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Société - Explosions au port de Beyrouth

Le juge Sawan réclame une enquête sur trois ministres, selon une source

Contacté par L'Orient-Le Jour, le secrétaire général du Parlement, Adnane Daher, a assuré qu'il n'avait reçu aucune demande de la part du juge en charge de l'enquête.

Le port de Beyrouth, dévasté par l'explosion du 4 août 2020, vu depuis un appartement gravement endommagé, le lendemain du drame. Photo AFP/ANWAR AMRO

Le juge dirigeant l'enquête libanaise sur l'explosion meurtrière du 4 août dans le port de Beyrouth veut que des investigations soient menées à l'encontre de trois ministres pour leur possible responsabilité dans cette catastrophe, a annoncé mardi une source judiciaire à l'AFP. Le juge Fadi Sawan a réclamé dans une lettre au Parlement -dont un organe (la Haute Cour de justice, NDLR) est habilité à poursuivre les membres du gouvernement- l'ouverture d'une enquête sur le ministre des Travaux publics et des Transports Michel Najjar ainsi que sur ceux des Finances Ghazi Wazni et de la Justice Marie-Claude Najm, selon la même source. Il lui a aussi demandé de se pencher sur le rôle de plusieurs autres personnes ayant occupé les mêmes fonctions ministérielles dans les trois précédents gouvernements, ajoute l'agence.

"Certains soupçons"
Les investigations que le juge Sawan a lui-même effectuées ont fait naître "certains soupçons quant à la responsabilité de ces ministres et à leurs défaillances face à la gestion de la présence dans le port de nitrate d'ammonium" dont l'explosion de centaines de tonnes a fait plus de 200 morts et des milliers de blessés et ravagé une grande partie de la capitale, a ajouté cette source à l'AFP.

Contacté par L'Orient-Le Jour, le secrétaire général du Parlement, Adnane Daher, a assuré qu'il n'avait reçu aucune demande de la part du juge Sawan. Il a ensuite dit ne "pas avoir de commentaire supplémentaire" à faire à ce sujet.

Les responsables libanais ont refusé l'idée d'une enquête internationale sur cette affaire, malgré les appels au Liban et à l'étranger à des investigations indépendantes. Le gouvernement a démissionné après le drame, mais continue d'expédier les affaires courantes, un nouveau n'ayant toujours pas pu être constitué. Dans le cadre de l'enquête en cours, 25 personnes ont pour le moment été arrêtées.

Mardi encore, l’avocat général près la Cour de cassation, Ghassan Khoury, a engagé des poursuites à l'encontre de deux responsables des douanes dans le cadre de l'enquête. Il s'agit de Hani Hajj Chéhadé, membre du Conseil supérieur des douanes, et Moussa Hazimé, ancien directeur par intérim de la région de Beyrouth aux douanes. Ils seront entendus par le juge Sawan.

"Justice corrompue"
Sur le terrain, un groupe de proches des victimes a organisé un sit-in mercredi matin près du siège du Parlement, place de l'Etoile à Beyrouth. L'un des manifestants a dénoncé "une justice corrompue et politisée". "Nous voulons savoir qui nous ment", a-t-il encore ajouté aux micros des chaînes télévisées sur place. Menaçant d'"entrer au Parlement" malgré les accès barricadés, ce porte-parole a accordé aux autorités un délai d"une demi-heure" pour le vote d'une loi qui assimile les victimes de l'explosion aux "martyrs de l'armée" afin de bénéficier des indemnités prévues par ce statut aux proches des militaires tués dans l'exercice de leurs fonctions. Le groupe parlementaire affilié au mouvement Amal du président du Parlement, Nabih Berry, ont finalement proposé mercredi un texte de loi à caractère de double urgence allant dans ce sens.

Les autorités ont reconnu que l’immense déflagration du 4 août a été causée par l’explosion de 2.750 tonnes de nitrate d’ammonium qui ont pris feu dans un hangar du port où elles étaient stockées depuis 2014, sans mesures de sécurité.

Le juge dirigeant l'enquête libanaise sur l'explosion meurtrière du 4 août dans le port de Beyrouth veut que des investigations soient menées à l'encontre de trois ministres pour leur possible responsabilité dans cette catastrophe, a annoncé mardi une source judiciaire à l'AFP. Le juge Fadi Sawan a réclamé dans une lettre au Parlement -dont un organe (la Haute Cour de...

commentaires (10)

Quelle honte , une comédie tragique .ce pays est dorénavant voué à un échec cuisant et ce à tous les niveaux et dans tous les domaines .Time to say goodbye Car réformes il n y aura point ....

