Rechercher
Rechercher

Environnement - Environnement

Émoi à Zghorta après la reprise des travaux d’asphaltage d’une route dans la réserve d’Ehden

Moawad accuse les Marada d’assujettir les administrations à leurs intérêts privés.

Émoi à Zghorta après la reprise des travaux d’asphaltage d’une route dans la réserve d’Ehden

La justice a de nouveau ordonné hier la suspension des travaux d’asphaltage dans la réserve d’Ehden. Photo tirée de la page Facebook du Mouvement écologique libanais

Les travaux d’asphaltage d’une route au sein de la réserve naturelle d’Ehden ont repris de plus belle hier alors même qu’ils avaient été suspendus sur ordre du juge des référés de Zghorta, Tanios el-Hayek, et du procureur général statuant en matière écologique, Ghassan Bassil, qui a réclamé une étude d’impact écologique avant de statuer sur le fond.

Selon le Mouvement écologique libanais, l’asphaltage d’un chemin à l’intérieur de la réserve a repris tôt le matin, « sous la supervision d’un groupe de civils postés à l’entrée du site pour protéger les camions et les bétonnières ». Ce groupe a affirmé avoir obtenu le feu vert des autorités judiciaires et du ministère de l’Environnement. Or aussi bien le juge Hayek que le ministre sortant de l’Environnement, Damien Kattar, « ont nié avoir autorisé les travaux », précise le mouvement qui ajoute que les individus qui supervisaient les travaux ont « agressé les écologistes et saccagé leurs voitures ». Sur sa page Facebook, il a publié des photos et des vidéos montrant les incidents qui se sont déroulés en présence des agents de police, alors même que le poste de gendarmerie de Zghorta, alerté par les activistes, avait affirmé ne pas être au courant de la reprise des travaux qui ont fait l’objet d’une nouvelle décision judiciaire, en fin d’après-midi, ordonnant leur arrêt immédiat.

Un des activistes, Boulos Doueihy, devait être arrêté par les services de l’ordre, avant d’être relâché quelques heures plus tard. « M. Doueihy s’était révolté pour obtenir l’application de la loi, car il y a une décision portant sur l’arrêt des travaux d’asphaltage émise par le juge des référés et le parquet statuant en matière écologique. Il avait également réclamé la démission des membres du conseil municipal du village pour qu’ils ne servent pas de couverture à un conseil qui s’oppose à la loi », a expliqué l’avocat Wassef Haraké sur sa page Facebook.

Député démissionnaire de Zghorta, Michel Moawad a accusé les Marada de Sleiman Frangié d’avoir enfreint la loi et relancé les travaux sans attendre l’étude d’impact écologique d’un projet qui va contribuer à la pollution d’un des sites les mieux préservés du Liban. Le chemin sablonneux a été en effet aménagé de façon à devenir une route à deux voies, large de 10 mètres, en violation de la loi datant de 1997 sur les réserves naturelles, qui incluait plusieurs autres sites dont la réserve du Chouf. La loi en vertu de laquelle a été classé ce site exceptionnel, véritable sanctuaire de biodiversité, interdit toute intervention de ce type dans le site même ou ses environs immédiats, ce qui explique la réaction des activistes qui se sont mobilisés dès l’annonce de la mise en application de cette décision municipale.

Contacté par L’Orient-Le Jour, l’ingénieur Georges Dahdah, responsable de la section Jeunesse au sein des Marada et en charge du projet, n’a pas voulu faire de commentaire. Le président du conseil municipal de Zghorta était pour sa part injoignable.

Dans un communiqué, Michel Moawad a accusé sans ambages les Marada « d’assujettir, comme à leur habitude, Zghorta, Ehden, la municipalité, le ministère des Travaux publics et toutes les institutions de l’État à leurs intérêts privés ». Selon lui, le parti du député Sleiman Frangié « a prétendu avoir obtenu du ministère de l’Environnement un document écrit autorisant la reprise des travaux ». « Sauf que personne n’a vu ce document (…). Quoi qu’il en soit, les Marada ont agi de manière à casser deux décisions judiciaires et à porter un coup au principe de l’entente zghortiote à laquelle le président du conseil municipal de Zghorta-Ehden s’était engagé au cours de la réunion convoquée par le Mouvement de l’indépendance en présence de représentants de toutes les parties politiques présentes dans la région, des députés actuels et anciens et de la société civile », a poursuivi M. Moawad, en expliquant que durant cette réunion, décision a été prise de « respecter les règles juridiques et écologiques, les décisions judiciaires correspondantes, ainsi que les règles de coordination intérieure, à tous les niveaux de ce dossier qui somme toute concerne tous les habitants de Zghorta ». M. Moawad a dénoncé « un comportement milicien » avant de stigmatiser l’agression contre les voitures des activistes, assurant qu’il compte « suivre personnellement les abus ».

Les travaux d’asphaltage d’une route au sein de la réserve naturelle d’Ehden ont repris de plus belle hier alors même qu’ils avaient été suspendus sur ordre du juge des référés de Zghorta, Tanios el-Hayek, et du procureur général statuant en matière écologique, Ghassan Bassil, qui a réclamé une étude d’impact écologique avant de statuer sur le fond. Selon le Mouvement...

commentaires (2)

frangieh le responsable ou tout autre.... bonne tactique payante a 100%..... mettre le monde devant le fait accompli-manu militari oblige, impossible d'enlever l'asphalte ! les 4 V divins reviennent en force a nos esprits: Voleurs et Voyous , Vendus Victorieux !

Gaby SIOUFI

10 h 22, le 15 octobre 2020

Tous les commentaires

Commentaires (2)

  • frangieh le responsable ou tout autre.... bonne tactique payante a 100%..... mettre le monde devant le fait accompli-manu militari oblige, impossible d'enlever l'asphalte ! les 4 V divins reviennent en force a nos esprits: Voleurs et Voyous , Vendus Victorieux !

    Gaby SIOUFI

    10 h 22, le 15 octobre 2020

  • Comment construire un pays avec des mentalités pareilles? Quel gâchis...

    Fadi Chami

    07 h 45, le 15 octobre 2020

Retour en haut