Une année s’est écoulée depuis le soulèvement populaire et nous revoilà au même point de départ. Nous sommes écrasés sous le poids de la misère, déprimés par l’incapacité de percevoir la lumière au bout du tunnel et dégoûtés encore plus par la caste de criminels qui dirigent le Liban.
La crise financière du Liban s’est révélée en grande partie par la fermeture de la Canadian Lebanese Bank et la Jammal Trust Bank, banques que les autorités américaines ont forcé à fermer à cause de leur soutien au parti Hezbollah, ces banques étant, entre autres, accusées de blanchir l’argent de cartels mondiaux de la drogue.
À partir de ce moment, d’autres banques libanaises ont été sollicitées pour ce blanchiment d’argent mais n’ont pas accepté d’entrer dans ce jeu dangereux.
À la suite de ce refus, une campagne a été mise en place pour pousser les individus à retirer leur argent déposé dans les banques. Cela a créé une première crise de manque de liquidités en dollars en septembre 2019 et a poussé les banques à restreindre les retraits en cash de devises étrangères, même si les transferts et paiements en carte de crédit continuaient à fonctionner.
Pour renflouer le manque en dollars, le gouvernement de l’époque a sollicité les faveurs des pays du Golfe. Ainsi, les affaires recommençaient à tourner au ralenti et les dollars du tourisme revenaient prudemment sur le marché libanais, mais cela ne semble pas avoir convenu au projet du duo de choc Nasrallah-Berry. Profitant de la taxe envisagée sur WhatsApp, la route de l’aéroport a été bloquée le 17 octobre 2020 par leurs partisans. Cela a poussé les autres communautés du Liban à penser que les partisans de Hezbollah et d’Amal se rebellaient contre leurs leaders. À partir de ce moment, une grande partie de la classe silencieuse du Liban s’est réveillée pour rejoindre les protestataires sur le terrain, et durant trois semaines, le pays a été bloqué, cassant involontairement ce qui subsistait de l’économie nationale.
Petit à petit, les partisans du duo chiite se sont retirés de l’affaire, laissant les autres prendre la relève et poussant le gouvernement Hariri à démissionner, alors qu’il avait proposé de faire des actions de réforme, certes irréelles et irréalisables, mais cela aurait peut-être donné une dose de morphine à l’économie. La situation de crise s’est alors accélérée et les banques, à leur réouverture, ont pris en otage l’argent des dépositaires sous prétexte d’un contrôle du capital complètement illégal pour camoufler leur escroquerie. Alors arriva la grande mascarade du cabinet ministériel de Diab, qui appliqua les directives du duo de choc en mettant le pays en incapacité de rembourser ses dettes, ce qui a mené à la dégradation du système financier et mis en péril les relations des banques libanaises avec les banques correspondantes à l’étranger en cassant tout espoir de crédit possible pour la continuité de l’utilisation des cartes de crédit au niveau international. Quant à la pandémie de Covid-19, l’État libanais a utilisé cette crise sanitaire pour museler les citoyens en les renvoyant à la niche. À tout cela s’ajouta l’explosion criminelle du port et l’arrogance démesurée du Hezbollah sur la scène des forces internationales.
Aujourd’hui, comment s’en sortir ?
La méthode utilisée pour créer un changement n’a pas donné de fruits. Il faut peut-être réfléchir à d’autres manières qui feront craindre aux gens du pouvoir de perdre leurs privilèges. Peut-être une action juridique au niveau international pourrait être menée contre les criminels qui dirigent le Liban.
Nous ne pouvons plus nous résigner à vivre comme des esclaves au service des seigneurs de la guerre. Il est urgent d’entreprendre des actions libératrices.
Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « courrier » n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue de L’Orient-Le Jour. Merci de limiter vos textes à un millier de mots ou environ 6 000 caractères, espace compris.
commentaires (0)
Commenter