Les enquêteurs du Bureau fédéral d'investigations américain (FBI) ont annoncé n'avoir abouti à aucune conclusion sur les causes des explosions dans le port de Beyrouth et ne pas pouvoir affirmer que celles-ci étaient "accidentelles", confirmant à nouveau leur volonté d'"aider" les équipes libanaises en charge de l'enquête.
Réagissant à des informations d'agences gouvernementales américaines et européennes proches de l'enquête sur la déflagration du 4 août, qui affirmaient dernièrement que cette dernière était liée à des causes "accidentelles", une porte-parole du FBI a affirmé mardi dans un e-mail à l'agence de presse Reuters qu'"aucune conclusion pareille n'avait été formulée". Cette porte-parole a par ailleurs réitéré les dispositions des enquêteurs du FBI à "fournir toute l'aide nécessaire en matière d'investigation aux partenaires libanais" dans leur enquête sur les causes de l'explosion. "Toute autre question devra être adressée aux autorités libanaises qui dirigent l'enquête", a ajouté la responsable américaine.
Lundi, le procureur général près la Cour de justice, le juge Fadi Sawan, en charge de l’enquête sur la double explosion meurtrière du 4 août au port de Beyrouth, avait reçu le rapport du FBI. Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), le juge "attend encore d'obtenir les rapports des experts français et britanniques en explosifs. C'est sur la base des rapports des équipes internationales que les causes de l'explosion et la nature de la déflagration seront déterminées, afin de savoir s'il s'agit d'un acte de sabotage ou d'une erreur consécutive à une mauvaise évaluation de la dangerosité des matières stockées".
Deux sources gouvernementales américaines au fait de l'enquête en cours ont en outre souligné à Reuters que les agences officielles américaines sont "largement convaincues que l'explosion était un accident". Une source européenne avait également rapporté que les experts européens considèrent que l'explosion était accidentelle.
Deux mois après le drame causé par l'explosion de 2.750 tonnes de nitrate d'ammonium qui ont pris feu dans un hangar du port où elles étaient stockées depuis 2014 et fait 202 morts et 6.500 blessés, l'enquête n'a toujours pas abouti et aucun résultat n'a été rendu public, dans un pays où la justice est souvent soumise aux pressions politiques. Les autorités ont rejeté les appels à une enquête internationale. Une vingtaine de personnes ont été arrêtées, tandis que les audiences et les interrogatoires de ministres, d'anciens ministres et de hauts responsables sécuritaires se succèdent. Parmi les détenus, trois hauts responsables, sont actuellement en détention dans le cadre de l'enquête. Il s'agit du directeur des douanes Badri Daher, du directeur général des transports maritimes et terrestres Abdel Hafiz el-Kaïssi, et du directeur général du port Hassan Koraytem.
commentaires (7)
certains appelleraient cela UN CRIME PARFAIT qui laisse croire que le(s) criminel(s) restent a trouver ! Ben que non, puisque dans ce cas les criminels sont parfaitement connus: KELLOUN & leurs administrations pourries
Gaby SIOUFI
10 h 26, le 15 octobre 2020