Rechercher
Rechercher

Politique - Conférence

A Damas, le Liban réclame un retour des réfugiés indépendamment d'une solution politique au conflit

La cadence des retours de réfugiés syriens du Liban vers la Syrie a baissé en raison du coronavirus, reconnaît le ministre libanais sortant des Affaires Sociales et du Tourisme, Ramzi Moucharrafiyé.

A Damas, le Liban réclame un retour des réfugiés indépendamment d'une solution politique au conflit

Le ministre libanais sortant des Affaires sociales et du Tourisme, Ramzi Moucharafieh (c), en visite à Damas le 11 novembre 2020. Photo Ani

Le Liban officiel, représenté par deux ministres, dont l'un s'est rendu à Damas pour assister à la conférence organisée par le régime Assad sur le retour des réfugiés syriens, a appelé une nouvelle fois à dissocier un tel retour d'une solution politique au conflit qui ravage la Syrie depuis 2011.

Plus d'un million de réfugiés syriens sont présents au Liban depuis le début du conflit en Syrie en 2011, ce qui constitue près d'un quart de la population libanaise et un coût supplémentaire pour un pays qui traverse une des pires crise socio-économique de son histoire.

"Le gouvernement libanais a approuvé un plan pour le retour des déplacés conforme aux normes internationales et qui garantit le droit des déplacés à un retour digne, en coordination avec l'Etat syrien et la communauté internationale", a affirmé M. Moucharrafiyé, qui dirige la délégation libanaise en Syrie. Ce plan a pour but d'"éliminer les obstacles et d'assurer les facilités qui incitent au retour", a-t-il expliqué. Remerciant l'Etat syrien pour la tenue de cette conférence, il a estimé que celle-ci constitue "le début effectif d'une solution pratique et durable à cette crise humanitaire". "Cette conférence reflète aussi les intentions sincères de l'Etat syrien pour assurer un retour sûr et digne à ses citoyens".

"Expériences pas encourageantes"

En dépit de leurs divergences, les acteurs de la scène politique libanaise s’accordent aujourd’hui sur la nécessité d’accélérer le retour des réfugiés. Le gouvernement sortant de Hassane Diab avait approuvé un plan allant dans ce sens le 14 juillet dernier. La présence de Ramzi Moucharrafiyé en personne à la conférence de Damas constitue une première pour le Liban depuis le début de la guerre en 2011. Le Liban est invité à la conférence aux côtés de plusieurs pays entretenant des relations avec Damas, notamment l’Iran, la Chine, les Émirats arabes unis et la Russie. L'Union européenne, conviée par Damas, a pour sa part boycotté ce sommet, affirmant que les conditions de sa participation ne sont pas réunies.

Lire aussi

Le Liban officiel pour la première fois depuis 2011 en Syrie

"Les expériences internationales pour des solutions politiques à un retour des déplacés ne sont pas encourageantes", a, dans ce contexte, estimé M. Moucharrafiyé. Il a ensuite reconnu que "le retour effectif des déplacés syriens se poursuit en coordination avec la Sûreté générale libanaise et son homologue syrien, mais la cadence de ce retour a diminué en raison du Covid-19".

Wehbé en visioconférence

Lors d'une allocution prononcée cette fois-ci par visioconférence, le ministre sortant des Affaires étrangères, Charbel Wehbé, est allé dans le même sens que M. Moucharrafiyé. Il a ainsi dit "espérer que cette conférence contribue à trouver une solution à la crise des réfugiés", appelant à "intensifier les efforts internationaux afin d'assurer un retour sûr, digne et progressif des déplacés syriens" et "insistant à ce (qu'il) ne soit pas lié à une solution politique" au conflit en Syrie. "Le gouvernement libanais appelle la communauté internationale à l'aider à mettre en œuvre le plan qui a été approuvé pour le retour des réfugiés, surtout que les circonstances sont à présent propices à un tel retour" a-t-il ajouté.

"Le Liban espère que la paix et la stabilité soient rétablies partout en Syrie, d'autant plus que c'est le cas dans la plupart des régions syriennes. Nous devons reconnaître que le principal facteur de l'échec de la résolution de la crise des réfugiés syriens est l'absence de volonté internationale commune." a encore affirmé M. Wehbé. "Le Liban souffre depuis le début de la crise syrienne et la fermeture des frontières. La présence d'un million et demi de réfugiés syriens a alourdi le fardeau qui pèse sur le pays, et affecté le modèle libanais, en sus du demi-million de Palestiniens accueillis depuis sept décennies", a-t-il déploré.

