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Crépuscule des ânes

Mais où sont donc passés les ânes qui prétendaient qu’on n’attendait plus que la présidentielle américaine pour avoir un gouvernement ? Que sont devenus tous ces neuneus pontifiants, à la mine compassée, qui sortent de leur boîte dès qu’il y a une caméra ou un micro à lécher, puis disparaissent dans les crépuscules de la géopolitique de quartier ?

Visiblement, le Mollasson du Futur n’a pas été informé à l’avance de cette échéance américaine cruciale pour le Liban et poursuit cahin-caha sa petite danse du ventre devant des affamés ministériels, impeccablement alignés devant la mangeoire. Après s’être déculotté devant le duo chiite, qu’il a décoré une fois de plus du confetti des Finances, il a souscrit aux conditions du Derviche tourneur de Moukhtara, avec en prime un bras d’honneur en direction de son rival futile. Ne lui reste plus qu’à s’étaler devant le Franju du Liban-Nord et le cartel orphelin des prosyriens, pour que la sauce soit à point.

Évidemment, il reste à notre ami la Aounie au grand complet dont il devra apaiser l’insatiable appétit, avant d’en devenir lui-même le plat de résistance. Ce qui explique d’ailleurs ses multiples virées au Château dès la nuit tombée, pour prendre note des oukases de Mongénéral. Lequel, à chaque visite, s’amuse à lui ajouter deux ou trois ministres carpettes à son gouvernement bigarré. Son cabinet, il le voulait resserré, l’ex-barbichu ? Il l’aura aussi large que l’entrée d’un supermarché à la veille d’un reconfinement. Emmanuel Macron appréciera. Son gouvernement de « mission » deviendra un gouvernement de fission de particules multiples.

Pour le reste, ceux qui s’ennuient pourront toujours suivre les derniers soubresauts du Basileus traqué, qui continue de déployer des efforts monstres pour cultiver son impopularité. Ses recettes sont d’ailleurs largement éprouvées : glapir dans un micro index levé, faire la gueule en toutes circonstances pour impressionner les derniers éléments de sa valetaille transie et crier à la trahison à chaque fois qu’un de ses sous-fifres fait mine de respirer de traviole. Et la meilleure de toutes, celle qui a forcément ses préférences : entretenir sa barbe de trois jours en attendant de prendre du galon et d’en gagner une complète à l’image de son mentor iranien…

Au moins, lui sait de quel côté sa tartine est beurrée.

gabynasr@lorientlejour.com

Mais où sont donc passés les ânes qui prétendaient qu’on n’attendait plus que la présidentielle américaine pour avoir un gouvernement ? Que sont devenus tous ces neuneus pontifiants, à la mine compassée, qui sortent de leur boîte dès qu’il y a une caméra ou un micro à lécher, puis disparaissent dans les crépuscules de la géopolitique de quartier ? Visiblement, le Mollasson du...

commentaires (5)

J'adore.

Massabki Alice

15 h 44, le 13 novembre 2020

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Commentaires (5)

  • J'adore.

    Massabki Alice

    15 h 44, le 13 novembre 2020

  • Jusqu'à quand la danse du ventre va continuer ?

    Esber

    14 h 59, le 13 novembre 2020

  • Faute d'autres atouts il croirait qu' "entretenir sa barbe de trois jours" lui donne un avantage dans ses jeux de " je te tiens tu me tiens par la barbichette" face au libanais dorénavant poilus faute de pouvoir se payer du savon et des lames... Malheureusement personne ne rit dans ce aahed morose!!! Merci Gaby de nouveau!!

    Wlek Sanferlou

    13 h 59, le 13 novembre 2020

  • Je ne comprends pas d’où vient l’expression, tous les ânes s’appellent Martin. Ça c’est en France, mais dans mon enfance, on parlait souvent de l’âne chypriote, ou du mulet, l’hybride du cheval, qui traverse les villages avec son apothicaire "moghrabi" pour proposer une panoplie de médicaments à base d’herbes. A la longue, il n’a pas trouvé le remède contre la bêtise des politiciens, et on peut parler sans sourire de l’âne libanais ou plutôt du bonnet d’âne au lieu du tarbouche fierté de jadis. Finalement, ils sont au fond de la classe politique avec le bonnet, à genoux pleurnichant pour se faire pardonner. Moralité on peut dire avec un joli sobriquet d’un politicien, le bonnet d’âne libanais. Depuis la double explosion au port, on n’a plus le droit de rire, mais pour bon, par temps de Corona, on peut se consoler par ce court passage de Raymond Devos sur ""la situation actuelle"" : https://www.facebook.com/Ina.fr/videos/raymond-devos-parlons-de-la-situation-1979/654439181790702/

    L'ARCHIPEL LIBANAIS

    11 h 29, le 13 novembre 2020

  • Ils continuent à s’aligner devant une mangeoire vide en espérant un quelconque miracle pour le remplir de foin alors que les terrains sont assécher et la pluie inexistante. Ils peuvent attendre ces abrutis qui ne cessent de braire à chaque fois que l’occasion se présente pour parler de leur exploits inexistants et réclamer les mêmes ministères pour abreuver leur troupeaux ou aboyer pour faire peur fort de leurs crocs acérés qu’ils montrent serrés autour du cou du pays et de ses citoyens qui continuent de saigner. Où est donc le bâton du peuple pour leur faire lâcher la prise et se libérer pour arrêter cette hémorragie? Où sont donc les politiciens de l’opposition qui n’arrêtent pas de réunir sans aboutir à une solution drastique avant qu’il ne soit trop tard ?

    Sissi zayyat

    11 h 04, le 13 novembre 2020

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