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Santé - La parole aux médecins

Le vaccin, meilleure prévention du cancer du col de l’utérus

Le vaccin, meilleure prévention du cancer du col de l’utérus

La vaccination contre le VPH est un outil de santé publique. Photo d’illustration Bigstock

Le virus du papillome humain (VPH) est le principal agent infectieux responsable du cancer du col de l’utérus dont la mortalité et les séquelles ne sont pas négligeables. Plus de cent types du virus ont été identifiés à ce jour, dont au moins dix cancérigènes.

La transmission des VPH se fait par contact cutanéomuqueux, le plus souvent par voie sexuelle. Certains types du virus habitent l’organisme durant plusieurs mois, voire années, ce qui peut causer sur le long terme des lésions précancéreuses évolutives et cliniquement silencieuses pendant une longue durée.

Le cancer du col de l’utérus reste la deuxième cause de cancer chez la femme dans les pays en voie de développement. Il n’est pas héréditaire. Les femmes le plus à risque sont celles sexuellement actives, sachant que près de la moitié des cas surviennent dans les premières années qui suivent le premier rapport sexuel, y compris les flirts.

Mode de vaccination

La découverte des vaccins contre les VPH représente l’innovation vaccinale la plus significative. Elle remonte à la moitié des années 2000, lorsque le premier vaccin bivalent, comprenant deux souches (16 et 18) des plus cancérigènes, a été mis sur le marché. Un autre vaccin quadrivalent a également été commercialisé au cours de la même période. Il contient, en plus des deux souches précitées, les souches 6 et 11 responsables des verrues génitales assez fréquentes chez les adolescents, représentant 90 % des cancers.

En mars 2017, un vaccin nonavalent a vu le jour. Il contient, en plus des quatre souches précitées, cinq nouvelles souches oncogènes (31, 33, 45, 52, 58) responsables de 20 % des cancers du col de l’utérus.

Le but de ce vaccin demeure la prévention des lésions précancéreuses du col de l’utérus qui sont les précurseurs immédiats et obligatoires du cancer du col, mais aussi des cancers anaux, vulvo-vaginaux, ainsi que des cancers du pénis, de la cavité buccale et de toutes les localisations impliquées dans la pratique sexuelle.

Ce vaccin est habituellement administré par le pédiatre qui connaît bien la famille de l’adolescente qui lui fait entièrement confiance, ainsi que par les gynécologues, les médecins de famille et certains généralistes intéressés et initiés à la vaccinologie.

Idéalement, ce vaccin doit être reçu entre 11 et 14 ans. Deux doses sont administrées à l’adolescente dans un espace de six mois. Chez les adolescents âgés entre 14 et 20 ans, le vaccin est donné en trois doses. La deuxième dose sera ainsi reçue deux mois après la première et la dernière dose, quatre mois plus tard. Dans certains pays, les garçons sont également vaccinés contre le VPH.

Plus le vaccin est pratiqué tôt à l’adolescence, plus son efficacité est garantie. Il est important de le faire vacciner avant son exposition au VPH ou dans un délai maximal d’un an après le premier rapport sexuel.

Certaines études ont montré que la circoncision des garçons diminuerait l’exposition au papillomavirus, vu que celui-ci se trouve notamment sur le prépuce qui doit être excisé lors de la circoncision.

La fréquence du cancer du col de l’utérus a nettement diminué dans les pays où la vaccination contre les VPH est pratiquée à grande échelle. Néanmoins, dans de nombreux pays, les familles hésitent encore à faire vacciner leurs adolescents qui s’y opposent souvent. Cette méfiance est accentuée par les campagnes menées par les mouvements antivaccinaux qui se développent de plus en plus dans le monde, accusant les vaccins d’effets secondaires graves et même invalidants. Ce qui n’est pas prouvé scientifiquement.

Bien que le vaccin contre les VPH soit nécessaire, il reste dispendieux dans les pays pauvres où il n’est pas couvert par les tiers payants.

Pour conclure, la vaccination des filles et même des garçons contre le VPH (11 à 14 ans) demeure un outil de santé publique, d’autant qu’elle est indispensable dans la lutte contre les cancers. Toutefois, cet acte de prévention, bien toléré et hautement efficace (90 %), doit être associé et complété par un suivi gynécologique régulier et un frottis cervico-utérin. Ces deux moyens de prévention primaire (vaccin) et secondaire (frottis) restent la vraie garantie pour vaincre le cancer du col de l’utérus.

* Le Dr Joseph Rachkidi est pédiatre, et membre du Programme élargi de vaccination et du Comité national de contrôle des maladies infectieuses relevant du ministère de la Santé publique.

Le virus du papillome humain (VPH) est le principal agent infectieux responsable du cancer du col de l’utérus dont la mortalité et les séquelles ne sont pas négligeables. Plus de cent types du virus ont été identifiés à ce jour, dont au moins dix cancérigènes.La transmission des VPH se fait par contact cutanéomuqueux, le plus souvent par voie sexuelle. Certains types du virus...

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