Vingt et un mois après l’écroulement du mur de soutènement sur l’autoroute reliant le Nord à Beyrouth, à la sortie du tunnel de Chekka, le 15 janvier 2019, le risque d’un glissement de terrain continue de mettre en péril la sécurité des automobilistes. Aux portes de l’hiver, le risque d’éboulement est d’autant plus grave que les travaux, qui ont été rapidement interrompus après leur lancement, ne semblent pas prêts d’être relancés, en raison notamment de la crise de liquidités.
Pourquoi le mur n’a-t-il pas encore été réhabilité ? « Près de deux mois après le lancement des travaux par le promoteur, la crise économique et financière éclatait dans le pays », explique Mohammad Kheir, secrétaire général du Haut-Comité des secours, à L’Orient-Le Jour. « L’importation des machines et des équipements nécessaires à la poursuite des travaux n’était donc plus possible du fait de la chute spectaculaire de la livre libanaise face au dollar, ainsi que des restrictions bancaires sur les transferts de dollars du Liban vers l’étranger », poursuit-il.
C’est pour surmonter ce problème que le Haut-Comité des secours a avancé, en collaboration avec le ministère des Travaux, une proposition visant à débloquer l’argent nécessaire à la poursuite du chantier ainsi qu’à obtenir une autorisation de la Banque du Liban pour le transfert, par le promoteur, de la somme nécessaire en dollars américains à l’étranger.
Interrogé à ce sujet par L’OLJ, Pierre Baaklini, conseiller du ministre des Travaux Michel Najjar, précise que, dans le cadre de cette proposition, les frais de la réalisation de ce projet ont été répartis dans un plan qui prend en compte les trois principaux types de paiement en vigueur actuellement dans le pays. « Il y a d’une part une somme de 3 819 939 en “fresh dollars” nécessaire à l’importation des équipements, une deuxième de 4 467 370,74 $ en chèque bancaire ou en livres libanaises selon le tarif officiel des changeurs (3 940 livres pour un dollar) consacrée à l’achat de la matière première entre autres, et une troisième pour les dépenses que l’on pourrait payer en livres libanaises selon le taux de change officiel (1 500 livres) et qui équivaut à 1 202 971 809 livres », explique-t-il.
« Cette affaire devrait figurer dans les priorités »
Cette proposition a été présentée par le général Kheir et M. Najjar au Premier ministre démissionnaire, Hassane Diab, et au ministre sortant des Finances, Ghazi Wazni, lors d’une réunion le 24 septembre dernier. La proposition a été également communiquée au gouverneur de la Banque du Liban, Riad Salamé. Selon M. Baaklini, cette proposition, déjà approuvée par M. Diab et le promoteur, attend l’aval du ministère des Finances et de M. Salamé, afin que le promoteur soit autorisé à transférer une somme en dollars aux compagnies étrangères, ce qui lui permettrait d’acheter les équipements nécessaires à la poursuite des travaux.
« Cela fait plus de huit mois que je mets en garde contre l’atermoiement dans la résolution de ce problème qui met en péril la sécurité des Libanais », déplore le général Kheir. « De surcroît, un nouvel éboulement du terrain à cet endroit, déjà fragilisé par le premier, risque d’isoler le Liban-Nord du reste du pays », poursuit-il. Le secrétaire général du Haut-Comité des secours tire la sonnette d’alarme estimant qu’ « en dépit de la crise économique et financière par laquelle passe le pays, la réalisation de ce projet devrait figurer au premier rang des priorités de l’État ».
Je n'ai rien compris , c'est confus !
20 h 23, le 20 octobre 2020