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Politique - Tracé des frontières

Aoun : Les négociations avec Israël doivent se limiter à l'aspect technique

A la veille du début des discussions, le président a espéré "qu'une solution équitable qui protège les droits des Libanais soit obtenue".

Aoun : Les négociations avec Israël doivent se limiter à l'aspect technique

Le chef de l'Etat libanais, Michel Aoun (c), présidant une réunion, le 13 octobre 2020 à Baabda, avec la délégation libanaise en charge de négocier avec Israël le délimité des frontières entre les deux pays. Photo Twitter/Présidence libanaise

Le président libanais, Michel Aoun, s'est entretenu mardi matin au palais de Baabda avec le coordinateur spécial des Nations unies pour le Liban, Jan Kubis, et la délégation libanaise en charge des négociations pour la démarcation des frontières maritimes entre le Liban et Israël qui débutent mercredi, sous le parrainage de l'ONU et avec la médiation des États-Unis. Le chef de l'Etat a insisté auprès de cette délégation pour que les négociations se limitent à l'aspect technique du tracé des frontières, afin de couper court à toute tentative d'interpréter ce processus comme un signe de normalisation avec l'Etat hébreu.

Le président Aoun avait annoncé hier la composition de la délégation libanaise, après un début de polémique autour de l'inclusion ou non de responsables diplomatiques ou politiques. La délégation est présidée par le général Bassam Yassine, qui occupe actuellement le poste de chef d’état-major adjoint pour les opérations. Elle comprend également le colonel Mazen Basbous, qui a occupé le poste d’adjoint du commandant des forces maritimes, le président sortant du conseil d’administration de l’Autorité de l’énergie (LPA, principalement chargée de suivre le dossier des hydrocarbures offshore au Liban), Wissam Chbat, et Nagib Massihi, un expert en droit international et spécialiste du dossier des frontières maritimes qui collaborait avec le commandement de l’armée dans le domaine de la cartographie.

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Lors de la réunion à laquelle ont notamment assisté la ministre démissionnaire de la Défense, Zeina Acar, et le commandant en chef de l'armée, le général Joseph Aoun, le chef de l'Etat a "donné ses directives à la délégation libanaise dans le cadre de l'accord-cadre en vigueur, insistant sur le fait que ces négociations sont techniques et limitées au tracé des frontières maritimes, rappelant que les discussions doivent uniquement porter sur cette question spécifique". Le président Aoun a également rappelé que ces négociations sont "parrainées et organisées par l'ONU et que les Etats-Unis font office de médiateurs pour faciliter le processus". M. Aoun a enfin chargé la délégation de "rester attachée aux droits libanais reconnus internationalement et de les défendre".

"Solution équitable"
Selon le communiqué final de la réunion publié par Baabda, le président Aoun a fait savoir à la délégation que les négociations doivent "débuter sur la base de la ligne qui part de Ras Naqoura, sur terre, comme prévu par les accords (franco-britanniques) Paulet-Newcombe (signés en 1923 et qui dessinent la frontière entre le Liban et la Palestine historique à l'époque des mandats français et britannique) et qui se prolonge en mer selon la technique de la ligne médiane, sans que cela ne soit affecté par les îles côtières qui appartiennent à la Palestine occupée et ce, en vertu d'une étude publiée par la direction de l'armée libanaise qui se base sur le droit international". Le président Aoun a enfin espéré "qu'une solution équitable qui protège les droits des Libanais soit obtenue".

Pour sa part, le coordinateur spécial de l'ONU au Liban, Jan Kubis, a salué les discussions prévues, insistant sur le fait que" les Nations unies organiseront et soutiendront la séance de négociations en y apportant toutes les facilités nécessaires à son succès", rapporte la présidence libanaise dans son communiqué.

L'édito de Issa Goraïeb

(Co)vide intégral


Selon un haut responsable du ministère israélien de l'Energie cité par le Haaretz, cette première réunion sera "très pragmatique". 'Il ne s'agit pas de négociations de paix ou de normalisation (…) mais de discussions autour d'un objectif très précis portant sur un conflit technique et économique". "Nous voulons le régler parce qu'il nous a empêché dix ans durant d'exploiter nos ressources naturelles", a-t-il dit en affirmant s'attendre à ce que les pourparlers "durent quelques semaines" et à ce qu'elles "avancent sérieusement si l'autre partie (le Liban) adopte une approche pragmatique".

