La procureure générale près la cour d’appel du Mont-Liban, la juge Ghada Aoun, a déposé une plainte hier auprès du premier juge d’instruction du Mont-Liban, Nicolas Mansour, contre le directeur général des Forces de sécurité intérieure (FSI), le général Imad Osman, et le général de brigade Hussein Saleh pour manquement aux devoirs de la fonction dans le cadre de l’enquête relative aux « dollars subventionnés »
La juge reproche à la Direction générale des FSI d’avoir interdit au commissariat de la banlieue sud de Beyrouth de l’aider dans l’enquête qui vise le gouverneur de la Banque du Liban, Riad Salamé. Selon la LBCI, ce commissariat avait au départ contribué aux investigations préliminaires dans cette affaire. Cependant, lorsqu’il avait récemment reçu une commission rogatoire de la juge qui sollicitait son assistance pour un complément d’enquête après l’audition de Riad Salamé, jeudi, le responsable du poste avait refusé en expliquant qu’il avait reçu des ordres en ce sens des généraux Osman et Saleh, toujours selon la LBCI.
Ghada Aoun s’est empressée de déposer la plainte pour manquement aux devoirs de la fonction, dans les 24 heures fixées par les lois en vigueur sur le flagrant délit.
La démarche de la juge a été vivement critiquée par le député Mohammad Hajjar, proche du courant du Futur. Sur son compte Twitter, M. Hajjar a « stigmatisé des tentatives d’assassiner l’institution des FSI, élaborées dans des chambres noires, tantôt par des explosifs, tantôt par des feux d’artifice judiciaires ». En évoquant les explosifs, il faisait allusion à « la tentative d’assassinat du général Samir Chéhadé, et à l’assassinat du général Wissam el-Hassan et du capitaine Wissam Eid », respectivement ancien chef des renseignements des FSI et officier des renseignements des FSI qui avait contribué à établir le lien logique entre les éléments de preuve de nature téléphonique, dans le cadre de l’enquête sur l’assassinat de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri.
Rappelons que M. Salamé avait été entendu jeudi par la juge Aoun dans le cadre des poursuites lancées à son encontre concernant la distribution controversée de dollars aux changeurs agréés et de prêts au logement subventionnés par la BDL. Le gouverneur est soupçonné d’avoir contribué à manipuler le taux dollar/livre dans les bureaux de change en alimentant les caisses des agents agréés.
commentaires (4)
Pardon, éminente pas imminente !
Shou fi
22 h 23, le 19 décembre 2020