Alors qu’un avocat stagiaire, Éphrem Halabi, roulait mercredi dans le quartier de Corniche Mazraa, avec à bord de son véhicule une jeune avocate stagiaire, il s’arrête à un barrage des FSI. Les agents lui demandent ses papiers, ayant noté qu’il avait enfreint le règlement de la circulation alternée. S’ensuit alors une âpre discussion autour du point de savoir s’il a ou non le droit de circuler avec un numéro impair, qui était inapproprié ce jour-là. Les versions de l’avocat et des agents de sécurité diffèrent pour la suite. Le premier affirme que les agents l’ont injurié et insulté le bâtonnier Melhem Khalaf, tandis que les policiers affirment que c’est lui qui s’en est pris à eux. Il reste que le conducteur a été descendu de force de sa voiture et plaqué à terre. Une vidéo le montre à plat ventre sous le genou d’un homme en treillis, rappelant la scène devenue virale dans laquelle un policier de Minneapolis (États-Unis) avait maintenu son genou sur le cou d’un Américain noir, George Floyd, jusqu’à l’étouffer. Dans la vidéo tournée à Corniche Mazraa, on entend quelqu’un s’exclamer : « Il est en train de l’étouffer. Il va le tuer ! » Penchés sur l’homme, qui essayait en vain de dégager sa tête, de nombreux policiers s’employaient à lui passer les menottes derrière le dos.
« Vous défigurez votre image ! »
Alerté par l’incident, le bâtonnier Khalaf s’est rendu immédiatement sur le lieu de l’agression. Dans une autre vidéo, on le voit fulminer face aux auteurs des faits : « Je ne garderai pas les bras croisés face à quiconque passe des menottes à un avocat. Les menottes sont pour les voyous et pour ceux qui tirent. Vous faites les matamores face à un avocat ? (…) Vous défigurez votre image ! » Des informations rapportent que le bâtonnier de Beyrouth a préparé un dossier pour porter plainte.
Les violences policières ont été également fustigées par plusieurs responsables et partis politiques. Le président de la commission parlementaire des Droits de l’homme, Michel Moussa, a estimé dans un communiqué, que « quelles que soient les circonstances de l’infraction, celle-ci doit être traitée conformément à la loi, et loin de la violence ». « Les éléments sécuritaires chargés d’appliquer les lois doivent les respecter. Nous demandons à leurs supérieurs hiérarchiques de mener une enquête transparente et de sanctionner les coupables », a-t-il réclamé.
Sur son compte Twitter, Roula Tabch (courant du Futur et avocate de profession) a dénoncé « une violation flagrante des lois » commise par « ceux-là mêmes qui doivent en priorité les appliquer ». Elle a salué M. Khalaf pour avoir déposé plainte, insistant sur « la nécessité de demander des comptes à quiconque ose humilier un avocat ».
Le comité des avocats au sein du Courant patriotique libre a réclamé « l’arrêt immédiat du recours à la violence injustifiée à l’égard des citoyens ». De son côté, le comité pour la justice et la législation au sein du Parti socialiste progressiste a dénoncé « un recours aux pratiques d’un État policier qui gouverne avec le fer et le feu, dépassant toutes les lignes rouges liées aux immunités constitutionnelles, en l’espèce l’immunité de l’avocat ».
commentaires (5)
Faux , Archifaux , la scène ne s¡est pas déroulée comme le décrit l'article qui cherche à désinformer , encore une fois , le lecteur .
Chucri Abboud
14 h 47, le 27 novembre 2020