Treize décès et 1769 contaminations au cours des dernières 24h

Au lendemain d'un nouveau record dans les contaminations quotidiennes qui ont dépassé les 2100 cas, le Liban a enregistré durant les dernières vingt-quatre heures 1769 cas supplémentaires (dont quatre en provenance de l'étranger) et 13 nouveaux décès, selon le bilan officiel publié samedi par le ministère de la Santé. Ces chiffres font grimper à 93 097 le total des cas enregistrés depuis l’apparition de la pandémie dans le pays le 21 février dernier, au nombre desquels 713 décès et 50 384 guérisons. Parmi les personnes toujours contaminées à ce jour, 782 sont hospitalisées, dont 279 aux soins intensifs.

Face à cette situation toujours plus alarmante, le Premier ministre démissionnaire, Hassane Diab, a répondu aux appels à un reconfinement du pays, soulignant qu'il attendait, avant toute décision officielle, de recevoir toutes les donnés concernant la situation sanitaire de la part du ministre sortant de la Santé, Hamad Hassan. "Je ne suis pas du genre à prendre des décisions de manière précipitée", a-t-il souligné, en réponse à une question posée par un site d'information. Il a ajouté avoir demandé au ministre de la Santé de lui fournir toutes les informations nécessaires concernant l'étendue de la pandémie au Liban, le secteur hospitalier et ses capacités d'accueil, ainsi que des données sur les lits en soins intensifs et les respirateurs disponibles. M. Diab a encore indiqué vouloir se pencher sur les résultats des bouclages localisés. Après avoir mis la main sur ces informations, il prendra, en coopération avec son "équipe technique", la décision adéquate, qu'il présentera au Conseil supérieur de la Défense, afin de statuer sur la mise en vigueur et la durée d'un bouclage total du pays.

Vendredi, le ministre Hassan avait estimé que toute décision éventuelle de reconfiner le Liban pour éviter une situation sanitaire "catastrophique" devrait être "prise au sérieux par toutes les parties". Il n'est toutefois pas allé jusqu'à clairement réclamer ce reconfinement, à l'issue de son entretien à Baabda avec le président de la République, Michel Aoun. Il s'était contenté de souligner qu'il avait "étudié toutes les possibilités qui peuvent être envisagées" pour lutter contre la pandémie avec le chef de l'Etat, reconnaissant toutefois que les bouclages localisés n'avaient donné aucun résultat "encourageant".

"L'arrivée du pire"

Tirant les mêmes conclusions, l'Ordre des pharmaciens du Liban a appelé dans la journée de samedi les autorités à décréter un reconfinement de 15 jours sur tout le territoire. Dans un communiqué, il a affirmé qu'un tel bouclage permettrait au secteur médical "de reprendre son souffle avant l'arrivée du pire". Hier, c'était au tour du président de l'Ordre des médecins, Charaf Abou Charaf, de plaider encore une fois pour un reconfinement de deux à quatre semaines dans tout le pays.

Lire aussi

Vers une augmentation du nombre des unités Covid-19 dans les hôpitaux au Liban

En attendant cette décision éventuelle, les autorités poursuivent la stratégie de bouclage localisé, bien que celle-ci n'ait pas permis de faire baisser la moyenne générale des contaminations, selon les experts. Ainsi, le ministère de l’Intérieur avait publié la semaine dernière une nouvelle liste des villes et villages qui seront confinés jusqu’au 9 novembre à 5h, soulignant que les pubs et boîtes de nuit resteront fermés et que tous les rassemblements, fêtes et cérémonies seront interdits sur l’ensemble du territoire jusqu’à nouvel ordre. Le ministère de l'Intérieur avait également étendu les heures de couvre-feu qui est désormais observé de 21h à 5h.