
La signature du dossier de guérison par le patriarche Raï. Photo M.A.
Le patriarche maronite Estephan Doueyhi (1630-1704) est en bonne voie d’être béatifié, a annoncé hier le patriarche maronite, le cardinal Béchara Rai, qui a signé en public le dossier médical d’une guérison miraculeuse due à son intercession. Il s’agit de la guérison de Rosette Zakhia Karam, guérie d’une maladie réputée incurable. Le document doit être examiné et authentifié par la commission médicale de la Congrégation pour la cause des saints, au Vatican.
Commentant cet événement pour les membres de la Fondation patriarche Estephan Doueyhi présents, le patriarche Raï a révélé qu’il s’en est ouvert au pape François en octobre, lors de son dernier déplacement à Rome, où il assistait à un consistoire pour la nomination de nouveaux cardinaux. « J’ai dit à Sa Sainteté, nous comptons sur un mot de vous au cardinal qui préside la Congrégation pour la cause des saints, afin que l’examen du dossier du patriarche Doueyhi soit accéléré et coïncide avec la célébration du centenaire du Grand Liban. La réponse n’a pas tardé et, le lendemain, à la messe dominicale qui a suivi le consistoire, le cardinal m’a promis de faire diligence, en réponse à la demande du pape François. »
Portrait officiel du patriarche Estephan Doueyhi.
Né à Ehden, mort dans la Vallée sainte
Né le 9 août 1630 à Ehden, Estephan Doueyhi est une figure majeure de la tradition maronite et sa réputation de sainteté a commencé de son vivant. Formé à son adolescence au Collège maronite de Rome, il perdit presque complètement la vue au cours de ses études, à force de lectures. Mais il en guérit miraculeusement, un rétablissement qu’il attribua à l’intercession de la Vierge Marie, à laquelle il fit un vœu qu’il tint sa vie durant et dont il ne révéla à personne la teneur. Il retrouva après sa guérison une vue d’aigle qui ne faiblit plus jamais. Prêcheur doué, il fut également un auteur prolifique. Son œuvre à la fois littéraire, historique, théologique est consacrée à l’Église maronite, au point qu’il a reçu le titre de « père de l’histoire maronite » et de « pionnier du sentiment national libanais ».
Élu patriarche à un très jeune âge (40 ans), pourchassé par les mamelouks, il trouva refuge momentanément dans le Kesrouan et le Chouf. Il assuma cette fonction de 1670 à 1704, date de sa mort à Qannoubine, dans la Vallée sainte, où il est enterré dans la grotte de sainte Marina. Outre ses brillantes qualités intellectuelles, de nombreux miracles lui ont été attribués de son vivant. C’est le pape Benoît XVI qui lui a attribué le titre de vénérable, première étape en vue de sa béatification. La cérémonie de béatification se tiendra au Liban.
commentaires (4)
durant un temos de crise existentielle, le besoin de se remetre au surnaturel. Culture levantine typique. ce n'est pas un bon signe.
SATURNE
15 h 37, le 17 décembre 2020