Robert Moumdjian

03 h 36, le 26 novembre 2020

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Commentaires (10)

  • Quelle honte , une comédie tragique .ce pays est dorénavant voué à un échec cuisant et ce à tous les niveaux et dans tous les domaines .Time to say goodbye Car réformes il n y aura point ....

    Robert Moumdjian

    03 h 36, le 26 novembre 2020

  • Tous les politiciens, ministres directeurs ou chefs et controle qui ont eu vent de cette affaire et n’ont pas alerter la presse pour prévenir le peuple du danger que ces vendus leur faisaient prendre depuis le moment où le bateau a accosté jusqu’au 4 août devraient être jugés et sanctionnés point barre à commencer par le président de la république.

    Sissi zayyat

    17 h 47, le 25 novembre 2020

  • Dans ce pays on achète la paix par les amnisties. L’excuse est que les crimes et les négligences se passent, puisque Dieu l'a bien voulus.

    DAMMOUS Hanna

    12 h 42, le 25 novembre 2020

  • oui on dirait bien que dans ce pays on cherche à accuser , les derniers venus au pouvoir et au gouvernement , de tous les maux que d'autres - une mafia solidaire entre ells - ont causé et continuent à causer à ce pauvre pays .

    Lecteurs OLJ 2 / BLF

    10 h 50, le 25 novembre 2020

  • Ce coup d éclat médiatique et médiatisé est d ‘un ridicule et d’une inutilité affligeante.. Décidément la Justice et le Bon sens ne sont plus ce qu’ils étaient. On continue a se moquer du citoyen ordinaire impunément en insultant son inteligence. Allez chercher et poursuivre les vrais coupables. De grace Messieurs, Un peu de Dignite et de Pudeur.

    Cadige William

    09 h 20, le 25 novembre 2020

  • Les ministres cités sont probablement coupables de malveillance et négligence ou même connivence à ne pas écarter. Le juge, sous pression, sait bien ce qu'il fait. D'ailleurs, il a demandé à écouter les ministres similaires depuis 2014.

    Esber

    09 h 19, le 25 novembre 2020

  • ON PASSE LE TEMPS A POURSUIVRE DES SUBALTERNES ET A IGNORER LE PROPRIETAIRE DU NITRATE QUI EST CONNU INTERNATIONALEMENT ET SURTOUT LOCALEMENT ET QUI A TOUJOURS LA MAIN HAUTE SUR L,AEROPORT ET LES PORTS ET LES PASSAGES ILLEGAUX DES TRAFIQUANTS SUR LES FRONTIERES SYRIENNES.

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 00, le 25 novembre 2020

  • Il RÉCLAME une enquête D’ici à ce que l’enquête soit effectuée .... Des commissions parlementaires seront créées dans ce but ( pour noyer le poisson)... c’est juste pour calmer et anesthésier l’opinion publique, comme d’habitude. Le juge en question n’aura pas les c...lles pour aller au bout de l’enquête. TOUT LE MONDE connaît les responsables qui ont essayé de camoufler la dangerosité de ces produits. Sinon pq l’officier qui a alerté du danger voila plus d’un an... a t il été emprisonné ? D’ailleurs il serait encore en prison actuellement... pq? Les personnes qui ont alerté sont en prison ??? PERSONNE ne répond ÉVIDEMMENT. Tout comme l’officier à la retraite qui a cassé la photo de AOUN? Lui? Il est vite emmené en prison sans ménagement et sans perte de temps. Son soit disant Crime serait plus grave??

    LE FRANCOPHONE

    08 h 57, le 25 novembre 2020

  • HAHAHAHAHAHAHA !!! cet article -MADE MY DAY - le 1er que jai lu ce matin . Pourquoi?parce que les seuls ministres cites PARCE QUE SUSPECTS DE JE NE SAIS QUOI, Sont ceux du dernier gouv alors que ceux des annees 2014-2019 ne le sont pas ! TRES DROLE VRAIMENT TRES DROLE

    Gaby SIOUFI

    08 h 56, le 25 novembre 2020

  • Et leurs prédécesseurs depuis 2014? Sinon on va croire que les gouvernement de "technocrates" ne sert qu’à porter le chapeau et couvrir les crimes des politiciens...

    Gros Gnon

    07 h 52, le 25 novembre 2020

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