Réunion "préliminaire"
Le secrétaire d’État adjoint américain pour le Moyen-Orient, David Schenker, est dans ce cadre arrivé mardi en soirée à Beyrouth pour participer à la réunion d'ouverture des négociations demain. D’après l'ONU, Washington encadrera les discussions sur les frontières maritimes tandis que celles portant sur les litiges terrestres seront supervisées par la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul). Selon un communiqué du département d'Etat publié lundi soir, l'ambassadeur des Etats-Unis en Algérie, John Desrocher, officiera comme médiateur lors des négociations sur les frontières maritimes entre le Liban et Israël.

Selon des informations de notre correspondante à Baabda Hoda Chedid, la réunion de demain sera une réunion "préliminaire", qui se tiendra à huis clos à partir de 10h30. Quatre discours seront prononcés en ouverture : celui de M. Kubis, celui de David Schenker, celui du chef de la délégation israélienne, Udi Adiri, directeur général du ministère israélien de l'Energie, et celui du chef de la délégation libanaise, le général Bassem Yassine. Les participants devront ensuite s'entendre sur le programme des futures rencontres et le "mécanisme de négociations". Il est par ailleurs prévu que la délégation libanaise fasse, après chaque réunion, un compte-rendu au président Aoun.

La réponse de Baabda au Sérail
En ce qui concerne la nomination de la délégation, dont le processus avait été critiqué la veille par le Sérail qui avait qualifié de "violation de la Constitution" le fait de ne pas avoir été impliqué, la présidence de la République a publié un communiqué affirmant que "le chef de l'Etat est la seule autorité compétente pour mener des négociations". Pour justifier ses propos, le bureau de presse de la présidence s'est appuyé sur la jurisprudence et la doctrine portant sur l'article 52 de la Constitution libanaise. Cet article portant sur les prérogatives du pouvoir exécutif prévoit que le président de la République négocie les traités et les ratifie en accord avec le Premier ministre. "Les avis de la commission de législation au ministère de la Justice ont confirmé à plusieurs reprises que le président de la République est la seule autorité compétente pour mener des négociations", ajoute le communiqué. "Tous les autres propos à ce sujet sont des propos qui déforment la Constitution, et leur objectif est soit de tromper, soit pire encore, d'affaiblir la position libanaise au mauvais moment, alors que le Liban entame des négociations techniques sur la démarcation de ses frontières maritimes afin de préserver sa souveraineté et sa richesse naturelle", poursuit le bureau de presse avant de conclure : "Nous avons besoin de solidarité et de cohésion nationales pour préserver et restaurer nos droits souverains."

Du côté israélien, la délégation dirigée par Udi Adiri, directeur général du ministère de l’Énergie, et composée de cinq autres membres dont Reuven Azar, un conseiller diplomatique du Premier ministre Benjamin Netanyahu, et le général de brigade Oren Setter, chef de la direction des Affaires stratégiques de l’armée, selon l’AFP. Le ministre israélien de l’Energie Yuval Steinitz avait annoncé dans un premier temps qu’il conduirait la délégation de son pays, mais il sera finalement représenté par son chef d'équipe, Mor Halutz, un changement probablement lié au niveau de la représentation du Liban.

Sur le terrain, l'armée libanaise a annoncé mardi qu'un navire de guerre israélien a violé lundi soir les eaux territoriales libanaises, au large de Ras Naqoura, au Liban-sud, sur une profondeur de 333 mètres, ouvrant le feu contre des pêcheurs libanais qui se trouvaient dans la zone. "Cette affaire est suivie en coordination avec la Finul", a précisé l'armée. Elle a ajouté que des survols de drones ont également été signalés hier en soirée dans le Sud.

Le président libanais, Michel Aoun, s'est entretenu mardi matin au palais de Baabda avec le coordinateur spécial des Nations unies pour le Liban, Jan Kubis, et la délégation libanaise en charge des négociations pour la démarcation des frontières maritimes entre le Liban et Israël qui débutent mercredi, sous le parrainage de l'ONU et avec la médiation des États-Unis. Le chef de l'Etat a...

commentaires (5)

