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Société - Coronavirus au Liban

Diab : En cas de non respect des mesures, nous allons certainement procéder à une fermeture totale

Le PM démissionnaire laisse entrevoir une éventuelle fermeture de l'aéroport en cas de recrudescence des cas en provenance de l'étranger.

Diab : En cas de non respect des mesures, nous allons certainement procéder à une fermeture totale

Le Premier ministre libanais démissionnaire, Hassane Diab, le 29 décembre 2020, lors d'une interview au Grand Sérail avec l'agence Reuters. Photo Dalati Nohra/Handout via REUTERS

Alors que les autorités libanaises craignent une explosion du nombre des nouvelles contaminations en raison des rassemblements consécutifs aux fêtes de fin d'année, le Premier ministre démissionnaire, Hassane Diab, a affirmé qu'un troisième confinement sera décrété s'il s'avère que les mesures de prévention en place n'ont pas été respectées. Il a également laissé envisager une fermeture de l'aéroport de Beyrouth si une hausse des cas en provenance de l'étranger était enregistrée.

Au niveau des chiffres, le Liban a enregistré 2.878 nouveaux cas positifs au Covid-19 et 13 décès au cours des dernières 24 heures, selon le bilan publié mercredi soir par le ministère de la Santé. Ces chiffres font grimper à 177.996 le nombre cumulé des contaminations depuis l’apparition du virus dans le pays en février dernier, au nombre desquelles 1.443 décès et 126.460 guérisons. Parmi les cas toujours actifs, 1.129 personnes sont hospitalisées (soit 38 de plus que la veille), dont 451 en soins intensifs, soit 25 de plus que la veille.

Lors d'un point de presse qu'il a tenu hier mais dont le contenu intégral n'a été rendu public qu'aujourd'hui par son bureau de presse, Hassane Diab s'est voulu ferme concernant la lutte contre le coronavirus. En réponse à une question sur la possibilité de revenir à un confinement après les vacances scolaires, le Premier ministre sortant a déclaré : "J'ai dit et je répète que si nous constatons un non-respect des règles et une recrudescence des infections, nous allons certainement procéder à une fermeture totale; mais le nombre de personnes infectées est acceptable à ce jour". Nous attendons que le comité technique du ministère de la Santé et les réunions du comité de spécialistes nous fournissent les statistiques nécessaires. Lundi prochain, le comité interministériel se réunira pour prendre une décision sur la question du reconfinement".

"Nous pourrions fermer l'aéroport"

En ce qui concerne la fermeture de l’aéroport, le Premier ministre Diab a déclaré : "Nous avons été parmi les premiers pays à avoir fermé l'aéroport. Le taux d'infection parmi les expatriés est très faible, et le Liban ne peut être fermé et isolé de l'étranger. Il y a aussi l’intérêt économique pour le pays. Toutefois, en cas de recrudescence des infections en provenance de l'étranger, nous pourrions fermer l'aéroport. Nous agirons en fonction des statistiques et des informations générées par les comités spécialisés. Nous prendrons toute décision qui sert l'intérêt des Libanais, sur la base de motifs scientifiques et non politiques", a-t-il promis.

Concernant les craintes face à de nouvelles variantes du Covid-19 découvertes récemment, notamment, au Royaume-Uni, et qui seraient plus contagieuses, M. Diab s'est voulu rassurant. "J'ai demandé au ministre de l'Intérieur de suivre les infections entrantes, et jusqu'à présent nous n'avons qu'un seul cas de la nouvelle souche Covid-19 en provenance du Royaume-Uni. Celle-ci est présente en Europe (...) et nous ne pouvons pas fermer le pays aux capitales européennes, d'autant plus qu'il y a des étudiants qui rendent visite à leur famille au Liban pendant les vacances. Nous avons donc élaboré un plan pour un retour en toute sécurité depuis l'étranger. Ce plan prévoit des procédures strictes : les passagers à l'arrivée devront subir trois tests PCR, un avant l'embarquement, un deuxième à l'arrivée à l'aéroport de Beyrouth, avec une quarantaine à domicile de trois jours, puis un troisième pour s'assurer que le voyageur n'a pas été infecté".

Le ministre sortant de la Santé, Hamad Hassan, a lui aussi mis une nouvelle fois en garde contre une recrudescence des contaminations en début d'année. "Nous pourrions connaître une période difficile au milieu du mois de janvier, avec la hausse potentielle des contaminations post-fêtes", a répété mercredi le ministre sortant, dans des propos accordés à l'agence Markaziya. Un avertissement qu'il avait déjà lancé la veille, et dans lequel il prévenait que le Liban sera "au cœur de la tempête après le 10 janvier". "La situation socio-économique actuelle ne nous permet plus de procéder à des bouclages", a estimé Hamad Hassan, semblant ainsi contredire l'avis du Premier ministre concernant un troisième confinement du pays. "L'option la plus réaliste est de ménager à la fois activité économique et contrôle sanitaire. S'il s'avère toutefois que nous sommes obligés de reconfiner, cela devra être efficace", a toutefois prévenu M. Hassan, alors que le précédent confinement en novembre, avait eu un impact limité, du fait des nombreuses exemptions faites, et de sa courte durée (deux semaines). "Les expériences précédentes ont montré que le plus approprié à ce stade est de contenir et suivre certains foyers épidémiologiques, d'imposer le port du masque en tous lieux par divers moyens, et de boucler intégralement certaines zones avec la participation active des municipalités", a -t-il ajouté.

