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Politique - Liban

Sissi appelle "en son nom et au nom" de Macron à la formation rapide d’un gouvernement

Les présidents français et égyptien ont convenu d'"intensifier" leurs efforts afin de parvenir à un règlement la crise au pays du Cèdre.

Sissi appelle

Le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi (g), et son homologue français, Emmanuel Macron, lors d'une conférence de presse le 7 décembre à Paris. Michel Euler/Pool via REUTERS

Le président français, Emmanuel Macron, et son homologue égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, ont plaidé pour une formation rapide d'un gouvernement au Liban, alors que le Premier ministre désigné, Saad Hariri, n’arrive toujours pas à mettre en place une nouvelle équipe ministérielle, en l’absence d’une entente entre les principales parties politiques sur la composition du cabinet. Les deux présidents ont convenu d'"intensifier" leurs efforts afin de parvenir à un règlement de la crise au Liban.

Lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue égyptien en visite officielle à Paris, le président français a évoqué la situation au Liban. "Alors que ce pays ami continue de souffrir de la non-conclusion d'un processus politique pourtant tant attendu, nous avons marqué notre volonté d'avoir un Liban plus fort, et un Etat libanais plus fort, au soutien de la population libanaise et non pas otage ni des intérêts ni d'une politique de terreur quelle qu'elle soit", a-t-il lancé. "Nous allons poursuivre notre initiative en faveur du Liban, à la fois sur le plan de l'aide et du soutien humanitaire onusien comme nous l'avons fait la semaine dernière (lors de la conférence de soutien au peuple libanais, mercredi dernier, ndlr) et une pression politique amie", a par la suite affirmé M. Macron en réponse à la question d'une journaliste. M. Macron a placé l’initiative française dans le cadre d’une politique menée par son pays en Méditerranée orientale pour "créer un cadre pacifié de coopération dans cette zone". "Tout cela passe par la capacité collective à réarticuler une politique méditerranéenne de coopération (...) capable de résoudre les problèmes économiques de la région et les problèmes migratoires qui l'accompagnent", a-t-il ajouté.

De son côté, le président égyptien a "appelé à une formation rapide d’un gouvernement pour faire sortir le Liban de la crise". "Cette question a fait l’objet de longues discussions avec le président Macron. Nous voulons intensifier nos efforts afin de parvenir à un règlement de la crise au Liban. (...) Depuis la France, depuis Paris, je lance un appel à toutes les forces politiques au Liban et aux Libanais, en mon nom personnel et au nom du président Macron (...) pour qu’ils donnent une chance à la naissance d'un gouvernement pour aboutir à un règlement des problèmes dont souffre le Liban". Et d’ajouter : "Nous sommes avec vous pour la stabilité et la paix dans ce pays".

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Le président égyptien a en outre assuré que son pays ne renoncera pas à "soutenir ses frères au Liban". "C’est une constante de la politique égyptienne. Nous sommes toujours en contact avec nos frères dans les pays arabes, notamment au Liban", a-t-il affirmé, rejetant les propos selon lesquels les pays arabes ont renoncé à prêter attention au Liban. "Il y a sans doute un problème dans la région arabe. La stratégie de l’Egypte qui consiste à œuvrer en vue d’une stabilité que ce soit au Liban, en Libye, en Syrie, en Irak, ou au Yémen, reste invariable", a précisé M. Sissi. Ce dernier avait participé à la visioconférence humanitaire de soutien au Liban qui s'était tenue le 2 décembre à l’initiative de Paris et qui était coprésidée par la France et l'ONU.

Cet appel franco-égyptien intervient alors que Saad Hariri n'est toujours pas parvenu à former, conformément à l'initiative française, un gouvernement "de mission" composé d'experts non partisans. Lundi, il s'est entretenu à ce sujet avec le président Michel Aoun qui l'a reçu à Baabda trois semaines après leur dernière entrevue depuis laquelle les contacts étaient au point mort. Les tractations s'enlisent de plus en plus face aux demandes et conditions posées par les différents partis politiques, et M. Hariri a annoncé un nouvel entretien mercredi avec M. Aoun "afin que nombreuses questions essentielles soient déterminées" .

Le nouveau cabinet est attendu depuis la démission il y a plus de trois mois du Premier ministre sortant Hassane Diab, dans la foulée des explosions meurtrières du 4 août au port de Beyrouth. Les autorités doivent lancer sans tarder une série de réformes qui permettraient de débloquer des aides internationales substantielles, permettant au Liban de surmonter la pire crise économique et financière de son histoire moderne.

Le président français, Emmanuel Macron, et son homologue égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, ont plaidé pour une formation rapide d'un gouvernement au Liban, alors que le Premier ministre désigné, Saad Hariri, n’arrive toujours pas à mettre en place une nouvelle équipe ministérielle, en l’absence d’une entente entre les principales parties politiques sur la composition du cabinet. Les...

commentaires (4)

Le soutien du Président Français au Liban est une chance pour nous. Je pense que Saad Hariri n'a pas à se plaindre du soutien de certains pour l'aider à sortir du pays où il était confiné. Il faut des amis dans la vie et pour la vie et Emmanuel Macron a donné aux libanais et libanaises des gages d'amitié et de soutien dans des périodes difficiles. Nous partageons son action pour le pays du Cèdre, que nous aimons tant et qui s'inscrit dans la durée depuis le général Gouraud et Septembre 1920 et même avant. François Lombard

Lombard François

23 h 50, le 07 décembre 2020

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Commentaires (4)

  • Le soutien du Président Français au Liban est une chance pour nous. Je pense que Saad Hariri n'a pas à se plaindre du soutien de certains pour l'aider à sortir du pays où il était confiné. Il faut des amis dans la vie et pour la vie et Emmanuel Macron a donné aux libanais et libanaises des gages d'amitié et de soutien dans des périodes difficiles. Nous partageons son action pour le pays du Cèdre, que nous aimons tant et qui s'inscrit dans la durée depuis le général Gouraud et Septembre 1920 et même avant. François Lombard

    Lombard François

    23 h 50, le 07 décembre 2020

  • A-t-on besoin des conseils et du soutien d'un dictateur ? Pour certains peut-être, mais pour la grande majorité des Libanais il n'est pas question d'importer un modèle de soumission alors qu'ils se battent pour que la loi du peuple supplante celle des prétendus dieux. Quant à Macron, s'il a la possibilité de vendre un Rafale, il est disposé à mettre une croix sur beaucoup de choses.

    Robert Malek

    20 h 59, le 07 décembre 2020

  • CE SONT LES PEUPLES QUI SE SOULEVENT PARTOUT DANS LE MONDE ET DEGAGENT LES MAFIEUX QUI LES EXPLOITENT. LES CONSEILS DE NACRON ET DE SISSI TOMBENT DANS LES OREILLES SOURDES POUR L,OCCASION.

    LA LIBRE EXPRESSION

    20 h 10, le 07 décembre 2020

  • "... alors que le Premier ministre désigné, Saad Hariri, n’arrive toujours pas à mettre en place une nouvelle équipe ministérielle, en l’absence d’une entente entre les principales parties politiques sur la composition du cabinet ..." - oui mais il faut aussi les comprendre. D’habitude les "principales parties politiques" se font grassement rémunérer pour prendre des décisions (accords du Caire, Taef, Doha, et j’en passe). Alors que maintenant on leur dit "formez un gouvernement" mais ce n’est pas clair dans leur tronche comment ni combien il y en aura pour eux. Ils ne savent même pas si ça sera en "fresh money", c’est vous dire...

    Gros Gnon

    20 h 00, le 07 décembre 2020

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