Hassan : Deux millions de vaccins fin février au plus tôt

Le ministre sortant de la Santé, Hamad Hassan, a annoncé lundi que le Liban avait réservé auprès de la société pharmaceutique Pfizer environ deux millions de vaccins qui arriveront au plus tôt fin février et seront distribués gratuitement aux plus vulnérables. Une annonce qui apporte un peu d'espoir alors que les chiffres de contaminations au coronavirus demeurent élevés et que la région de Baalbeck-Hermel a annoncé un confinement d'une semaine en raison d'une propagation inquiétante du Covid-19.

"Nous avons réservé auprès de la société américaine Pfizer environ deux millions de vaccins qui seront distribués gratuitement à des groupes ciblés - les plus vulnérables. Notre plan vise à assurer la vaccination de 30% de la société libanaise", a affirmé le ministre sortant dans une interview à "The Independent Arabia".

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Un Comité national pour la gestion des vaccins contre le Covid-19 a été formé et doit établir un calendrier de distribution du vaccin par ordre de priorités. Son prix sera fixé par le ministère de la Santé et il sera gratuit pour des groupes ciblés. Le ministre a annoncé que dans ce cadre un contrat direct devrait être signé entre la Banque du Liban et Pfizer, en s'assurant qu'il n'y ait "pas de tiers dans cet accord, afin de ne pas accroître le prix de son importation", pour sécuriser un vaccin "au meilleur prix".

Six médecins emportés par le virus
Le Liban a déjà enregistré, selon le dernier bilan du ministère de la Santé publié lundi, 984 cas de Covid-19 et seize décès, au cours des dernières 24 heures. Parmi les personnes décédées, le compositeur libanais Jean Saliba qui était hospitalisé depuis plusieurs jours. Ces chiffres font grimper à 138.096 le nombre cumulé des contaminations depuis l’apparition du virus au Liban en février, au nombre desquels 1.115 décès et 91.119 guérisons. Parmi les personnes actuellement contaminées, 946 sont hospitalisées, dont 385 aux soins intensifs. 

Sur la ligne de front depuis près de dix mois, les médecins du Liban ont déjà payé de leur vie leur engagement à soigner les patients atteints de Covid-19, d'après le président de l'Ordre des médecins, Charaf Abou Charaf. Six d'entre eux sont déjà décédés, trois autres sont en soins intensifs et 200 placés en quarantaine, selon lui. "Quant aux infirmières et infirmiers, le nombre de contaminés parmi eux est trois fois supérieur au nombre de médecins", a-t-il affirmé. 

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"Nous avons exigé que ces médecins aient le statut de martyrs du secteur de la santé et du devoir humanitaire, au même titre que les martyrs de l'armée et (de l'explosion, NDLR) du port, et que le secteur de la santé reçoive les équipements de prévention nécessaires", a-t-il ajouté. "Il est difficile d'assurer l'approvisionnement en équipement médical prévu pour le coronavirus en raison du taux élevé du dollar" qui s'échange à plus de 8.000 LL, a toutefois déploré M. Abou Charaf, soulignant que "malgré des capacités modestes, il existe de nombreux médecins qui ont travaillé avec enthousiasme et humanité pour aider les patients."

"Repousser l'heure du couvre-feu"
Le Liban a entamé le 30 novembre un déconfinement partiel après deux semaines de fermeture quasi-totale du pays. Les mesures en place depuis cette date restent inchangées jusqu'au 14 décembre. Ainsi, le couvre-feu débute à 23h chaque soir et il est maintenu jusqu'à 5h le lendemain. Les bars et les boîtes de nuit restent fermés, et les rassemblements publics ainsi que les célébrations de mariages interdits, tandis que les commerces et restaurants peuvent rouvrir leurs portes à 50 % de leur capacité de salle.

Dans ce cadre, le syndicat des restaurateurs a affirmé lundi respecter les mesures dictées par le ministère du Tourisme et a invité les Forces de sécurité à un contrôle routinier le 10 décembre pour confirmer leur respect des mesures sanitaires. Une fois que la question du "surpeuplement" des restaurants sera réglée, le syndicat a affirmé sa volonté de "mettre en place un plan pour le secteur de la vie nocturne et pour repousser l'heure du couvre-feu". "Il est inacceptable que le Liban, ses restaurants et sa vie nocturne soient privés du tourisme pendant la période des fêtes", a affirmé le syndicat. De leur côté, des propriétaires de bars et de boîtes de nuits ont coupé l'autoroute au niveau du Casino du Liban dans les deux sens pour protester contre l'arrêt de leur travail en raison du bouclage prolongé les concernant. 

La situation devient cependant de plus en plus grave dans la Békaa, et le mohafez de la région de Baalbeck-Hermel, Bachir Khodr, a pris la décision de boucler plusieurs localités pour une semaine, notamment la ville de Baalbeck. Les autres localités concernées sont Hermel, Nabi Chit, Doures, El-Ain, Ras Baalbek, Brital, Labwé, Bednayel, Tarya, El-Qasr el-Kawakh, Yammouné, Arsal, Tamnin, Fakhé jdidé et Hoch el-rafiké. Le mohafez avait déjà annoncé dimanche que la fermeture des écoles dans la région serait prolongée d'une semaine, estimant que "la situation sanitaire dans la région de Baalbeck-Hermel est devenue extrêmement dangereuse".