"Début de l'été"

Sur le plan des vaccins, le ministre sortant a annoncé qu'"avec la livraison prochaine du vaccin "Pfizer" à partir de février, la possibilité d'obtenir d'autres vaccins de différents fournisseurs, la participation du secteur privé et le renforcement de l'immunité communautaire post guérison, une vie économique et sociale plus sûre pourra être progressivement retrouvée au début de l'été". "Se faire vacciner n'est pas obligatoire mais facultatif, personnellement, je respecterai les critères et les priorités définis par le comité scientifique" (afin de déterminer qui est prioritaire pour recevoir le vaccin, ndlr), a affirmé M. Hassan.

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La conseillère du Premier ministre démisionnaire Hassane Diab pour les affaires de la santé, Petra Khoury, a elle aussi appelé à la prudence durant les fêtes. "Alors que nous nous préparons à clôturer 2020, rappelez-vous que plus de 1.400 Libanais sont morts des suites du Covid-19 (...)", a-t-elle écrit sur Twitter. Elle s'est en revanche voulue rassurante quant aux craintes face aux nouvelles variantes du Covid-19. "Tout au long de l’histoire, les virus évoluent pour devenir plus transmissibles mais moins meurtriers ... ils ne pourraient pas se propager davantage s’ils tuaient tous leurs hôtes", fait-elle remarquer. "Toutefois nous ne savons pas encore si cette variante se comportera autrement", concède-t-elle. Et d'ajouter : "Jusqu'à présent, cette variante est 50% plus contagieuse et la principale différence réside dans le taux d'infection chez les enfants. Mais celle-ci n'est pas plus mortelle et ne résiste pas au vaccin". "On aperçoit la lumière au bout du tunnel: vaccinons-nous, pour nous, nos familles, notre communauté et notre pays", a plaidé Petra Khoury. "Les autorités devraient accélérer la distribution des vaccins et les gens devraient adhérer aux mesures sanitaires pour arrêter la propagation et revenir à la normale en 2021. Faites-vous tester et portez un masque".

Un avertissement auquel a fait écho le syndicat des infirmiers et infirmières qui a mis en garde contre "les conséquences dangereuses de l'insouciance, de la négligence et du chaos" et le manque du respect des mesures sanitaires à l'occasion des fêtes. "La situation épidémiologique continue à se dégrader. On ne peut justifier le sacrifice de la santé sous prétexte de profiter des vacances", a écrit le syndicat dans un communiqué, alors que les hôpitaux sont au bord de la saturation. Les infirmiers ont invité les Libanais à conserver un sentiment de responsabilité et à faire preuve de prudence. "Un test négatif n'est ni synonyme d'immunité ni un encouragement à l'imprudence", a averti le syndicat qui souligne qu'"une contamination est possible à tout moment, avant ou après le test PCR". "De la même manière, l'arrivée prochaine du vaccin ne signifie pas la fin de la pandémie. La meilleure solution, c'est la prévention", ont-ils martelé.

"L'expérience de Noël n'a pas été bonne"

Le président de l'Ordre des médecins, Charaf Abou Charaf s'est pour sa part dit favorable à la "fermeture des boîtes de nuit et restaurants qui ne respectent pas les procédures sanitaires requises". "Nous n'avons aucune capacité d'absorber le nombre de contaminations actuelles au coronavirus et l'expérience de Noël n'a pas été bonne", a affirmé le Dr Abou Charaf.

Depuis le déconfinement du pays fin novembre, les contaminations vont croissant et les autorités craignent une flambée des contaminations après les rassemblements occasionnés par les fêtes, alors que le secteur hospitalier est saturé et le personnel sous grande pression. Malgré la hausse constante du nombre de cas, le ministère de l'Intérieur avait annoncé que du 23 décembre au 1er janvier, le couvre-feu imposé pour lutter contre la pandémie était allégé de 3h à 5h, au lieu de 23h30 à 5h. Pendant cette période, les pubs et boîtes de nuit peuvent ouvrir leurs portes à certaines conditions. Ces établissements, tout comme les restaurants, ne peuvent accueillir des clients qu'à 50 % de leur capacité de salle et il est interdit d'y danser. Les marchés populaires, les centres commerciaux, ainsi que les cinémas et théâtres peuvent également ouvrir de 5h à 23h, tandis que les événements organisés à l'occasion de mariages, obsèques et les événements culturels peuvent être organisés à 50 % des capacités des salles dans lesquels ils se tiennent. Dans ce contexte, les autorités affirment pouvoir vacciner deux millions de personnes d’ici à fin 2021.

Alors que les autorités libanaises craignent une explosion du nombre des nouvelles contaminations en raison des rassemblements consécutifs aux fêtes de fin d'année, le Premier ministre démissionnaire, Hassane Diab, a affirmé qu'un troisième confinement sera décrété s'il s'avère que les mesures de prévention en place n'ont pas été respectées. Il a également laissé...

commentaires (1)

Monsieur Diab, cessez de dire des bêtises et de faire des conneries. Un conseil simple, regardez ce que font les pays européens et copiez sans réfléchir. La recrudescence des cas au Liban est essentiellement due à la réouverture des restaurants, des pubs, des bars et des boites de nuit. La deuxième raison est le manque de répression du non respect du port du masque dans l’espace public. Retournez vous planquer et faites vous oublier au lieu de nous débiter chaque jour de nouvelles âneries

Lecteur excédé par la censure

20 h 20, le 30 décembre 2020

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Commentaires (1)

  • Monsieur Diab, cessez de dire des bêtises et de faire des conneries. Un conseil simple, regardez ce que font les pays européens et copiez sans réfléchir. La recrudescence des cas au Liban est essentiellement due à la réouverture des restaurants, des pubs, des bars et des boites de nuit. La deuxième raison est le manque de répression du non respect du port du masque dans l’espace public. Retournez vous planquer et faites vous oublier au lieu de nous débiter chaque jour de nouvelles âneries

    Lecteur excédé par la censure

    20 h 20, le 30 décembre 2020

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