"Sanctions américaines"

Pour sa part, le président syrien Bachar el-Assad, a estimé que "les sanctions américaines et les pressions exercées par Washington sur les Nations Unies et les pays voisins de la Syrie, sont la cause de la réticence de plus de cinq millions de réfugiés syriens qui ont fui le conflit à rentrer chez eux". "Les obstacles sont de taille", a estimé le chef d'Etat syrien. "Outre les pressions subies par les réfugiés syriens à l'étranger pour les empêcher de rentrer, les sanctions économiques illégales et le blocus imposé par le régime américain et ses alliés entravent les efforts des institutions étatiques syriennes visant à réhabiliter les infrastructures", a-t-il regretté. Des infrastructures "détruites par le terrorisme" selon lui, et empêchant ainsi les réfugiés de rentrer et de "vivre une vie décente dans des conditions normales." "La conférence a été boycottée par Washington, l'Union européenne et la plupart des pays voisins de la Syrie, qui accueillent la majorité des 6,5 millions de réfugiés" a encore souligné le président syrien.

Le conflit syrien a poussé depuis 2011 plus de la moitié de la population syrienne d'avant-guerre sur le chemin de l'exil, dont plus de 5,5 millions ayant trouvé refuge à l'étranger, notamment dans les pays voisins, selon le Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR).

Si les réfugiés syriens au Liban sont peu enclins à prendre le chemin du retour, c’est à la fois pour des questions économiques, alors que la Syrie vit une situation de crise aiguë, et pour des raisons sécuritaires, notamment pour ceux qui étaient opposés au régime syrien. Les plus jeunes redoutent également d’être enrôlés de force dans l’armée, alors que le service militaire est obligatoire.

Le Liban officiel, représenté par deux ministres, dont l'un s'est rendu à Damas pour assister à la conférence organisée par le régime Assad sur le retour des réfugiés syriens, a appelé une nouvelle fois à dissocier un tel retour d'une solution politique au conflit qui ravage la Syrie depuis 2011.Plus d'un million de réfugiés syriens sont présents au Liban depuis le début du conflit...

commentaires (6)

Une recherche dans les archives de l'OLJ me montre que Ramzi Moucharrafiyé appartient a la formation "Parti démocratique libanais" de Talal Arslan. C'est un article interessant mais je voudrais me plaindre quand-meme des publicites sur le site web de l'OLJ : cette article par exemple est entoure pour moi de beaucoup de publicite pour 'eau de cologne empereur Napoleon 1'. J'aimerais pouvoir supprimer toute cette publicite !

Stes David

09 h 35, le 12 novembre 2020

Tous les commentaires

Commentaires (6)

  • Une recherche dans les archives de l'OLJ me montre que Ramzi Moucharrafiyé appartient a la formation "Parti démocratique libanais" de Talal Arslan. C'est un article interessant mais je voudrais me plaindre quand-meme des publicites sur le site web de l'OLJ : cette article par exemple est entoure pour moi de beaucoup de publicite pour 'eau de cologne empereur Napoleon 1'. J'aimerais pouvoir supprimer toute cette publicite !

    Stes David

    09 h 35, le 12 novembre 2020

  • Je ne pense pas que les chiites sont contents d'avoir des sunnites chez eux ??????

    Eleni Caridopoulou

    17 h 53, le 11 novembre 2020

  • C'est tellement affligeant de voir le "Liban officiel" reprendre mot pour mot le discours assadien. Alors que tout le monde sait que l'ennemi assadien pratique l'épuration ethnique en chassant les sunnites de leurs terres et en y implantant des colons chiites transnationaux armés des feux d'artifice illégaux du port de Beyrouth. Que de plus l'ennemi assadien envoie ses sunnites chassés de leur terre coloniser le Liban comme il a envoyé les palestiniens chassés de leur terre coloniser le Liban dans les années 70. Ce "Liban officiel" est autant ennemi du vrai Liban que l'est le régime Assad. De plus en reprenant les mensonges assadiens il montre qu'il est toujours asservi à Assad pas moins que dans les années 90, seule l'armée d'occupation a changé (de l'armée d'Assad au Hezbollah) mais le Hezbollah sert mieux le régime Assad que la propre armée assadienne !! Le Hezbollah pille le Liban au profit d'Assad mieux que ne le faisait l'armée assadienne avant 2005.

    Citoyen libanais

    15 h 33, le 11 novembre 2020

  • ON LES AURA ENCORE POUR DES DECENNIES.

    LA LIBRE EXPRESSION

    13 h 40, le 11 novembre 2020

  • Un "retour des déplacés conforme aux normes internationales et qui garantit le droit des déplacés à un retour digne" n'est malheureusement pas pour demain.

    Yves Prevost

    13 h 34, le 11 novembre 2020

  • l'axe de la lose....si vous êtes en faillite pourquoi ne pas demander à la Russie ou à l'Iran de l'aide voyons. Qui donc a besoin des méchants occidentaux et arabes qui empêchent le bon Dr Assad de liquider son peuple et de phagocyter le Liban tranquillement

    Liban Libre

    13 h 27, le 11 novembre 2020

Retour en haut