Rechercher
Rechercher

Société - Coronavirus au Liban

Quatre semaines de bouclage généralisé recommandées, 1.080 cas et 9 décès enregistrés

Cette phase "dangereuse" que traverse le pays nécessite que soient prises des mesures "inédites", affirme Hamad Hassan.



Quatre semaines de bouclage généralisé recommandées, 1.080 cas et 9 décès enregistrés

Un agent sanitaire manipulant des tests PCR de dépistage du coronavirus, dans un hôtel de la banlieue de Beyrouth, le 5 octobre 2020. Photo REUTERS/Mohamed Azakir

Alors que commence une nouvelle semaine de bouclage localisé concernant 115 localités et que le couvre-feu a été étendu dans tout le pays, les statistiques concernant la pandémie de coronavirus continuent d'augmenter, ce qui a poussé le comité scientifique en charge du suivi de l'épidémie au ministère de la Santé (présidé par Hamad Hassan) à recommander aux autorités de mettre en place quatre semaines de bouclage généralisé.

Une décision dans ce sens doit encore être prise par la commission ministérielle chargée du suivi du Covid-19, qui s'est réunie en soirée au Grand Sérail sous la présidence du Premier ministre sortant Hassane Diab. Sauf que dans un communiqué publié à l'issue de la réunion, le bureau de presse de M. Diab a souligné que la commission a discuté "des mesures à prendre pour limiter la propagation du virus", mais n'a pas évoqué un éventuel reconfinement. 

Les appels au reconfinement total sont lancés alors que 1.080 nouveaux cas de coronavirus ont été déclarés au cours des dernières 24 heures (22 en provenance de l'étranger) et neuf décès supplémentaires enregistrés, selon le bilan officiel publié lundi. Cela fait grimper à 83.697 le total de cas enregistrés depuis l’apparition de l’épidémie au Liban le 21 février dernier, au nombre desquels 652 décès et 43.885 guérisons. Sur les personnes toujours contaminées à ce jour, 805 sont hospitalisées, dont 276 aux soins intensifs. 

Dans ce cadre, le député Hussein Hajj Hassan (Hezbollah) a annoncé avoir été testé positif dimanche et s'être mis en quarantaine.

Des mesures "inédites"
Après la réunion du comité scientifique, le ministre sortant de la Santé, Hamad Hassan, a souligné que les bouclages localisés, en vigueur depuis fin août, "n'ont pas eu les résultats escomptés". "Nous faisons face à une évolution dangereuse du nombre de contaminations", a ajouté M. Hassan, qui a réclamé "un confinement général de quatre semaines, avec des mesures de prévention sévères". Il a encore estimé que cette phase "dangereuse" que traverse le pays nécessite que soient prises des mesures "inédites", les hôpitaux du pays ne pouvant accueillir tous les patients souffrant du virus, ce qui risque de provoquer une augmentation de la mortalité.  "Nous avons recommandé une fermeture plus élargie afin que nous puissions aller de l'avant", a ajouté le ministre. 

En soirée, M. Hassan a indiqué depuis le Sérail que les hôpitaux privés sur l'ensemble du territoire libanais doivent prévoir des lits de soins intensifs pour les patients contaminés par le coronavirus. "Malgré le travail effectué dans les hôpitaux gouvernementaux, nous ne pouvons pas répondre aux besoins des cas critiques qui nécessitent des soins intensifs", a-t-il ajouté.  "Nous avons mené une série de contacts pour aider les hôpitaux privés" - en crise au moment où les finances de l’État libanais sont à sec -, a-t-il indiqué soulignant que le Premier ministre sortant Hassane Diab est intervenu personnellement.

Lire aussi

Un vaccin en novembre : les propos de Hassan interrogent au sein du corps médical

En attendant une éventuelle décision de reconfiner totalement le pays, les autorités poursuivent la stratégie de bouclage localisé, bien que celle-ci n'ait pas permis de faire baisser la moyenne générale des contaminations selon des experts. Ainsi, le ministère de l’Intérieur a publié dimanche une nouvelle liste des villes et villages qui sont confinés à partir de ce matin à 5h et jusqu’au 9 novembre à 5h, soulignant que les pubs et boîtes de nuit resteront fermés et que tous les rassemblements, fêtes et cérémonies seront interdits sur l’ensemble du territoire jusqu’à nouvel ordre. A cette liste, le mohafez de Baalbeck-Hermel a ajouté la localité de Ras Baalbeck, qui connaît une importante augmentation du nombre de cas. Le ministère de l'Intérieur a également étendu les heures de couvre-feu qui sera désormais observé de 21h à 5h. Le bouclage était relativement respecté dans les différentes régions concernées, notamment à Saïda et Nabatiyé (Sud).

La grogne du secteur privé
Cette décision a suscité la grogne du syndicat des restaurateurs qui a estimé qu'elle nuira au secteur. Devant le ministère de l'Intérieur, à Sanayeh, quelques propriétaires de pubs et boîtes de nuit ont de leur côté réclamé d'être considérés, dans le cadre des mesures sanitaires, comme les autres établissements du secteur touristique. Les pubs et clubs sont fermés depuis plusieurs semaines, sur décision du ministère, tandis que les restaurants sont, eux, restés ouverts. A Zalka, les propriétaires d'établissements ont estimé pour leur part qu'un confinement national serait "plus juste" envers le secteur privé.

Les organismes économiques ont de leur côté publié un communiqué pour affirmer leur rejet "absolu de toute décision éventuelle que le gouvernement pourrait prendre de boucler totalement le pays afin de faire face à la pandémie". Ils ont mis en garde contre "les énormes répercussions négatives de la fermeture du secteur privé". Les organismes ont aussi souligné "la nécessité de mener une étude approfondie des mesures qui seront prises pour faire face à la pandémie, en particulier à la lumière des conditions difficiles que traverse le Liban sur le plan économique".

Alors que commence une nouvelle semaine de bouclage localisé concernant 115 localités et que le couvre-feu a été étendu dans tout le pays, les statistiques concernant la pandémie de coronavirus continuent d'augmenter, ce qui a poussé le comité scientifique en charge du suivi de l'épidémie au ministère de la Santé (présidé par Hamad Hassan) à recommander aux autorités de...

commentaires (1)

Et le petit village appelé Beyrouth ou les gens pullulent comme des fourmis? Ils l'oublient donc Ou le favorisent?? On y voit pas bien clair. Ils bouclent un village du fin fond du Akkat et dans Beyrouth, la vie continue normalement... difficile de comprendre certaines stratégies. Les résultats parlent de tout façon.

C EL K

04 h 52, le 03 novembre 2020

Tous les commentaires

Commentaires (1)

  • Et le petit village appelé Beyrouth ou les gens pullulent comme des fourmis? Ils l'oublient donc Ou le favorisent?? On y voit pas bien clair. Ils bouclent un village du fin fond du Akkat et dans Beyrouth, la vie continue normalement... difficile de comprendre certaines stratégies. Les résultats parlent de tout façon.

    C EL K

    04 h 52, le 03 novembre 2020

Retour en haut