internationale qui commencent à désespérer de la classe politique du Liban. pour perdre la confiance de la communauté internationale on ne peut pas faire mieux, car la communauté internationale demande qu une chose que tous ces mecs lachent le pouvoir et oublier Taef qui a ruiné le liban .

    youssef barada

    01 h 18, le 14 janvier 2021

  • Une grosse guerre civile dévastatrice se pr´çepare donc , voulue par l'administration amércaine

    Chucri Abboud

    01 h 13, le 14 janvier 2021

  • LA MEILLEUR C'EST QU'ILS VEULENT PAS IRRITER BERRY NI LE HEZBOLLAH. DONC ILS BOUGENT POUR LEURS PROPRES INTERETS. C'EST À DIRE QU'ILS SONT D,ACCORD POUR QUE BERRY ET LE HEZBOLLAH IMPOSENT LEURS MINISTRABLES. JOUMBLATT ET SLEIMAN FRANGIÉ AUSSI. ALLEZ AU DIABLE VOUS ET AOUN ET BASSIL, VOUS ÊTES DE LA MÊME MOULE.

    Gebran Eid

    00 h 55, le 14 janvier 2021

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