AVEZ VOUS OUBLIE QU'EN 1983 A ETE SIGNE UN ACCORD DE PAIX EN BONNE ET DU FORME AVEC ISRAEL ENTERINE PAR LE PARLEMENT QUAND KAMAL EL ASSAAD ETAIT A SA TETE ET QUE AMINE GEMAYEL NE L'A PAS SIGNE POUR NE PAS FINIR COMME SON FRERE BACHIR? DE QUI SE MOQUE T ON QUAND ON DIT REFUSER DE PARLER AVEC LES ISRAELIENS? LA VERITE LE GENERAL AOUN LUI MEME A PARLE AUX ETATS UNIS AVEC LE LOBBY ISRAELIEN QUAND IL LEUR A DEMANDE DE FAIRE PRESSION SUR LES ETATS UNIS POUR CHASSER LES SYRIENS DU LIBAN APRES L'ASSASSINAT DE RAFIC HARRIRI. QUAND LE SORT DU PAYS EST EN JEU TOUT EST PERMIS MEME EMBRASSE SON " SOIT DISANT" ENNEMI ( JE RAPPELLE QUE SANS CET "ENNEMI" YASSER ARAFAT AURAIT ETE A JOUNIEH DIRIGEANT IPSO FACTO LE PAYS EN 1982 ASSEZ D'HYPOCRISIE SVP ET SAUVEZ CE PEUPLE ET CE PAYS A N'IMPORTE QUEL PRIX,

LA VERITE

12 h 41, le 14 octobre 2020

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Commentaires (5)

  • AVEZ VOUS OUBLIE QU'EN 1983 A ETE SIGNE UN ACCORD DE PAIX EN BONNE ET DU FORME AVEC ISRAEL ENTERINE PAR LE PARLEMENT QUAND KAMAL EL ASSAAD ETAIT A SA TETE ET QUE AMINE GEMAYEL NE L'A PAS SIGNE POUR NE PAS FINIR COMME SON FRERE BACHIR? DE QUI SE MOQUE T ON QUAND ON DIT REFUSER DE PARLER AVEC LES ISRAELIENS? LA VERITE LE GENERAL AOUN LUI MEME A PARLE AUX ETATS UNIS AVEC LE LOBBY ISRAELIEN QUAND IL LEUR A DEMANDE DE FAIRE PRESSION SUR LES ETATS UNIS POUR CHASSER LES SYRIENS DU LIBAN APRES L'ASSASSINAT DE RAFIC HARRIRI. QUAND LE SORT DU PAYS EST EN JEU TOUT EST PERMIS MEME EMBRASSE SON " SOIT DISANT" ENNEMI ( JE RAPPELLE QUE SANS CET "ENNEMI" YASSER ARAFAT AURAIT ETE A JOUNIEH DIRIGEANT IPSO FACTO LE PAYS EN 1982 ASSEZ D'HYPOCRISIE SVP ET SAUVEZ CE PEUPLE ET CE PAYS A N'IMPORTE QUEL PRIX,

    LA VERITE

    12 h 41, le 14 octobre 2020

  • IL Y A NEGOCIATIONS SUR LES FRONTIERES MARITIMES ET TERRESTRES. ENTRE DEUX ETATS. POURQUOI S,INGENIE-T-ON A NE PARLER QUE DES FRONTIERES MARITIMES ? TECHNIQUES ET SEPARATION SUR MER ET SUR TERRE AVEC DE AJUSTEMENTS. C,EST LA RECONNAISSANCE DE FACTO DE SON VOISIN. TOUT LE RESTE SONT DES PAROLES VIDES.

    LA LIBRE EXPRESSION

    22 h 31, le 13 octobre 2020

  • QUELLE RIGOLADE ! CA FAIT RIRE ! SE LIMITER A L,ASPECT TECHNIQUE NOUS DIT-IL. ET CES ASPECTS AGREES PAR LES DEUX PARTIES NE VONT PAS ETRE MISES SUR DU PAPIER, DES ACCORDS, ET SIGNES PAR LES DEUX PARTIES, CAD LES DEUX ETATS ? DE QUI NOTRE PRESIDENT (fort...) CROIT-IL SE RIRE ?

    LA LIBRE EXPRESSION

    21 h 49, le 13 octobre 2020

  • un gouvernement d'affaires courantes s'occupe normalement d'affaires courantes; et celle-ci n'a rien de tel! Welcome to Lebanon.

    PPZZ58

    21 h 39, le 13 octobre 2020

  • "... le président a espéré "qu'une solution équitable qui protège les droits des Libanais soit obtenue". ..." -> Moi j'aurais espéré une solution qui assure la prospérité aux Libanais pour les cinq prochaines générations. Mais toi tu es Toi, et moi je ne suis que moi...

    Gros Gnon

    16 h 27, le 13 octobre 2020

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